FORÊT SACRÉE D'OSUN
Celle pour qui vous êtes venus, et qui ne saurait vous décevoir ! Tout d’abord pour le grand bol d’air et le calme profond qu’elle offre aux citadins agités et abreuvés de pots d’échappement. Ensuite, pour le parcours initiatique le long de la rivière et des arbres centenaires, qui emprunte un défilé de sculptures hallucinogènes propres à méditer sur le sens de la vie. Enfin et surtout, s’il vous fallait encore une raison – ne vous avions-nous pas conseillé d’abandonner celle-ci aux portes d’Osogbo ? – pour mieux comprendre la culture Yorouba et l’une de ses déesses majeures, Osun.
La forêt qui s’étend sur un périmètre relativement restreint de quelques hectares (plus de 75 sont tout de même protégés aujourd’hui) n’en est pas moins très dense, accueillant de nombreuses plantes aux vertus médicinales et certains arbres dont les troncs ont un diamètre saisissant. Déclarée monument national par le gouvernement nigérian en 1965, elle est inscrite au patrimoine de l’humanité par l’Unesco en 2005. On doit sa rénovation récente (2014) à l’ambassade d’Autriche et à l’activisme de Robin Campbell, une Canadienne établie au Nigéria et passionnée de patrimoine et de culture nigériane, à la tête de la bien connue Nigerian Field Society.
La forêt aurait été découverte il y a plus de 600 ans par ceux qui ont fondé le peuplement d’Osogbo. Le mythe nous enseigne que ces derniers auraient rencontré la déesse Osun au bord de la rivière, qui y avait établi son royaume et que vous verrez représentée sur de nombreuses œuvres sous la forme d’une sirène. L’ensemble des sculptures, temples et sanctuaires date des années 50, œuvres de Susanne Wenger et de son École, qui à l’origine étaient faites de banco et d’argile, avant d’être figées en dur pour les préserver des affres du temps.
Formes évocatrices, yeux globuleux, figure des jumeaux, arches alambiquées, bras sinueux ou rondeurs sculptées dans la pierre et le bois, le tout dans un formidable théâtre de verdure et de nature : la balade est inspirante. Le long de la rivière aux vertus médicinales, un temple est gardé par des dévotes, qui vous le feront visiter moyennant menue contribution. En descendant sur les rives de l’illustre rivière, repérez les hôtels où l’on offre canne à sucre, pop-corn et bonbons aux esprits des défunts passés.
Le torrent où puisent les racines entrelacées d’arbres biscornus laisse couler une eau claire, qui forme un coude à l’endroit où se tient une statue de la déesse Osun, qui vous accueille à bras ouverts. C’est là même que se tient le Festival du mois d’août. Sur la petite statue boudinée d’Esu, un dévot de la déesse Osun, de nombreuses plumes sanguinolentes témoignent de sacrifices rituels hebdomadaires, voire quotidiens.
Un peu plus loin, un pont suspendu des années 40, sur lequel le temps lui aussi semble s’être arrêté, le long de cette rivière mystique et de ses arbres majestueux. Une seconde partie de la forêt accueille des statues géantes de plus de 10 mètres de haut dont Yamoko, la déesse à 3 bras qui marche et vole, ainsi que le dieu Epidémie, telle une hydre protéiforme implorant le ciel. Plus loin, un marché et un palais, énième monumentale et fantasmagorique structure.
Le saviez-vous ? Cet avis a été rédigé par nos auteurs professionnels.
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Avis des membres sur FORÊT SACRÉE D'OSUN
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