FORT PATIKO
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Après s’être distingué aux Indes orientales, l'explorateur britannique Samuel White Baker (1821-1893), réputé pour ses qualités de chasseur, entreprend en 1861 son premier voyage dans l’Afrique des Grands Lacs, en compagnie de sa future épouse, Florence. Poursuivant le rêve de tous les intrépides aventuriers de l’époque, il espère y découvrir la source du Nil. Mais il est devancé par les capitaines Speke et Grant, des compatriotes, qu’il croise, remontant le fleuve, à Gondokoro. Ces derniers lui fournissent toutefois des informations qui lui permettront d’être le premier Européen à découvrir le lac Albert le 14 mars 1864. Chemin faisant, Florence et Samuel passèrent, fin 1863 ou début 1864, à Patiko, un avant-poste de l'Égypte ottomane, incessamment en proie aux exactions d'esclavagistes, pilleurs et braconniers. De retour à Londres, où ses découvertes lui valurent les louanges de la Royal Geographical Society et l'anoblissement, il rédigea des récits de voyage, dont The Albert N'yanza Great Basin of the Nile and Exploration of the Nile Sources au sein duquel il décrivit la traite des noirs toujours en vigueur dans cette partie du globe. Les époux Baker posèrent de nouveau le pied en Afrique en 1869, à la demande du khédive d'Égypte, Ismaïl Pacha. Ce dernier souhaitait, en effet, moderniser économiquement et socialement le khédivat, asseoir sa domination territoriale sur ce qui est, de nos jours, le Soudan du Sud et le Nord-Ouest de l'Ouganda, et abolir, dans une optique civilisationnelle, la traite. Samuel Baker, à la tête de quelque 1 700 soldats, quitta donc le Caire pour le sud, où il fit édifier des fortins afin de pacifier la région. C'est ainsi qu'il revint, en 1872, à Patiko pour y ériger le fort éponyme. Après force escarmouches, il évinça les esclavagistes actifs dans le nord de l'actuel Ouganda. Bien que sa contribution fût, somme toute, assez modeste, de nombreux Acholi saluent Baker comme celui ayant éradiqué l'esclavage de leur sol (à Masindi ou à Hoima, Baker n'a pas la même aura, car il est perçu comme un colonialiste ayant cherché, au nom du khédivat, à conquérir le royaume de Bunyoro). Aujourd'hui, il ne demeure guère plus que quelques vestiges du fortin (trois structures en pierres scellées par un mortier qui ne sont, en réalité, que d'anciens greniers à grains). Classé en 1972, le site, basé sur un kopje verdoyant hérissé d'imposants rochers, est pittoresque et mérite, comme les proches éminences, un détour. Une piste bucolique d'une trentaine de kilomètres partant plein nord depuis Gulu permet d'y accéder.
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