MONASTÈRE SANTO TORIBIO DE LIEBANA

Cet imposant édifice (restauré), qui comporte des éléments d’époque préromane, est d’une grande importance symbolique : les franciscains y conservent le Lignum Crucis, le plus grand morceau connu de la Sainte Croix. Cette relique serait arrivée au monastère vers le VIII^e siècle, en même temps que les restes de Santo Toribio. Elle se trouve aujourd'hui au centre de la chapelle (XVIII^e siècle), dans un reliquaire en forme de croix en argent doré, de style gothique. En 1958, des tests scientifiques ont confirmé que son bois, âgé de plus de 2 000 ans, provient d'une variété de cyprès originaire de Palestine. Santo Toribio fut, surtout, l’une des toutes premières retraites monastiques (cette contrée reculée s’y prêtait tout particulièrement). Inspiré, le moine Beatus y rédigea ses célèbres commentaires de l’Apocalypse, au début du VIII^e siècle, pour expliquer le texte hermétique de Saint-Jean. On en trouve des copies (magnifiquement illustrées et enluminées dans le plus pur style mozarabe) exposées autour du cloître. La porte du Pardon du monastère ne s’ouvre que si le 16 avril, fête de saint Toribio, tombe un dimanche. Lorsque c’est le cas, l’année sainte liebaniega commence et dure jusqu’au 16 avril suivant. Les fidèles qui passent par la porte du Pardon sont lavés de tous leurs péchés commis avant ce jour. Ce privilège, accordé par une bulle du pape Jules II, met le monastère de Santo Toribio de Liébana au même rang que Jérusalem, Rome et Saint-Jacques-de-Compostelle.