GRANDE MOSQUÉE DE L'IMAM (MASJED-E EMAM)
Chef-d’œuvre architectural, commandée au début du XVIIe siècle par le Shah Abbas, cette merveille de l’art safavide couverte de carreaux de faïence bleue (kächi) semblable aux turquoises de la région du Khorassan, est le monument le plus somptueux laissé par le fondateur de la dynastie des abbassides. La mosquée Cheik Lotfollâh lui semblait en effet trop petite ! Bâtie en 1611, elle ne sera pourtant achevée qu’après la mort de son fondateur, malgré l'empressement de ce dernier à faire travailler les architectes nuit et jour. C'est en particulier pour gagner du temps que les faïences des décorations ne sont pas, comme dans les autres édifices de la même époque, des mosaïques de terres cuites mais des carreaux colorés assemblés pour créer le dessin final. Et les esthètes de l'art musulman pourront détecter de nombreux défauts dus à la précipitation des artisans.
Mosquée de cour et d’apparat, la mosquée du Shah s’intègre parfaitement dans le splendide ensemble impérial de la place même si, croyances obligent, elle n'a pu être bâtie dans le prolongement de l'axe nord-sud mais légèrement en oblique, ce qui explique la singularité du plan élaboré avec un portail situé de biais par rapport au reste de l’édifice orienté sud-ouest, en direction de La Mecque. Mais une fois rentré dans l'ensemble, le plan reste le même que dans d'autres mosquées iraniennes.
L’énorme portique d’entrée (27 m de haut) est encadré de deux minarets très élancés (42 m de haut). Magnifique illustration de l’architecture monumentale, elle combine les éléments de décoration mêlant faïence vernissée et stalactites, à l’image de l’intérieur de l’arc de sa demi-coupole. Levez donc la tête vers le ciel pour apprécier la richesse ornementale. Voir notamment les merveilleuses arabesques florales blanches et or sur fond bleu, figurant sur le mur externe du portail. La grande frise de sourates calligraphiées sur fond bleu cobalt est tout aussi remarquable.
Une fois dans la grande cour intérieure, au-delà du portique, notez les quatre immenses iwan, hautes salles voûtées, ouvertes sur un côté. Dominant la grande salle de prière et l’ensemble, s’élève l’immense coupole (52 m de haut) au bulbe majestueux revêtu de faïences vernissées turquoise. Amusez-vous sous la coupole à vérifier l’exceptionnelle acoustique des lieux (vous devez pouvoir entendre 7 fois l'écho de votre voix !) et admirez l’hypnotique voûte. L’une des arcades de l’iwan Est s’ouvre sur une madrasa (école coranique), située derrière la cour centrale de la mosquée. A l’instar des madrasas iraniennes, elle s’articule autour d’une cour rectangulaire entourée de cellules pour les étudiants. Le mur sud-ouest, bleu cobalt et jaune safran, est également remarquable. La madrasa abrite depuis quelques années une exposition photographique courageuse consacrée aux victimes musulmanes du terrorisme à travers le monde. Tout au long de la journée, des Imams sont également présents pour discuter et répondre aux questions théologiques (et non politiques !) des visiteurs afin d'éclairer leur connaissance de l'Islam. Par une porte dérobée, après un pourboire laissé au gardien, l’escalier en colimaçon vous conduit à la base de la grande coupole. Ispahan s’étend alors à vos pieds. Au-delà de la place de l’Imam, la ville ocre piquée de coupoles turquoise déploie ses charmes sur fond de montagnes… Néanmoins, pour profiter au mieux de la vue sur la mosquée de l’Imam, rendez-vous à l’étage supérieur du pavillon Ali Qâpu également situé sur la place.
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Avis des membres sur GRANDE MOSQUÉE DE L'IMAM (MASJED-E EMAM)
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cet ensemble unique mérite une longue visite.