TRAIN DE TITO

Toujours à moitié en ruine depuis 1992, le village d’Oštrelj (prononcez « ochtreille ») ne compte plus que 20 habitants bosniaques et bosno-serbes. Mais il possède un monument classé. Il ne s’agit pas du luxueux Train bleu de Tito, à présent remis en service pour les touristes entre la Serbie et le Monténégro. Ce train-ci (Titov Voz) est vert et ne roule plus depuis 1951. Aujourd’hui presque oublié sous un abri en bois, il servit de quartier général mobile au leader yougoslave durant la Seconde Guerre mondiale. À partir de novembre 1941, six mois après l’invasion allemande, un petit réseau ferroviaire indépendant commença à opérer dans la zone libre de Bihać avec une trentaine de trains. Celui-là en particulier fut conduit par Tito lui-même entre Bosanski Petrovac et sa grotte secrète de Drvar, en Tropolje. Il s’agit de la locomotive originale, un modèle allemand Krauss-Maffei type 12 de 1904 barré du mot Proleterka (« prolétariat »). Mais le reste de la rame, dont le wagon postal utilisé comme QG, a brûlé, aujourd’hui remplacé par du matériel similaire de la même période. Atteignant 25 km/h, la locomotive fut utilisée jusqu’en 1951 entre Prijedor et Knin (Croatie) sur une ligne à voie étroite fermée en 1975. La visite est rapide, mais le village d'Oštrelj dispose d’un restaurant et de sentiers de randonnée. Le village possède aussi une petite station de ski. Créée en 1984 pour les JO de Sarajevo, elle fonctionne à nouveau depuis 2018 avec 2 km de pistes culminant à 1 210 m d’altitude.