LEFEBVRE

Barbãr, Floreffe, Newton, Abbaye de Bonne Espérance, Blanche de Bruxelles, Hopus

La brasserie Lefebvre figure parmi les plus anciennes du royaume : elle fêta ses cent quarante ans en 2016 ! Fondée en 1876 donc, elle a rapidement connu le succès, grâce surtout aux milliers de tailleurs de pierre travaillant dans les carrières environnantes. Elle était alors installée au centre du village de Quenast. Après la Première Guerre mondiale, sous l’impulsion d’Auguste, fils du fondateur, la brasserie a emménagé dans de nouveaux bâtiments, qu’elle occupe toujours aujourd’hui.

Gaston Lefebvre s’est attaché à développer la mise en bouteille, tandis que son fils Pierre a modernisé l’outil et élargi la gamme de bières. Le successeur Philippe a poursuivi la tâche et ses bières refermentées en bouteilles ont obtenu en 1983 la licence de brassage pour les bières de l’abbaye de Floreffe, en province de Namur. Celle-ci est déclinée en de nombreuse versions (Blonde, Double, Triple, Prima Melior), aujourd'hui présentées en bouteilles couronnées d'un bouchon mécanique, comme l'est aussi la plus récente Hopus. La Brasserie Lefebvre a longtemps fonctionné à l'ancienne ; le charbon a été utilisé jusqu’en 1996 pour le brassage.

La production traditionnelle de la brasserie propose une Saison rafraîchissante, une remarquable triple Bonne Espérance, mieux connue sous le nom de Moeder Overste en Flandre et une Pils, aujourd'hui baptisée Manneken Pils. Au fil des ans, une Blanche de Bruxelles a fait son apparition, puis des bières fruitées, comme la Newton au jus de pomme, réalisée au départ de la Blanche de Bruxelles et la fameuse Barbãr, aromatisée au miel.

L'arrivée de la sixième génération dans l'entreprise – Paul-Emile et sa sœur Céline dirigent aujourd'hui la brasserie aux côtés de leur père Philippe – a notamment été marquée par la création des Belgian Kriek, Pêche et Framboise.

Fin 2008, la Hopus faisait une arrivée remarquée. Pour sa bouteille munie d’un bouchon mécanique traditionnel, mais aussi – et surtout – parce qu’elle était l'une des premières à s'inscrire dans la tendance des bières très marquées par le houblon et l'amertume. La Hopus est en effet aromatisée par un dosage de cinq variétés de houblon. Certains tenanciers de cafés proposent au consommateur un deuxième petit verre, qui permet de déguster le fond de levure à part. La Hopus affiche 8,5% alc. vol. Depuis 2013, chaque printemps voit l'apparition d'une Hopus Primeur, épicée d'un sixième houblon, additionné au brassin « à cru ». Dernière-née de la brasserie Lefèbvre : une version « rosée » de la Blanche de Bruxelles.

Barbãr

La Brasserie Lefebvre n'a pas versé dans la facilité. Car...Barbãr, quel nom bizarre pour une bière au miel et veloutée de douceur ! Avec une telle appellation, le consommateur non averti pourrait effectivement s'attendre à un breuvage beaucoup plus agressif. On sent la présence du miel accompagnée d'une attaque bien fraîche. La Barbãr (8% vol. alc.) est aussi surnommée la « Bière du Guerrier ». Dès sa sortie en 1995, elle a été importée dans sept pays européens. Non pasteurisée, elle se déguste dans une belle chope de verre mat. Barbãr est épaulée par sa version brune, la Barbãr Bock. Réservée d'abord aux brassins hivernaux mais désormais disponible toute l'année, elle contient 2,5% de miel et affiche, comme sa sœur blonde, 8% alc. vol.

Belgian Kriek

Belgian Kriek, Belgian Framboises et Belgian Pêches ont été créées à l'instigation de Paul-Emile. Ces trois bières ont pour caractéristiques communes d'êtres faiblement alcoolisées (3,5% vol. alc.), fruitées et présentées dans des bouteilles au long col, parées de jolies étiquettes. Interprétations modernes des Krieks et autres lambics aux fruits d'antan, elles se veulent résolument novatrices et accessibles à tous, amateurs de bière ou non.

Floreffe

Le monastère fondé en 1121 par Saint-Norbert domine majestueusement la vallée de la Sambre. Considéré comme l’un des ensembles architecturaux remarquables du pays, il est occupé par un collège (enseignement primaire et secondaire) depuis 1819. Au nombre de quatre, les Floreffe font partie des Bières d’Abbaye Reconnue, le fameux label déposé. Outre les classiques Double (6,3% alc. vol.) et Triple (7,5% alc. vol.), figurent également la Prima Melior (8% alc. vol.), autrefois réservée par le Père Abbé à ses visiteurs, et la Blonde (6,3% vol. alc.), brassée avec de l’orge de printemps. Non filtrée, elle est clarifiée à l’aide d’une centrifugeuse. Elle est sans conteste la plus « moderne » de la gamme. La Floreffe Blanche a aujourd'hui été abandonnée.