Guide de voyage Van

Jadis nommée Tushpa, Van, située à l'est du lac éponyme est une ville moderne et libérale. C'est une étape pratique pour se reposer lors d'un voyage dans les villages conservateurs de la région. Le lac de Van est le plus grand de Turquie et le deuxième du Moyen-Orient. Il mesure 120 km de long, 80 km de large et 171 m de profondeur en moyenne. Il culmine à 1 640 m d'altitude et sa superficie est de 3 755 km². Sa création résulte d'une éruption volcanique survenue il y a 60 000 ans. Bien que ses eaux d'un bleu magnifique appellent à la baignade, il est déconseillé d'y rester longtemps en raison du taux élevé de sodium mais aussi à cause du monstre qu'il abriterait !

Au XI^e siècle avant J.-C., Van était la capitale du royaume urartéen, qui s'étendait dans l'est de l'Asie Mineure et se heurtait aux Hittites. Battus par les Scythes au VII^e siècle av. J.-C., et par un groupe nomade appelé les Cimmériens, les Urartéens ont pourtant laissé leur influence dans la plupart des vestiges et monuments que l'on peut visiter aujourd'hui autour de Van. Avec la création du royaume d'Arménie au I^er siècle avant J.-C., Van devint le centre du pouvoir arménien, un statut qui perdura pendant dix siècles. Afin de survivre, le royaume arménien établit des alliances avec les Byzantins, les Romains et les Perses, tout en étant éreinté par les invasions arabes. Suite à la bataille de Malazgirt en 1701, les Seldjoukides prirent possession des lieux. Pendant la Première Guerre mondiale, la Turquie, en guerre contre les Russes, doute de la fidélité des Arméniens vivant dans les régions proches de l'Empire russe. Le gouvernement, contrôlé par le Comité Union et Progrès (CUP, également appelé les Jeunes-Turcs), ordonne le massacre et l'expulsion massive de la population arménienne vers le désert syrien (une région de l'Empire ottoman). L'existence depuis des siècles, en Anatolie et Arménie occidentale, d'un territoire chrétien gêne le rêve des partis pan-turcs. Leur but est de renforcer la domination des Turcs musulmans à l'est de l'Anatolie en éradiquant les nombreux Arméniens qui y vivent. En 1915 et 1916, de 800 000 à 1,5 million de civils sont exécutés et déportés. En 2021, les États-Unis ont reconnu le génocide arménien comme organisé par l'Empire ottoman, ce qu'Ankara rejette entièrement.