L'Oktoberfest est une excellente raison de voyager en Bavière. L'ambiance y est hors du commun : groupes de musique, fanfares, chants lancés à la cantonade, rites étranges à nos yeux et accoutrements traditionnels font de cette fête un étonnant cocktail. L'Oktoberfest va ensuite vous amener à découvrir une Bavière non moins surprenante. Entre plaines et montagnes, architecture baroque et art contemporain, la Bavière est contrastée. Quand les campagnes sont aux mains des conservateurs, Munich reste réformatrice. Et quand un souverain penche vers la folie, c'est dans l'architecture qu'elle trouve son exutoire. Ainsi est la Bavière, à la fois sage et excentrique mais toujours chaleureuse.
C'est l'heure de fêter la bière !
Il sera midi le 21 septembre prochain, quand le premier tonneau de bière sera percé par le maire de la ville. La mise en perce ouvrira alors les festivités de l'Oktoberfest ! Cet événement remonte à la célébration du mariage du prince héritier Louis avec la princesse Thérèse de Saxe-Hildburghausen le 12 octobre 1810. C'est un rassemblement qui, aujourd'hui, n'a pas d'équivalent au monde. Chaque année, il réunit six à sept millions de visiteurs pour autant de litres de bière... Sur la Theresienwiese, le " pré de Thérèse ", une quinzaine d'immenses chapiteaux peuvent accueillir jusqu'à 8 000 personnes pour les plus grands ; chaque brasseur bavarois en possède un. De nombreux restaurants et des snacks à saucisses parfument les environs et une fête foraine complète un tableau surprenant pour le néophyte.
Quelques festivités ponctuent cette fête ; parmi elles, la " Trachten und Schützenzug " est immanquable. Le dimanche 22 septembre dès 10 h, entre 7 000 et 8 000 participants, dont quelques centaines de chasseurs, défileront et " tireront " dans les rues de Munich jusqu'à la Theresienwiese. En grand costume de fête, ils viennent de Bavière, du pays Souabe, de Franconie mais aussi de l'Europe entière. Le cortège bigarré remontera en musique la Maximilianstraße jusqu'à l'Odeonsplatz, puis filera en direction de la Theresienwiese. Ponctuellement, des tribunes payantes sont dressées : c'est un moyen confortable pour observer le défilé ; compter 35 € la place.
Un palais au coeur de Munich
Entre les festivités et agapes de l'Oktoberfest, impossible d'éviter le château de Nymphenburg ! Celui-ci nous transporte dans l'Europe du XVIIe siècle. À cette époque, le prince électeur Ferdinand-Marie de Bavière édifie ce château. Il deviendra la résidence d'été de la dynastie bavaroise des Wittelsbach. De princes électeurs, ils deviendront rois de Bavière à partir de 1806 jusqu'à l'abdication de Louis III de Bavière en 1918. L'édifice s'est imposé au fil des siècles comme le chef-d'oeuvre du baroque allemand.
Depuis 1674, de nouveaux pavillons se sont ajoutés de part et d'autre du bâtiment d'origine. La façade s'étire aujourd'hui sur plus de 600 mètres. La vue est saisissante quand le château se découvre au visiteur qui arrive de la ville. Le plan général n'est pas sans rappeler Versailles ; ici, de charmants pavillons remplacent les écuries du Roi-Soleil.
Côté parc, de longues perspectives recentrent le regard sur le pavillon originel. Le château combine les influences classiques françaises, avec le goût du baroque et du rococo dans la décoration intérieure. Les courbes douces du parc paysager à l'anglaise offrent depuis le XIXe siècle un écrin à cet ensemble remarquable.
Le lac de Starnberg, miroir des Alpes et du destin de Louis II
La Bavière est profondément marquée par les personnages de Louis II et de Sissi. Au sud de Munich, les bords du lac de Starnberg constituent le décor dans lequel une partie de l'histoire de Louis II de Bavière s'est écrite. Sissi y séjournait régulièrement pendant son enfance mais également après son sacre. Jeunes, Louis et sa confidente se retrouvaient sur l'île des Roses. Mais c'est aussi sur les rives de ce lac que Louis perdit la vie dans des conditions aujourd'hui encore obscures. Une croix marque le lieu où le corps fut retrouvé dans l'eau, au pied de la chapelle qui porte aujourd'hui son nom.
Accessible en S-Bahn depuis le centre-ville, une croisière semble ensuite la formule idéale pour découvrir confortablement le lac. En cheminant vers les Alpes, l'observateur ne peut être que frappé par la soudaineté avec laquelle se dressent les montagnes. Ici, point de Pré-alpes mais immédiatement des montagnes élancées, aux crêtes acérées et aux pics élevés. C'est dans ce cadre que le premier versant de la montagne est orné du château de Neuschwanstein. À mesure que vous vous approcherez par la plaine, vous le découvrirez au coeur d'une forêt de sapins, accroché à un piton rocheux. À ses pieds, la sensation est vertigineuse et déjà féerique. Impossible de ne pas penser au château de la Belle au bois dormant.
Louis II de Bavière fit construire ce vaisseau de pierre à partir de 1869. L'architecture frappe par sa légèreté et sa verticalité. Cette curiosité se mérite : son accès est difficile à pied, un sentier raide y mène. C'est que Louis II voulait le plus souvent s'isoler dans ce palais. Il aurait même souhaité que le château soit rasé à sa mort. Du pont de Marie, le palais prend toute sa mesure. L'architecture est à la hauteur du paysage : d'un côté, les Alpes et ses hauts sommets, et de l'autre, en contrebas, la vaste plaine bavaroise. L'architecture mélange le style byzantin aux inspirations moyenâgeuses. L'intérieur est extraordinaire ; les salles sont décorées suivant les nombreux mythes qui inspirèrent Wagner, tels Tristan et Iseult, la légende de Tannhäuser ou l'épopée de Lohengrin.
Pour accéder à ce joyau et si la marche à pied ne vous convient pas, vous privilégierez les calèches au départ du Ticket Center. Des minibus assurent également l'ascension mais il vous restera 600 mètres à parcourir à pied pour atteindre le nid de Louis II. Dans les deux cas, attention à ne pas vous tromper de station de départ avec celle du château voisin, Hohenschwangau. Ce dernier est également magnifique mais dans le cadre d'un court séjour, privilégiez Neuschwanstein.
Un paysage romantique
La Bavière est un pays très romantique. Les collines succèdent aux lacs, les villages et leurs églises au clocher à bulbe ponctuent le paysage. Ici ou là, une forêt de hêtres et de sapins rythme le panorama. Et, au loin, surgissent les Alpes. Les versants abrupts surplombent ici un monastère à l'architecture baroque, et là, une vallée où paissent des vaches et des chèvres. Plus loin, une cascade dessine un trait sur une falaise vertigineuse. Ce paysage, c'est aussi la Bavière. Pénétrez à l'intérieur de ce massif pour explorer la nature sauvage. Arrêtez-vous à l'abbaye d'Ettal, à 100 kilomètres de Munich. Blottie entre les montagnes couvertes de forêt, l'abbaye recèle des trésors de stucs rococo. Cette abbaye bénédictine date de 1300. Depuis 1900, elle renaît et accueille aujourd'hui un lycée public et un pensionnat. C'est un point de chute agréable non loin des châteaux de Louis II de Bavière et à proximité de la route qui conduit de Munich à Garmisch-Partenkirchen. C'est dans cette station de ski et de villégiature que se déroulèrent les Jeux olympiques d'hiver de 1936. C'est une petite capitale régionale qui combine les activités et traditions rurales montagnardes avec le développement touristique plutôt chic mais jamais snob. De là, vous prendrez un funiculaire qui monte à l'assaut du plus haut sommet d'Allemagne, le Zugspitze, à 2 962 mètres d'altitude. La vue y est saisissante à la fois au nord vers la plaine bavaroise et partout ailleurs sur les Alpes allemandes, autrichiennes, suisses et italiennes, soit pas moins de 400 sommets !
À la fin de votre séjour, vous pourrez vous écrier " Aus is ! " (" C'est fini ! "), jubilatoire cri de clôture de l'Oktoberfest. Et comme tous les Munichois à la fin de la fête de la bière, vous repartirez chez vous le sourire aux lèvres, heureux d'avoir participé aux réjouissances ou d'avoir découvert un pays accueillant, loin des stéréotypes et pourtant tellement " typisch " !
Infos futées
Quand ? Cette année, l'Oktoberfest se déroule du 21 septembre au 6 octobre.
S'y rendre. Tout est possible : en avion, en train, en bus ou en voiture (il y a 841 kilomètres entre Paris et Munich).
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Utile. Pour préparer au mieux son escapade.
SITE OFFICIEL DE L'OKTOBERFEST - Plus d'informations sur le site
OFFICE BAVAROIS DU TOURISME- Plus d'informations sur le site
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