PLANTATIONS DE THE

Au sud et à l'est de Srimongal, les collines et vallons sont plantés de théiers sur des centaines d'hectares, abrités sous de hauts hévéas, pour former des paysages verdoyants toute l'année grâce à leur feuillage persistant. Flâner dans les environs de la ville procure une agréable sensation d'apaisement et de tranquillité. Il s'agit de la plus belle des régions productrices de thé du Bangladesh, ce qui lui assure un développement touristique important. Si vous venez à Srimongal en week-end, vous ne serez pas seul, mais en semaine, la région retrouve sa sérénité et il est alors très agréable de pédaler le long des chemins parcourant les plantations. Les deux grandes plantations autour de Srimongal sont Finlay et Zarin Tea Estate. Il est malheureusement de plus en plus difficile d'y accéder, car le développement du tourisme dans la région a mis un frein à la libre circulation dans les plantations. Le mieux est de se présenter à la guérite d'entrée et de demander au responsable l'autorisation de visiter. Le plus intéressant est bien entendu de pouvoir accéder au site de transformation, mais là encore, la partie n'est pas gagnée d'avance.

La légère élévation du terrain garantit des hivers plus frais accompagnés d'une pluviométrie élevée en été, deux facteurs indispensables à la culture du thé. La récolte du thé a lieu en hiver, pendant la saison sèche. Après les abondantes pluies de la mousson et le retour du soleil avec l'hiver, de nouvelles feuilles font leur apparition au sommet des arbustes. C'est bien entendu le meilleur moment pour entreprendre une visite des alentours de Srimongal. Les plantations s'animent et les cueilleuses vêtues de saris colorés tranchent joliment sur le vert émeraude. Elles sélectionnent les feuilles les plus tendres et les plus jeunes, qui donnent le meilleur thé. Les lourds sacs de feuilles sont ensuite acheminés à l'usine de transformation. Le processus de transformation se déroule en 5 étapes (voir encadré). La main d'oeuvre employée sur les plantations est essentiellement féminine, car elles sont préférées pour leur délicatesse dans le ramassage des jeunes feuilles. La plupart a migré d'Inde à la fin du XIX^e siècle, où la culture du thé était pratiquée par les Britanniques autour de Darjeeling ou dans les montagnes du Kerala et du Tamil Nadu. Voilà pourquoi il n'est pas rare de croiser des sanctuaires ou de petits temples hindous au détour des chemins. Les employés peuvent accomplir leurs rituels religieux et s'adonner à leur culte sans avoir à trop s'éloigner. La beauté fascinante de ces plantations qui aurait certainement inspiré les plus grands peintres impressionnistes ne suffit pas à faire oublier les conditions de travail difficiles des cueuilleurs. En période de récolte, ils piétinent de longues heures penchés sur les arbustes volontairement maintenus à une taille réduite pour un salaire de misère. Ils gagnent à peine 45 Tk par jour, quand le prix du kilo de riz est de 40 Tk, ce qui ne suffit pas à nourrir une famille entière.