SITE ARCHÉOLOGIQUE DE SCUPI

Ce site (Археолошки Локалитет Скупи/Arheološki Lokalitet Skupi) abrite les vestiges de la ville romaine de Colonia Flavia Scupinorum, fondée au I^er siècle de notre ère, et plus connue sous le nom de Scupi. Détruite en 518 par un tremblement de terre, elle fut redécouverte en 1926 par l’archéologue serbe Radoslav Grujić (1878-1955) et fait toujours l’objet de fouilles menées conjointement par des archéologues italiens et macédoniens. La visite est un peu décevante. Déjà, hormis un vaste théâtre, les ruines ne sont pas très « parlantes ». En outre, il n’y a pas d’horaires précis (c’est même parfois carrément fermé sans raison plusieurs jours d’affilée) et les rares panneaux explicatifs sont fréquemment vandalisés. Pour autant, il s’agit d’un lieu important. Car Scupi fut la seule ville du territoire de l’actuelle Macédoine du Nord à bénéficier du titre de « colonie » : l’équivalent d’une « Rome en miniature » avec des habitants (libres) ayant la citoyenneté romaine et des institutions comparables à celles de la capitale. Le site lui-même fut occupé de manière continue à partir du XII^e siècle av. J.-C.

Colline du lapin et Vénus pudique. Scupi est située tout près de la confluence du Vardar et de la rivière Lepenec (800 m au sud-ouest), sous la colline de Zajčev qui s’élève à 300 m d’altitude. C’est sur cette « colline du lapin » (Zajčev Rid) que des soldats romains établirent au II^e siècle av. J.-C. un castrum, un camp fortifié qui dominait alors une ville appartenant aux Dardaniens, alliés de Rome dans la conquête de la région. Sous le règne de l’empereur Domitien (81-96), Scupi reçut le titre de colonie. Des vétérans de différentes légions vinrent s’y installer et un plan typique de ville romaine fut adopté. Sur le chemin menant vers le théâtre adossé à la colline, on passe le long des vestiges d’un petit complexe résidentiel, d’un bâtiment conservant une arche, d’un horreum (entrepôt) et de bains publics. C’est dans ces thermes que fut mise au jour en 2008 une superbe statue en marbre de Vénus « pudique » du II^e siècle, aujourd’hui exposée au musée de la Ville de Skopje. Le chemin se poursuit le long d’un tronçon de rue, d’une basilique paléochrétienne du IV^e siècle et d’une villa, avant de déboucher sur l’impressionnant théâtre du II^e siècle. Celui-ci pouvait accueillir jusqu’à 9 000 spectateurs. Mais contrairement à celui de Stobi, en Povardarie, rien n’indique qu’il fut utilisé pour des combats de gladiateurs.