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Données générales

Les États-Unis abritent 336 millions d'habitants. Leur répartition dans les États traversés par la Route 66 est la suivante : 12,8 millions dans l'Illinois, 5,9 millions dans le Missouri et 2,9 millions au Kansas (région du Midwest), 3,8 millions en Oklahoma, 25,1 millions au Texas et 2 millions au Nouveau-Mexique, 6,4 millions en Arizona et 37,3 millions en Californie (Ouest américain). Sur ce parcours, ce sont l’Illinois, le Nouveau-Mexique et la Californie qui se partagent les populations les plus importantes, avec comme principaux pôles attractifs pour l’emploi les villes de Chicago (2,7 millions d’habitants), 3e plus grande ville des États-Unis et de Los Angeles (3,9 millions d’habitants), 2e plus grande ville des États-Unis derrière New York.

Le taux de chômage dans ces États traversés par la Route 66 et en majorité supérieur au taux national qui, en novembre 2022, est de 3,7 % de la population active. A la même période, on relève ainsi : 6 % dans l'Illinois, 4,7 % dans le Missouri, 2,7 % au Kansas, 2,8 % dans l'Oklahoma, 3,4 % au Texas, 4,1 % au Nouveau-Mexique, en Arizona et en Californie.

Le peuplement du Midwest et de l’Ouest

Lorsque le Midwest s’est ouvert à la colonisation à l’issue de la guerre d’indépendance, ce sont essentiellement des populations allemandes qui s’y sont installées en grand nombre, avec une prédilection pour des les villes de Milwaukee, Chicago, Cincinnati et St. Louis. Une moitié d’entre elles s’est installée dans les villes et l’autre dans les zones rurales. A ces populations d’origine allemande, se sont ajoutés un grand nombre d’Irlandais, mais également de ressortissants d’Europe du nord (Danois, Suédois, Norvégiens, Finlandais) et d’Europe centrale (Polonais, Hongrois et Tchèques). A la suite des lois ségrégationnistes mises en place dès la fin de la guerre de Sécession et des effets dévastateurs de la Grande Dépression de 1930, on estime à plus de 6 millions le nombre d’afro-américains qui se déplaça entre 1910 et 1970 du Sud agricole vers les grandes villes industrielles du Midwest (Chicago et Saint Louis), au cours de ce qui est appelé la Grande migration. Bien que le taux de population afro-américaine dans le Midwest reste inférieur à celui de l’ensemble des autres populations, il demeure important. Il est de 14,33 % dans l’Illinois, de 11,4 % dans le Missouri mais seulement de 5,69 % dans le Kansas.

L’Ouest, en revanche, a été colonisé à partir de terres mexicaines (Texas en 1845, Nouveau Mexique et Californie en 1848) et de territoires amérindiens (Oklahoma notamment, qui, de 1834 à 1907 constituait une grande partie de l’Indian Territory). A partir du Nouveau-Mexique, on compte pas moins de 19 pueblos et une partie non négligeable de la partie ouest est occupée par la réserve navajo. Gallup, qui n’est pas dans la réserve navajo, abrite une très forte population amérindienne (Navajos, Hopis et Zunis). On compte 7,69 % de population amérindienne en Oklahoma (303 000), 9,31 % au Nouveau-Mexique (195 000) et 4,3 % en Arizona (311 000). Bien que la Californie n’ait qu’un pourcentage de sa population amérindienne inférieure à 1 % du total général, c’est néanmoins dans cet Etat qu’elle est la plus nombreuse (311 600). Pour ce qui est de la population d’origine hispanique, sa présence se fait ressentir dans tous les États. Mais alors que son pourcentage est inférieur à 9 % dans le Midwest et en Oklahoma, il atteint très rapidement 27,8 % au Texas, 33,3 % au Nouveau-Mexique, 19,6 % en Arizona et 19,5 % en Californie.

La population afro-américaine est peu importante dans l’Ouest américain. Cela s’explique en partie par le fait que les lois ségrégationnistes du Sud mises en place à partir de 1877 ont rapidement été appliquées dans la plupart des nouveaux États au fur et à mesure de leur adhésion à l’Union (1845 pour le Texas, 1850 pour la Californie, 1851 pour le Kansas, 1907 pour l’Oklahoma), faisant fuir à nouveau nombre d’Afro-américains qui étaient venus chercher refuge dans l’Ouest. A Los Angeles, le pourcentage de population afro-américaine s’établit à hauteur de 8,8 % quand elle n’est que de 5,72 % pour toute la Californie et de 4,53 % pour l’Arizona.

Les Amérindiens

Lorsque Christophe Colomb découvre l'Amérique en 1492, il pense avoir atteint les Indes occidentales… Erreur. À cause de celle-ci, les peuples colonisés furent très vite baptisés « Indiens », un terme toujours en vigueur pour parler des populations du Nouveau Monde. Les Américains ont inventé tout au long de l'histoire des expressions diverses et variées que l'on entend ou que l'on lit souvent : Native Americans (« Américains d’origine »), Native peoples (« peuples d’origine »), American Indians (« Indiens d’Amérique »), First Nations (« premières nations »), Aboriginal Peoples (« peuples aborigènes »), Indigenous Peoples of America (peuples indigènes d’Amérique), Amerindians (Amérindiens), etc. Mais ces peuples sont d'une telle diversité qu'ils refusent toutes ces « catégories » qui les rassemblent, et préfèrent employer le nom de leur nation ou de leur tribu. L'arrivée des Européens au XVIe siècle entraîna dans la population indienne une mortalité importante due aux mauvais traitements, aux maladies et aux guerres. Avec la colonisation, les Indiens perdirent la majorité de leurs territoires, ils en furent chassés et parqués dans des réserves aux terres souvent infertiles. La plupart sont à l’ouest du Mississippi, dans des zones arides ou semi-arides boudées par les Blancs, conséquence de l’expulsion, à partir de 1830, des Indiens vivant dans l’est. Leur situation sociale et économique ne cessa de se dégrader : famine, chômage et pauvreté furent souvent leurs lots quotidiens.

Au tout début du XXe siècle, ils ne sont plus que 250 000 sur tout le territoire. Il faut attendre les années 1970 pour que les Américains prennent enfin en considération ces peuples qu'ils ont toujours considéré comme des « sous-populations ». Ils ne sont plus assignés à résidence et peuvent se déplacer comme tout autre citoyen américain. Certains ont connu de réelles réussites, mais ce qui a permis à des tribus de s'enrichir et de se développer c'est, en 1988, l’Indian Gaming Regulatory Act qui les autorise à ouvrir des casinos. Leur revenu moyen a augmenté en 20 ans d'environ 50 %. En revanche, ils conservent leur organisation en tribus qui ont chacune un chef et/ou un conseil tribal et qui peuvent organiser des référendums ou faire valoir leurs droits devant la justice fédérale. Certaines, comme les Cherokee, disposent même d’une constitution qui affirme des droits. Les tribus reçoivent une aide fédérale proportionnelle au nombre de leurs membres. Certaines réserves indiennes ont leurs propres journaux qui rendent compte de différentes informations et notamment des décisions du conseil tribal. Du coup, la natalité repart, les maladies sont moins présentes et le taux de mortalité diminue.

Dans le même temps les traditions revivent. De nombreux Indiens vivent hors des réserves, souvent dans les villes, mais ils entretiennent cependant des liens étroits avec ceux qui sont restés sur place. Néanmoins il existe de grandes différences entre les tribus en fonction de leur implantation géographique. Malgré toutes ces améliorations, les Indiens de certaines réserves font figure de membres du quart monde si l'on compare leurs revenus, leur espérance de vie, leur niveau d'éducation aux moyennes nationales. Il reste une frange importante de la population amérindienne qui souffre du sida, de l'alcoolisme, de la drogue, de la pauvreté du chômage très élevé, ce qui entraîne des violences. De plus, selon la loi américaine, les réserves n’appartiennent pas aux Indiens, elles ne leur sont que prêtées par l’État américain qui en est le véritable possesseur. Le Congrès des États-Unis a donc tout pouvoir pour les supprimer et les « rendre au domaine public »… On dénombre environ 2 900 000 Amérindiens en 2022. Les plus grandes tribus étant les Navajo, les Sioux, les Chippewa, les Apaches, les Blackfeet et les Iroquois.

Au cours de votre voyage sur la Route 66, vous allez traverser plusieurs réserves. Les principales sont celles des Pueblos, des Navajos, des Hualapais et des Mohaves. Dès l’Oklahoma, d’autres noms devraient cependant attirer votre attention : Quapaw, Miami, Muscogge (Creek)…

Pueblos. Les Pueblos sont les descendants des Anasazis, aujourd'hui disparus. Ils sont répartis dans 19 pueblos (« villages » en espagnol) au Nouveau-Mexique : Acoma, Cochiti, Isleta, Jemez, Laguna, Nambe, Ohkay Owingeh, Picuris, Pojoaque, Sandia, San Felipe, San Ildefonso, Santa Ana, Santa Clara, Santo Domingo, Taos, Tesuque, Zia et Zuni, ainsi que dans une réserve en Arizona (Hopi Reservation, au nord du Petrified Forest National Park), cernée par l'immense réserve des Navajos. Au total, on estime la population des Pueblos à 55 300, un chiffre qui demande à être affiné pour chaque communauté. Pour les deux groupes les plus importants, on estime à 12 000 le nombre de Zunis et à 7 000 celui des Hopis. Les sièges tribaux sont répartis dans les différents pueblos, et à Kykotsmovi pour les Hopis.

Navajos. De toutes les tribus indiennes des États-Unis, le groupe des Navajos est le deuxième en importance, après les Cherokees. Il regroupe environ 250 000 personnes disséminées dans le nord-ouest du Nouveau-Mexique, le nord-est de l'Arizona et le sud-est de l'Utah. Leur siège tribal est Window Rock (Arizona).

Hualapais. Leur réserve se trouve en Arizona. Ce sont les occupants de la partie ouest du Grand Canyon. On estime leur population à 1 600 personnes. Leur siège tribal est Peach Springs.

Mohaves. Ils se trouvent répartis en deux réserves autour du fleuve Colorado et sur les trois États limitrophes (Californie, Nevada et Arizona). On estime leur population à 2 000 personnes. Leurs sièges tribaux sont Needles (Californie) et Parker (Arizona).