BALADES

Hiva Oa ne saurait vous lasser un instant. La multitude des sites à visiter ou simplement à regarder est impossible à rassembler dans ce modeste guide qui se contentera de vous citer les principaux.

D’abord, le village d’Atuona possède un musée consacré à deux personnages de renommée mondiale que Hiva Oa a su retenir : le centre culturel Gauguin, qui évoque aussi Brel. « Jojo », son avion personnel, dispose d’ailleurs de son propre refuge, une sorte de minimusée consacré au grand chanteur belge.

Atuona s’enorgueillit aussi de plusieurs jolies églises ainsi qu’un des plus grands internats de Polynésie, le collège des sœurs de Saint-Joseph de Cluny, fondé en 1843.

Toute proche du centre, la baie de Tahauku est le lieu de rassemblement des voiliers du monde entier, ainsi que le débarcadère des goélettes et de l’Aranui. La plage de sable noir un peu plus bas, traitée contre les « nonos », est par ailleurs un excellent spot de surf, face à un petit motu : l’îlot Anakee, qui fait figure de vigie à l’entrée d’Atuona.

Pour avoir une bonne vue sur la baie et le village, il faut monter vers le cimetière du Calvaire, à un quart d’heure du centre. Le cimetière, entretenu et fleuri, garde les dernières demeures de Paul Gauguin et de Jacques Brel, dans la plus grande simplicité. À l’ombre d’un frangipanier, la tombe de Gauguin est composée de blocs de tuf rouge où l’on peut lire, gravé, sur un galet rond « Paul Gauguin 1903 ». Le « peintre maudit » avait voulu que la statue d’Oviri surmonte sa tombe. Elle représente une femme mystique au regard inquiétant et tenant un louveteau à la main, mais il n’en est resté que la réplique. À quelques mètres de là, la tombe de Jacques Brel, plus discrète, est presque cachée par la végétation. Le chanteur belge avait habité sur la route du cimetière (sa maison existe toujours) et entreprenait de construire une nouvelle habitation sur la route qui part vers l’est, à environ 2 km du village. Le comité du tourisme y a installé une stèle honorant l’œuvre de l’artiste (une simple plaque avec son visage), avec la phrase « Veux-tu que je te dise, gémir n’est pas de mise… aux Marquises ». Pour les vingt ans de sa mort, un Auditorium Mémorial a également été construit dans la montagne, en 1998.

Quittons désormais le village pour découvrir les sites plus sauvages de Hiva Oa : ses villages perdus aux confins de l’île, ses cascades si chères à Gauguin, ses points de vue ébouriffants, et les ruines millénaires de la civilisation marquisienne. Les sites archéologiques proches d’Atuona sont facilement accessibles.

Le site de Tehueto se trouve à quelque 2 km en direction de l’aéroport, et il n'est pas si difficile de s'y rendre (grosso modo, à droite à l'intersection, puis on suit le panneau pour le site sur la gauche, puis à droite sur une piste de 4x4, puis à gauche vers le captage d'eau ; là, traversez la rivière, et empruntez le petit sentier sur la gauche). Il recèle de nombreux pétroglyphes gravés dans le basalte, représentant des formes géométriques humaines et animales, enfouis dans la nature, mais pas de tikis. Comptez bien 40 minutes de marche et un passage à gué. Le mieux, toutefois, est de s'y rendre avec un guide (demandez à votre pension), afin de bénéficier de ses explications éclairées.

Au sud du village, le site de Taaoa est plus grandiose, et partiellement restauré. Sur le chemin, vous pourrez faire un détour aux paradisiaques cascades de Vainako, pour une baignade fraîche. Appelé « Tohua Upeke », l’endroit se trouve à 25 minutes de grimpette de Taaoa, et compte plus de mille pae pae. Il est envahi par les cocotiers, les tou et les purao.

Le dernier site archéologique à visiter est celui d’Iipona à Puamau, à l’autre bout de l’île. À partir de Puamau, le trajet est indiqué, et offre un beau panorama sur la baie. L’île recèle sans doute d’autres pierres gravées ou tikis enfouis sous un épais couvert végétal, mais c’est à vous de les découvrir, ou de demander à des enfants de vous guider. En montagne, Hiva Oa réserve toujours des surprises au détour des sentiers sinueux qui la serpentent. Cela peut être un troupeau de chèvres qui semblent à peine troublées de votre présence, sur les plateaux Panutai ou Kotae, dominant l’océan ou encore d’immenses falaises tombant dans l’eau et laissant juste une place à une bande de sable à l’abri du soleil…

En franchissant un col, on peut découvrir un panorama étourdissant sur une profonde vallée envahie de manguiers, de pistachiers, de goyaviers, de citronniers… Quand cette vallée se jette dans la mer, on peut y distinguer les toits colorés d’une poignée d’habitations perdues dans la verdure. Hanamenu, Hekeani, Hanaupe et plusieurs autres sont de paisibles lieux complètement à l’écart des sentiers battus, et même des sentiers tout court. Grâce à la piste, vous pourrez donc accéder plus facilement à des villages comme Hanapaaoa, Hanaiapa ou Motuua. Comptez, par exemple, deux heures en 4x4 depuis Atuona pour gagner Hanapaaoa (40 habitants), véritable sanctuaire de la vie traditionnelle marquisienne. Les habitants vivent quotidiennement de la pêche à la langouste et de la récolte du coprah, dans un univers d’une beauté captivante. Hanaiapa, déjà plus gros, possède une rue, plusieurs pae pae, de jolis crotons en entrant dans le village et un beau rocher qui ressemble à une tête. Hanaiapa jouit également d'un bon spot de surf et sert de base pour se rendre sur Hanatekuua, la plage de sable blanc d'Hiva Oa (compter 1 heure 30 pour un marcheur normal).

Puamau, au bout de la piste, est presque la métropole du coin puisqu’elle occupe une bonne partie de la baie, et s’étale sur le front de mer. Après ce dernier village, Hiva Oa s’élève au mont Vaipoo (641 m), déploie une dernière péninsule, pour mourir enfin au cap Matafenua.