ZONE DÉMILITARISÉE - DMZ

La DMZ est créée à Panmunjeon à la signature de l'armistice entre les deux Corées le 27 juillet 1953. C'est une bande de terre de 4 km sur 250 qui sépare la Corée du Nord de celle du Sud, et n'a de démilitarisée que le nom. On estime à plus d’un 1 200 000 le nombre de soldats qui surveillent la frontière : 700 000 Nord-Coréens et 400 000 Sud-Coréens et Américains. C’est aussi sans compter le million de mines qui y sont enfouies. Un seul passage est ouvert officiellement : la zone de sécurité commune surveillée sans interruption, le seul endroit visitable par les touristes. Des tunnels (au moins quatre) ont été creusés par les militaires nord-coréens à différents endroits de la frontière : l’un d’entre eux a même été utilisé pour une opération visant à assassiner le chef d’état sud-coréen Park, sans succès.

L’entrée de la Zone se fait par un centre où se trouve une petite boutique contenant un grand choix de peintures de propagande et des boissons, comme du Coca-Cola importé directement de Chine. Une fois le programme de la visite expliqué par un militaire, on emprunte une route bordée d’énormes blocs de bétons installés pour tomber sur la voie et prévenir l’avancée de chars militaires venant du Sud. Aucune photo n’est autorisée sur cette première portion de route. Sur le chemin, les véhicules empruntent un pont, le « Pont de Non-Retour » ainsi nommé car
c'est sur cet ouvrage que les prisonniers de chaque régime se faisaient échanger après la signature de l’armistice, mais aussi celui franchi par ceux choisissant délibérément de s’exiler au nord. Aucun retour n’est possible.

Le parcours est toujours le même : après la visite du musée de la Paix, on se rend devant une grande stèle promouvant la paix où est reproduite la signature de Kim Jong-un. Puis on monte à l’étage d’un grand bâtiment de style soviétique « Freedom House » moderne. C’est depuis le balcon que l’on découvre la vraie frontière. En face, la « Home of Freedom » construite par les Sud-Coréens et les Américains, et à mi-distance des petites baraques blanches et bleues, chacune pourvue d'une porte donnant côté nord et côté sud. Ici encore, les photos sont autorisées, et même encouragées. Les gardes acceptent même de faire des selfies avec les touristes ! Les détenteurs d’une carte SIM internationale auront peut-être la chance de capter le réseau téléphonique sud-coréen, et d’envoyer quelques messages. Les gardes ne s’en offusquent pas, mais il faut tout de même rester discret : des Nord-Coréens visitent aussi cet endroit. Au loin flotte un gigantesque drapeau sud-coréen, on ne peut pas toujours le voir depuis le balcon, mais il s'agit du quatrième plus grand drapeau au monde.

La visite se poursuit dans une de ces petites maisons, seul endroit où l’on peut être un pied en Corée du Nord et un autre en Corée du Sud. Il n’est possible de visiter ces petites baraques qu’en visitant la DMZ depuis le Nord. Il est facile de visualiser l'emplacement exact de la frontière fixée par l’accord de 1953 : à l'extérieur, elle est matérialisée par un muret de quelques centimètres de haut, et à l'intérieur par des câbles de micros posés sur une table au centre de la pièce. Il est évidemment impossible de ressortir du côté Sud. La pièce est décorée des emblèmes de la Corée du Nord, et des drapeaux des puissances alliées des Américains dans la guerre de Corée et ses suites.