C’est bien simple, pour rejoindre la charmante bourgade côtière de Calella au départ de la capitale catalane, n’est qu’à remonter le littoral barcelonais : en moins d’une heure de trajet (par la route ou par les rails), vous voilà projetés dans une ambiance à la fois vacancière et villageoise, avec vue sur la mer !
C’est que Calella, commune de la région du Maresme (région appartenant elle-même à la province de Barcelone), est un petit coin de Catalogne qui fait parler de lui depuis les années 1960, époque à laquelle la zone s’est ouverte au tourisme après avoir abandonné son passé industriel largement dédié à la fabrication du textile. Connu depuis la Rome Antique, le site abrite un patrimoine architectural qui à lui seul nous raconte son histoire tout en se faisant l’écho d’une histoire plus générale, celle de la Catalogne maritime. On lit ce passé dans les pierres des édifices sacrés de la commune ou dans les façades travaillées des demeures anciennes, bâties par les Indianos, ces commerçants ayant fait fortune aux Amériques. On le lit aussi dans la vie culturelle particulièrement dynamique de Calella : chaque saison apporte en effet ses festivités et ses traditions, rassemblements joyeux et marqueurs cycliques d’une culture partagée ! La généreuse nature est un autre aspect de la commune : les séduisantes plages et criques de Calella où il fait bon lézarder au soleil à la belle saison dialoguent avec les espaces verts et boisés de la sierra plus en retrait. Les promenades sont nombreuses alentour, sans parler des innombrables activités nautiques et sportives qu’offre le bord de mer ! Et que dire de la gastronomie de terroir proposée par les très bonnes tables longeant le littoral ? Et des boutiques et autres espaces de commerce tendance ? On l’aura compris, résumer toutes les richesses de Callela n’est pas chose aisée ! Si le soleil, les eaux cristallines de la Méditerranée et les odorantes pinèdes constituent un décor de rêve invitant à la détente des couples, familles et/ou groupes d’amis en goguette, Calella a d’autres atouts en poche que le Petit Futé se propose de révéler aujourd’hui !
Une brève histoire de Calella
Avant de s’étendre plus en détail sur l’offre touristique de Calella et de ses alentours, arrêtons-nous un instant sur les différentes étapes qu’a traversé la commune sur le temps long. Si un cartographe romain décide au XVIe siècle (1564) d’inclure pour la première fois le nom de Calella sur une carte de la péninsule ibérique, l’histoire du site est nettement plus ancienne. Au Ier siècle avant notre ère, une villa romaine nommée Villa del Roser avait en effet déjà été édifiée, aux alentours d’une colline où se trouve actuellement l’hôpital municipal de Calella. Plus tard, les archives dont nous disposons, datant du XIe siècle, confirment l’existence du hameau de Capaspre, lui-même intégré à la paroisse voisine de Pineda de Mar. C’est à cette époque que sont édifiées les deux chapelles de l’actuelle Calella. Au XIIe siècle, le hameau devient village – les premières habitations sont construites à l’embouchure du cours d’eau – et prend le nom de Calella. Parmi les autres dates à retenir, signalons 1328, date à laquelle le village obtient le privilège d’accueillir un marché en son centre, et 1338, lorsque le vicomte Bernat II de Cabrera prend Calella sous son autorité et fixe les limites géographiques de la commune. Au cours des deux siècles suivants, le développement de la pêche va de pair avec celui du tissu urbain : on délaisse alors les fermes au profit de la côte.
En 1528, trois ans après que le pape a autorisé la fondation de la paroisse de Calella, débute la construction de l’église paroissiale – de style baroque, plus tard enrichi d’éléments néoclassiques – dédiée à Marie et à Nicolas, qui sera consacrée un peu plus de trente ans plus tard. C’est à cette époque que Calella commence à apparaître sur les représentations cartographiques de la péninsule ibérique évoquées plus haut. Pour sa part, le XVIIe siècle apporte bientôt des guerres et des épidémies qui mettent la région à feu et à sang. Ce n’est qu’au siècle suivant, avec la fin de la guerre de Succession d’Espagne, que Calella connaît une réelle croissance et de son économie et de sa population : de moins de 800 habitants en 1718, elle passe à plus de 2 500 habitants en 1787 !
Vers la moitié du XIXe siècle, en dépit des guerres napoléoniennes et grâce à la colonisation de l’Amérique latine, le commerce intercontinental et la construction navale finissent par occuper la majeure partie du temps et de l’énergie de Calella, sans parler de l’arrivée massive de coton – résultat de ce commerce atlantique nouveau – qui bouleverse l’économie de la ville. En 1861 arrive le premier train en ville et la population se stabilise autour de 3 500 personnes.
Puis, peu à peu, l’empire colonial espagnol s’effondre et avec lui l’âge d’or du commerce maritime, tant et si bien que Calella est forcée de se réinventer : vers 1885, on voit apparaître ici les premières usines à vapeur ! Cette fièvre industrielle du textile durera un demi-siècle, jusqu’à la guerre civile. Des années 1930 aux années 1960, Calella accuse une stagnation économique et démographique, avant le grand boom du tourisme amorcé au tournant des années 1960-1970. C’est aujourd’hui sur ce même modèle – développement du tourisme balnéaire et sportif mais aussi du commerce – que la ville fonctionne aujourd’hui, tout en cultivant une atmosphère villageoise, grâce à ses presque 20 000 résidents, tout au long de l’année !
Une ville de tradition commerçante au riche patrimoine
Calella est à bien des égards – et depuis fort longtemps, comme nous venons de la voir – une destination de commerce de premier ordre sur le littoral barcelonais, pour ne pas dire sur l’ensemble de la Costa Barcelona : d’aucuns diront que c’est même l’une des principales activités extra de tout séjour à Calella ! L’avantage ici est que boutiques et autres espaces de commerce sont harmonieusement intégrés au centre historique de Calella. Ainsi, c’est assez naturellement qu’à mesure que l’on évolue entre les bâtisses centenaires, les édifices de style Renaissance et autres esplanades historiques, on en profite pour pousser la porte de telle ou telle échoppe. Autant le dire tout de suite : vous trouverez toutes les marchandises dont vous pouvez rêver à Calella ! L’offre est en effet particulièrement dynamique, attentive aux nouveautés, et les stocks sont fréquemment renouvelés tout au long de l’année. De jour comme de nuit, que vous soyez de passage en ville le temps d’une brève escale ou que vous ayez posé vos valises le temps de passer tout ou partie de vacances à Calella, vous aurez l’embarras du choix : plus de 500 boutiques sont regroupées en une même ligne commerciale longue de 2 kilomètres, en plein centre-ville ! Rues piétonnes, places, passages, terrasses, les vitrines sont partout, tant et si bien que vous ne manquerez de rien ici ! Pensez à faire un tour au superbe marché municipal de Calella – œuvre de l’architecte Jeroni Martorell datant de 1927 et rénovée en 2015 – très intéressant d’un point de vue architectural.
Naturellement, il y a fort à parier pour que même les insatiables fashionistas aient, à un moment donné, envie de découvrir ce que Calella a à offrir en termes de patrimoine construit. Et là, il y a de quoi faire ! C’est qu’ici, commerce et culture vont de pair, depuis toujours. Il est en effet facile de combiner dans la même demi-journée sessions lèche-vitrine et visite patrimoniale. À cet égard, on pourra par exemple jeter un œil à la Place de la Mairie, véritable agora de Calella qui de 1338 jusqu’au début du XXe siècle, accueillit le marché du village tous les mercredis ! Impossible de ne pas mentionner, en plus des deux autres places célèbres du bourg que sont la Place de la Catalogne et la Place d’Espagne (de son nom populaire Plaça del Bunyol), les emblématiques éléments d’architecture religieuse de Calella que sont l’église paroissiale Santa Maria i Sant Nicolau (dédiée à Marie et saint Nicolas), construite au XVIIIe siècle sur les bases d’une bâtisse baroque fortifiée de deux siècles son aînée, et la chapelle Sant Quirze i Santa Julita (Saint Cyr en catalan), édifice sobre de style gothique-baroque construit au XVe siècle qui été originellement dédié à Sant Elme (Saint Elme).
Côté patrimoine civil, les demeures remarquables de tous styles et toutes époques ne manquent pas dans le centre-ville. On pense notamment aux maisons seigneuriales que sont Can Galceran (1430), ses mâchicoulis et sa façade gothique-Renaissance scrupuleusement travaillée ; Can Bartrina (XVIe siècle) – remarquable pour son portail – ; ou encore la bibliothèque Can Salvador de la Plaça (1341) ; à la devanture classique et couverte de sgraffites de la maison baroque Can Basart (1785) ; ou encore aux fenêtres gothiques-Renaissance de la maison Can Rodona (XVIe siècle). Parmi les autres curiosités architecturales du centre-ville de Calella, signalons la demeure nommée Can Campaneria, dont les bases sont celles de l’antique Casa Roger (XVIe siècle), mais aussi la blanche façade de l’ancien Hôtel de Ville (qui fut aussi boucherie et boulangerie) et son iconique porte rouge vif qui mène à l’exposition temporaire artistique du moment ! Le Musée des Archives de la ville, installé dans une bâtisse de style classique datant des XVIe-XVIIe siècles, intéressera quant à lui ceux qui veulent en savoir davantage sur l’histoire ancienne de Calella – salles consacrées à l’industrie textile et aux anciennes pharmacies du village notamment –, tandis que le Musée du Tourisme permet de se faire une idée de l’évolution récente de la ville en explorant le phénomène touristique perçu comme moteur économique, mais aussi en tant que revendication d’un patrimoine culturel et social.
Quelques promenades à faire en ville et ses alentours ?
Bien sûr, l’ensemble de ce patrimoine civil et sacré se découvre le plus facilement du monde à l’occasion d’une flânerie à pied dans les rues du vieux-centre, mais quelques autres éléments construits doivent également attirer l’attention du marcheur, à commencer par le phare de Calella. Symbole par excellence de la petite commune, cette véritable vigie pour les marins, inaugurée en 1859 (le phare fonctionnait à l’époque grâce à une lampe à huile avant qu’il ne soit relié au système électrique en 1927), est facilement accessible à pied depuis le centre de Calella. Depuis son promontoire naturel, une colline d’une cinquantaine de mètres d’altitude surplombe la mer et le centre urbain en un splendide panorama, en particulier à l’heure du coucher du soleil de juillet à septembre... Avec au loin les montagnes du Parc Naturel du Montnegre et celle du Parc Corredor, le ciel bleu-rose du crépuscule s’étirant infiniment au-dessus des flots, on imagine l’ancienne tour de guet qui se trouvait ici jadis, armée de canons et dont les occupants étaient chargés de protéger la ville des attaques pirates.
Dans les alentours directs du phare et de la plage des Roques, une autre curiosité attire l’œil du promeneur : ce sont les deux silhouettes des Torretes (tourelles en catalan), d’anciennes tours sémaphores construites au XIXe siècle, situées à 80 mètres de haut et entourées de l’opulente végétation méditerranéenne de la Serra de les Guilles. Il s’agit d’une paire d’anciennes tours télégraphiques optiques inaugurées en 1857, alors connues sous le nom de Estació de la Patona (station de la Patona, du nom de la colline), et qui servaient de relais sur la ligne télégraphique reliant la colline de Montjuïc (Barcelone) à La Jonquera (ville frontière avec la France). La durée de vie de ces sémaphores fut assez courte – ils cessèrent de fonctionner en 1862, soit après 5 années d’utilisation effective – car ils furent rapidement doublés par l’arrivée du chemin de fer, nettement plus fiable, et par l’introduction du télégraphe électrique. La promenade baptisée la Route du Cormoran (3 km pour 1h30 de marche facile/moyenne) n’en demeure pas moins sensationnel : le long de bord de mer, où l’on peut observer les cormorans postés sur des rochers en train de patiemment faire sécher leurs ailes au soleil, bruyères, lavande papillon, genêts et cistes à feuille de sauge accueillent une faune pépiant allant de la fauvette mélanocéphale au rouge-gorge ou au merle noir.
Le Parc Dalmau, inauguré en 1948, se trouve légèrement en retrait du bord de mer, à quelques rues, et constitue un parfait refuge de nature et de fraîcheur dans la ville. Sa conception est telle qu’il met en valeur la forêt qui se trouvait jadis ici tout en y intégrant des lignes et espaces plus géométriques : jardins, avenues, aménagements pour les plus petits et autres arcades dialoguent sur plus de 10 hectares de terrain ombragé. En son centre se trouvent d’ailleurs des jardins composés de deux types de végétation : la partie basse du parc est particulièrement verte, dense et truffée d’arbres à feuilles caduques – cerisier, pommier, érables, chêne, hêtre mais aussi bananier – plutôt rafraîchissants en été, tandis que la partie haute est occupée par une forêt typiquement méditerranéenne : pins parasols, chênes verts, arbustes et chèvres-feuilles y sont les rois ! Ici et là, le son des fontaines mêlé au roucoulement des mésanges noires relaxe le promeneur venu pour gambader au cœur de ce joli bosquet ou bien pour visiter l’abri anti-aérien (dépendance du Musée des Archives) qu’on trouve ici, émouvant témoignage de la guerre civile.
Autre promenade urbaine, celle dite de Manuel Puigvert, l’un des secrets les mieux gardés de Calella : elle déploie en parallèle du littoral un sentier tantôt romantique, tantôt familial. Il faut dire que la colonie de bananiers centenaires apporte une charmante coloration tropicale à l’ensemble de ce tableau déjà particulièrement calme et bucolique. Si les couchers de soleil sont en été un must, on vient se promener ici à toute heure et en toute saison, chaque moment portant en lui sa propre beauté. Ainsi, la promenade de Manuel Puigvert accueille tous les premiers dimanches du mois un marché d’antiquités, tandis qu’en été, la musique envahit les terrasses peuplées de jeunes et moins jeunes. Bref, un lieu de rencontre très agréable ! Notons la présence de l’élégante balustrade moderniste de Jeroni Martorell qui constitue une parfaite halte pour un moment de contemplation face à la mer. Non loin, dans la zone du Parc Dalmau, un sentier de 3 km, balisé et ombragé, nommé la Route de l’Écureuil et accessible à toute la famille, vous apportera une bouffée d’air frais.
Parmi les autres promenades à signaler, la Route du Renard vaut elle aussi le coup d’œil. Comme le parc des Torretes, elle se trouve au cœur de la Serra de les Guilles (« guilles » veut dire renard en catalan), qui est un espace naturel que l’on pourrait définir comme un couloir biologique assurant la continuité entre les forêts du Parc naturel du Montnegre et la mer. Là aussi la flore méditerranéenne domine, avec son maquis de bruyères et de chênes, mais elle est ajourée d’une mosaïque de prairies et de terres agricoles. La Route du Renard est une promenade de difficulté moyenne d’une longueur de 10 km qui peut être parcourue en 2h30 environ. Outre les nombreux oiseaux que l’on y débusque – geai, pigeon ramier, mésange, épervier et buse variable –, on a des chances d’y rencontrer aussi des renards, des genettes, des écureuils et des blaireaux ! Ceux qui le souhaitent pourront s’éloigner des sentiers battus et s’enfoncer plus encore dans les bosquets fournis du Parc naturel du Montnegre Corredor.
Des plages pour tous !
Approchons-nous à présent un plus près de l’eau : on l’aura compris, Calella est une ville de plage ! Chaque jour de l’année, les habitants de Calella observent depuis la rive le soleil qui suit sa course et qui offre à chaque saison un nouveau spectacle : des longues journées lumineuses aux spectaculaires couchers de soleil avec la silhouette de Barcelone en toile de fond, c’est toujours depuis la plage que l’on se régale de ces panoramas. La plage ou plutôt les plages. Car le littoral de Calella en abrite plusieurs, ce qui n’est pas pour nous déplaire ! Les voici présentées plus en détail.
La Platja Gran d’abord, qui est celle sur laquelle on débouche depuis le centre-ville, ainsi que sa voisine directe, la Platja del Garbí (plus au sud et elle aussi face à la ville), sont les deux plages les plus centrales et donc les plus faciles d’accès (toutes les deux ont reçu la certification Biosphère, distribuée aux localités engagées dans une pratique durable du tourisme). La Plaja del Garbí est quant à elle certifiée Pavillon Bleu (éco-certification) et jouit aussi du label Qualité Q (label certifiant la présence d’infrastructures touristiques). Toutes deux sont par ailleurs adaptées à l’accueil de personnes handicapées (service d’assistance sanitaire dédié), elles s’avèrent par ailleurs idéales pour la pratique de toutes sortes de sports nautiques tels que le kayak de mer, la planche à voile, ou encore la voile. Pour ceux qui souhaitent passer leurs vacances avec leur animal de compagnie, pas de soucis : dans une zone dédiée de Platja Gran (Platja de gossos), tous les animaux sont les bienvenus ! Si les plages urbaines sont certes équipées de tous les services de plage les plus commodes, la plage des Roques, légèrement plus au nord, conviendra mieux à qui cherche à être plus proche de la nature sans pour autant avoir besoin d’emprunter un véhicule pour s’y rendre. Les petites criques de cette plage périphérique sont de véritables merveilles de la Méditerranée, dont certaines sont nudistes. Depuis le sable doré de ces petits bouts de paradis – c’est notamment là que fut tourné le dernier spot publicitaire Dior avec l’actrice Natalie Portman – vous pourrez flâner face au bleu de la mer tout en admirant le patient séchage des cormorans dressés sur leurs rochers, mais vous pourrez aussi partir à l’assaut des rochers puisque certaines criques sont équipées de pistes d’escalade. Les joies sous-marines sont également autorisées puisque la plongée mais aussi le snorkeling font ici chaque année plus d’adeptes ! Si vous préférez gambader, les plages des Roques sont un point de départ parfait pour la Route des Cormorans, sentier de randonnée cité plus haut.
Une gastronomie de caractère
Ce n’est un secret pour personne : pour connaître un territoire intimement dit-on, en goûter la gastronomie est la voie royale ! Et dans la catégorie, Calella a quelques arguments. Il faut dire que le Maresme, région géographique littorale du nord de Barcelone dont dépend Calella, est à la fois un territoire terrien – avec ses vastes parcelles de l’intérieur dédiées à l’agriculture et au maraîchage – et un territoire marin tourné vers la Méditerranée, où l’on pêche depuis des temps immémoriaux. Quels sont les éléments culinaires distinctifs du Maresme ? Les poissons et fruits de mer naturellement, mais aussi le gibier, celui que l’on chasse dans les forêts du Montnegre, en même temps qu’on y fait la cueillette des champignons lorsque la saison est propice ! La culture fruitière est importante aussi : la cerise est cultivée, mais la vraie star ici c’est... la fraise ! Jouissant ici de conditions de croissance idéales, ces douceurs rouges et sucrées ont reçu en 1986 le label DO Maduixes del Maresme (« Fraises du Maresme » en catalan), tant et si bien que les producteurs locaux fournissent en abondance les restaurants de Calella et du Maresme. Vous l’aurez compris, on ne quitte pas Calellla sans en goûter le traditionnel gâteau aux fraises et sa fameuse crème !
Difficile de parler de la scène culinaire de Calella sans évoquer, parmi d’autres, le festival gastronomique et musical de la ville : Firatast, organisé chaque année au mois de mai. Pour cette réjouissante occasion, les restaurateurs les plus locaux de Calella explorent toute la palette des saveurs, parfums et textures que la production alimentaire locale permet et mettent à l’épreuve leur savoir-faire. Il est alors possible, le temps de l’évènement, de goûter à une belle gamme de préparations – servies également tout au long de l’année – sur le mode des tapas (les fameuses assiettes partagées typiquement espagnoles) à l’heure du vermut (tradition de l’apéritif version catalane) ou bien présentées de manière plus traditionnelle à l’occasion d’un déjeuner ou d’un dîner. Au menu ? Des Suquets de poisson (type de ragoût à base de poissons, fruits de mer, tomate et pommes de terre) et Arròs a la cassola (riz préparé comme une paella), mais aussi toute une collection de recettes plus rustiques et carnées comme le ragoût de pieds de porc, l’agneau rôti, le veau aux champignons ou la très locale saucisse grillée aux haricots. Ces plats de viande sont généralement accompagnés de pa amb tomàquet (pain frotté de tomate) ou d’un ailloli maison. Outre ces plats populaires et très efficaces, on pourra à Calella se laisser tenter par les assiettes plus élaborées de chefs catalans de renom tel que par exemple Raül Balam. Calella est certes catalane, mais elle est aussi ouverte sur le monde, géographiquement et gastronomiquement. On trouve en effet des restaurants aux propositions plus exotiques allant de l’Asie (sushi, nems vapeur et pad thaï), à l’Amérique (guacamole et vacío, cette célèbre viande de bœuf argentine passée au grill), sans oublier des recettes plus européennes. Bref, un voyage dans le voyage !
Si l’arôme d’une terre se trouve dans ses aliments, il se trouve aussi dans son vin, meilleur compagnon des repas catalans. Ici, les invités d’honneur sont les vins et cavas (champagne catalan) de cépage Terra de Pansa Blanca estampillé DO Alella. Les vins du Maresme sont réputés doux et généreux, à l’image de la terre qui les voit s’épanouir. Ne vous sentez pas obligés d’accompagner votre verre de cava de nourriture : une terrasse et un coucher de soleil font également très bien l’affaire ! Salut (« santé » en catalan) !
Ensuite, ne reste plus qu’à se laisser porter par le tempo de la vie nocturne de Calella : été, automne, printemps ou hiver, quand le soleil passe l’horizon, la musique fait son entrée... Et les fêtes s'enchaînent tout au long de l’année.
4 saisons, 1001 fêtes
Histoire et patrimoine, géographie et nature, attraits touristiques et gastronomie, le portrait de Calella ne serait pas complet sans ce qui fait de la commune un lieu social, un lieu de rassemblement : les coutumes et les traditions ! C’est en effet en se penchant sur les actes ritualisés et cycliques d’un peuple, sur les festivités rythmant le passage du temps, que l’on s’approche un peu plus près de l’âme de ce peuple, de ce qui le soude comme tel. Voici donc, saison après saison, les grands rassemblements populaires qui marquent le temps de Calella et lient son actualité à la vie de ceux qui y vécurent jadis. Commençons notre tour de l’année par la fête de la Sant Joan (24 juin), version catalane de la fête païenne des feux de la Saint-Jean, à l’occasion de laquelle les feux d’artifice envahissent le ciel de Calella et pétaradent en tous sens pour célébrer l’arrivée de l’été ! Au lendemain de cette nuit de fête, la ville entre dans une période de douce torpeur estivale : les journées sont longues et chaudes et la petite sieste à l’ombre des palmiers devient une habitude pour tous. Peu à peu Calella se peuple de visiteurs venus des quatre coins de l’Europe qui se croisent à midi sur la plage alors qu’ils dégustent un pique-nique sous leurs parasols, ou peut-être en fin d’après-midi en se rafraîchissant sur la promenade de bord de mer avec un café glacé ou un délicieux sorbet de fruits, à moins que ce ne soit en terrasse à l’heure du vermut, sur la corniche, bien apprêtés. Quoi qu’il en soit, Calella devient cosmopolite et s’anime en soirée. Tous les jeudis soir du mois d’août notamment, lorsque les amateurs de swing envahissent la Plaça de l’Església (Place de l’Eglise) en dansant furieusement au son de l’orchesre The Hot Swing Machine ! Le festival Nits d’Estiu Calella (NEC) est un autre grand moment de l’été : des prestations musicales et autres spectacles de grande qualité – comme les havaneres (chants traditionnels inspirés de la musique cubaine) – sont assurés dans divers espaces publics de la commune. C’est à cette époque que l’on trinque avec des punchs flambés ! Délicatement, la chaleur de l’été se dissipe, mais pas l’activité : la Foire de Calella et la Fête de Minerva, ordinairement organisées pendant plusieurs jours autour du 23 septembre, marquent l’entrée dans l’automne. Les habitants les plus habiles et les plus audacieux font alors une démonstration de force, d’équilibre et de travail d’équipe : ce sont les fameux castellers, impressionnants châteaux humains ! Puis vient la Nuit du Feu : les pétards fusent alors en tous sens pendant que les dragons et les correfocs (hommes-diablotins) illuminent l’obscurité en dansant et en distribuant de flamboyants jeux pyrotechniques dans toutes les rues ! Au mois d’octobre, après l’IronMan de Calella (un triathlon très exigeant), c’est une grande fête bavaroise devenue locale qui occupe ensuite les habitants, la célébrissime Oktoberfest. Gastronomie, musique et danse sont alors à l’honneur pendant presque un mois complet. Fin octobre, le festival de chant choral Canta al Mar rassemble quant à lui 6 000 personnes venues de plus de 50 pays différents, un moment particulièrement émouvant dans l’année. Alors que l’hiver approche, la préparation des fêtes de Noël occupent les habitants de Calella. Les rues sont alors équipées d’illumination féériques qui semblent dialoguer avec les reflets argentés de la lune sur la mer. Les enfants rédigent alors leurs lettres aux Rois mages avant que la grande parade n’ait lieu le soir du 5 janvier : l’attelage de chars portant des cavaliers déguisés en Rois mages fait le tour de la ville tout en distribuant des bonbons aux enfants. Janvier est quant à lui le mois des randonneurs – les températures douces de l’hiver combinées à une illumination agréable sont parfaites pour aller crapahuter alentour – mais aussi le mois des vermuts en terrasse. Oui, en janvier aussi, on est en terrasse à Calella ! Le Carnaval de l’Alt Maresme – petits et grands enfilent alors des costumes aux mille couleurs – marque généralement le déclin de l’hiver. Lors du festival Le Temps des Fleurs, l’arrivée du printemps est célébrée de la plus belle des manières : les rues et places publics de Calella sont fleuries par ses habitants, dégageant les agréables senteurs d’un nouveau commencement. Les journées s’allongent à nouveau et les évènements culturels reprennent de plus belle. Le Festimatge, festival de photographie et de cinéma, est le premier de la liste, suivi du festival Screamin’, dédié à la musique rock’n’roll des années fifties, sans oublier les premiers rassemblements de sardanes : cette danse populaire de groupe pratiquée depuis la Moyen Âge dans l’espace public catalan. L’Aplec de la sardana (samedi au Passeig M. Puigvert et dimanche au Parc Dalmau) fêtera d’ailleurs sa 97e édition en 2025 et est le rassemblement le plus ancien de Catalogne dans la catégorie. La Sant Jordi, très populaire en Catalogne, a lieu le 23 avril et célèbre à la fois l’amour et la littérature. En mai ont lieu deux évènements notables que sont le Festival International des Chorales et The Factory Bike Fest, un rassemblement de motos customisées. Mais la cerise sur le gâteau est sans doute la fête patronale de Calella : le 16 juin sont fêtés les saints patrons de la ville, Sant Quirze et Santa Julita ! C’est alors tout l’esprit méditerranéen qui s’éveille à nouveau : musique, défilés de géants (des figures emblématiques en carton-pâte de plus de 3 mètres de haut) et grandes tablées dans la rue rassemblent à nouveau les résidents de cette commune catalane à la fois typique et si singulière.
Infos futées
Quel est le meilleur moment pour se rendre à Calella ?
Il n’y a pas réellement de meilleure période pour se rendre à Calella. Certes, le plein été a tendance à être nettement plus fréquenté que le reste de l’année sur l’ensemble de la côte entre Barcelone et la frontière, mais l’ambiance reste très agréable ! Les entre-saisons que sont le printemps et l’automne sont deux périodes actives et particulièrement charmantes, tandis que l’hiver est plus calme mais non moins lumineux et enchanteur, en terrasse notamment !
Quel budget prévoir pour un voyage à Calella ?
En comparaison du nord de l’Europe, l’Espagne demeure plus abordable. Comptez entre 100 et 150 € par jour pour une nuit dans un hôtel de standing intermédiaire, deux repas et une activité. Le budget peut augmenter en fonction de ce que vous souhaitez faire, mais dans l’ensemble, on s’en sort pour pas trop cher à Calella.
Public
Le public est large : famille, couples, amis ou voyageurs en solo, il y a de quoi faire. Les amoureux de plage et sports nautiques seront ravis, tout comme les mordus d’histoire et d’architecture, sans oublier les gourmands !
Les plus
- Une belle variété d’activités.
- Une offre gastronomique de choix.
- Une météo radieuse toute l’année.
- Des tarifs abordables.
Les moins
- Une haute fréquentation de mi-juillet à mi-août. Préférez le reste de l’année pour un séjour plus tranquille.
Combien de temps prévoir sur place à Calella ?
Tout dépend de ce que vous prévoyez de faire et dans quel état d’esprit vous vous rendez à Calella. Si vous souhaitez en découvrir le patrimoine culturel et naturel, un long week-end ou une courte semaine fera l’affaire (4-5 jours). Si en revanche vous désirez réellement vous détendre et prendre le temps sans courir, comptez plutôt une semaine à 10 jours.
Comment aller à Calella ?
Il est possible de rejoindre Calella par la terre (1h30 de route depuis la frontière) ou par la voie des airs (aéroport de Barcelone ou de Gérone, puis bus, train ou voiture de location).
Utile
- OFFICE DE TOURISME DU CENTRE-VILLE - Plus d’informations sur le site
L’Office de tourisme de Calella (ouvert en semaine de 9h à 13h et de 16h à 19h et les jours fériés de 9h à 13h entre avril et octobre) est situé en centre-ville au 231 calle Sant Jaume. Il informe et conseille les visiteurs à propos de l’offre touristique de la région. L’été, entre avril et octobre, un point d’informations supplémentaire est installé près de la gare (mêmes horaires que l’office principal).