Rurutu pourrait être promise à un certain avenir touristique. On apprécie le chaleureux accueil de ses habitants, leur vie simple et saine, le patrimoine artisanal digne d'attention, les paysages colorés et verdoyants, les petites plages tranquilles, ainsi que le ballet grandiose des baleines à bosse de juillet à octobre, une occasion privilégiée de (peut-être) nager en compagnie des mastodontes des mers, dans une symbiose avec les éléments naturels inoubliables. En outre, l'hébergement s'y montre agréable. Bref, l'île n'attend plus que les voyageurs pour se faire connaître du grand monde.

Histoire et culture

Rurutu (" le rocher qui jaillit "), à 572 km au sud de Tahiti, est unique en Polynésie par sa configuration géologique.

Apparue au milieu de l'immensité océanique il y a 12 millions d'années, un point chaud l'a de nouveau soulevée il y a 8 millions d'années. À l'inverse des atolls, sombrant peu à peu dans les profondeurs, Rurutu est donc une île montante. Un peu comme Makatea (Tuamotu), elle s'est retrouvée dépourvue de lagon, et bordée de falaises sur son pourtour. Grâce à l'érosion des pluies et de la mer, elle est aujourd'hui truffée de grottes calcaires, fournies en stalactites et stalagmites : un grand nombre ont déjà été explorées - la plupart gardées secrètes -, mais combien restent encore à découvrir ?

Rurutu est une île de taille moyenne (10 km de long, 5 km de large, 31 km de circonférence), dont la forme évoque clairement celle de l'Afrique, orientée dans le même sens d'ailleurs. Trois villages reliés par des routes en béton, regroupent la majorité des habitants le long des côtes. Moerai, le plus grand, est situé au niveau nord. Cette bourgade abrite tous les commerces, administrations et un port face à la seule passe navigable de l'île. À l'ouest, on découvre Avera qui dispose aussi d'un quai, mais pour les petits bateaux. Le Tuhaa Pae IV décharge parfois ici en baleinière. À l'est se trouve le village d'Hauti (ou Auti). Quelques habitants vivent aussi à Naairoa, isolé au sud de l'île, le long d'une très belle plage intime de sable blanc (Toataratara). Enfin, l'île est dominée par trois pics : le Taatioe (389 m), le Manureva (385 m) et le Teape (369 m), tous proches les uns des autres.

Rurutu fut l'une des premières îles à être découvertes par Cook, lors de son premier grand voyage en 1769, mais l'hostilité des insulaires empêcha son accostage. À l'époque y vivaient près de 6 000 habitants. Toutefois, comme dans beaucoup d'autres îles, christianisation et maladies ont ramené sa population à 2 466 habitants aujourd'hui (recensement 2017), après avoir chuté à moins de 200 vers 1830. Aujourd'hui, Rurutu a hérité de marae particulièrement anciens, et du rurutu, le dialecte de l'île.

Davantage tournée vers la terre que vers la mer, l'île dispose de diverses plantations : café, vanille, oranges, ananas et avocats, mais surtout de taro, cultivé à l'ancienne autour de l'île dans les tarodières. De nombreux sentiers courent à travers la montagne et les parcelles cultivées, et permettent de jouir de panoramas grandioses sur l'ensemble de l'île.

Eric de Bisschop dit de Rurutu qu'elle était l'île sans passé. En fait, la population a toujours refusé de livrer son histoire aux étrangers. À l'arrivée des missionnaires qui plus est, la plupart des objets ont été confisqués au profit de musées étrangers, comme la statue du dieu A'a, aujourd'hui au British Museum de Londres (on peut observer une reproduction à la mairie de Moerai). Cette idole d'environ 112 cm, ornée à l'extérieur de trente petites effigies en relief sur l'ensemble du corps, était dotée d'un petit coffre dans son dos, où l'on découvrit vingt-quatre petits dieux à l'intérieur. On dit que la statue représentait le premier ancêtre à l'origine du peuplement, et que les vingt-quatre petits dieux évoquaient sa descendance.

On remarquera que les exploitations sont bien parcellées à Rurutu. Toutes sont en indivision, ce qui a permis aux insulaires de conserver leur terre, rendant presque impossible une vente à l'unanimité des multiples propriétaires. Malgré tout, la cohésion sociale s'est parfaitement maintenue grâce au roulement des groupes de travail, et autrefois au système des chroniques traditionnelles (rien n'était écrit).

Chaque année en janvier a lieu à Rurutu la fête du Tere (tour de l'île). Toute la population effectue un tour de l'île à pied ou à cheval, comme lors d'un pèlerinage, avec visites des marae. On évoque des légendes ancestrales. La fête atteint son apogée lors de l'Amoraa oa'i, épreuve de force où les participants doivent porter une énorme pierre volcanique. Les plus forts soulèvent 150 kg !

En mai, c'est le Me, grande fête religieuse avec visite des maisons (comme au 1er janvier) et dons au temple.

L'activité artisanale de l'île tourne autour de la confection de tifaifai, de larges tapis de sol (peue), de couvre-chefs et du tressage de pandanus.

Pour mieux vous imprégner des légendes et de l'histoire de Rurutu, nous vous conseillons la lecture de l'ouvrage présenté et annoté par Michel Brun, Eteroa, mythes, légendes et traditions d'une île polynésienne, Gallimard, Paris, 2007.

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