CASCADE ET GROTTE DE RADAVAC

Cette aire protégée de 90 ha (Ujëvara dhe shpella e Radavcit, Radavačke pećine i vodopad) est située dans le parc national des Alpes albanaises, moins de 1 km à l’ouest du village de Radac/Radavac (1 300 habitants en majorité albanais). On accède d’abord à un parking à côté de l’hôtel-restaurant Ujëvara e Drinit (« source du Drin »), puis il faut poursuivre à pied à travers la forêt par un sentier sur 300 m environ. On parvient alors à la cascade de Radavac, à 600 m d’altitude.

Cascade. L’endroit est appelé la « source du Drin blanc » (Burimi i Drinit të Bardhë, Izvora Belog Drima), mais il s’agit en fait d’une résurgence. Le Drin blanc est d’abord une rivière souterraine qui prend sa source sous le mont Žljeb (2 382 m d’altitude). Il surgit ici en effectuant une belle chute de 25 m de hauteur avec un débit pouvant atteindre 65 m³/seconde à la fin de l’hiver. Noyée dans la verdure, la cascade de Radavac est un coin bucolique et une aire protégée depuis 1983. Mais l’endroit est très fréquenté par les habitants de la région et par les touristes avec plusieurs restaurants à proximité. Légèrement en contrebas, la rivière est aussi aménagée avec une centrale hydroélectrique, créée par un immigré russe en 1934, qui alimente toujours le village voisin en électricité. En suivant le sentier à gauche de la cascade, vous atteindrez la grotte de Radavac.

Grotte. Appelée la « Belle au bois dormant » en albanais (Bukuroshja e fjetur), cette cavité de 1 420 m de longueur est riche en stalactites, stalagmites et colonnes. Mais sa principale caractéristique est de posséder des « baignoires », des petits bassins naturels en calcaire qui retiennent l’eau provenant du réseau souterrain du Drin blanc. Explorée à partir de 2002, elle est aménagée depuis 2016 grâce à un financement suisse et gérée par le club de spéléologie de Peja/Peć Aragonit Speleo. Une portion d’environ 300 m de longueur est ainsi ouverte aux visiteurs avec trois galeries. Dans la première ont été découverts des ossements d’animaux datant du paléolithique, faisant penser que le site a été fréquenté par les premiers humains du Kosovo à cette période. La troisième galerie abrite quant à elle les fameuses « baignoires ». L’éclairage aux teintes rouges a été pensé pour les habitants actuels de la grotte. Celle-ci abrite en effet des centaines de chauves-souris appartenant à quatre espèces (grand rhinolophe, petit rhinolophe, petit murin et minioptère de Schreibers).