Découvrez la Péninsule du Yucatán : Environnement

La péninsule du Yucatán, entre le golfe du Mexique et la mer des Caraïbes, constitue un hot-spot de biodiversité. Le territoire compte de nombreuses aires protégées abritant des écosystèmes exceptionnels. Des initiatives existent pour développer l'agro-écologie, lutter contre la déforestation ou développer l'écotourisme. Le Yucatán et la Riviera Maya présentent aussi un autre visage, celui de la bétonisation du littoral. Cancún, sortie de terre dans les années 1970, est le symbole même d'un tourisme de masse condamné à terme. Les plages de rêve ne sont maintenues qu'à un coût environnemental très élevé, menaçant les écosystèmes, dont les récifs coralliens. À cela s'ajoutent les effets du changement climatique qui accélèrent l'érosion côtière. Face à cette situation, des actions sont nécessaires à l'échelle planétaire. Nous pouvons tous, à notre niveau, agir au quotidien et dans notre façon de voyager, pour limiter nos impacts environnementaux.

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Parcs nationaux

De nombreux parcs nationaux, réserves naturelles, et autres aires de protection ont pour vocation la préservation des milieux naturels présents dans la péninsule du Yucatán.

Réserve naturelle de Sian Ka’an : située au sud de la Riviera Maya et classée au patrimoine mondial de l’Unesco, elle protège des écosystèmes de mangroves, des plages de sable et des forêts tropicales, mais aussi une partie de la plus grande barrière de corail de l'hémisphère ouest. Elle abrite les cenotes, piscines naturelles qui recèlent une biodiversité unique, et les petenes, forêts tropicales qui émergent de zones marécageuses. La réserve tient lieu de continuum écologique entre ces différents écosystèmes permettant la préservation de la biodiversité.

Réserve de Ria Lagartos : située au nord-est de la péninsule, elle protège des zones humides remarquables, incluant des mangroves et cenotes mais aussi des lacs (las coloradas) et marais salants de couleur rose. La biodiversité y est remarquable et on pourra y observer de nombreux oiseaux, comme des flamants roses, ou des crocodiles.

Parc national Arrecife Alacráns : situé au nord du Yucatán et inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco, il protège le plus vaste récif corallien du golfe du Mexique. L'une des îles qui constituent le parc est accessible par bateau et il est possible d'y faire du snorkeling.

Réserve naturelle des cenotes d'El Corchito : située au nord de la péninsule, elle protège une biodiversité remarquable, associée aux écosystèmes de mangroves et cenotes.

De fortes pressions anthropiques sur les milieux

Les activités humaines sont responsables de la dégradation des milieux naturels et de l'érosion de la biodiversité, notamment l'agriculture, la pêche industrielle mais aussi le tourisme, par la pollution qu'elles génèrent, le changement d'affectation des sols, la surexploitation des ressources, mais aussi l'introduction d'espèces invasives.

Pollutions agricoles. Les déversements d'azote et de phosphate liés à l'agriculture industrielle contribuent à perturber les écosystèmes des zones humides. Le recours aux pesticides a également participé à l'érosion de la biodiversité. La bonne nouvelle, survenue en janvier 2021, est la promulgation d'un décret interdisant d'ici à 2024 l'utilisation de glyphosate ainsi que la culture et l'importation de maïs OGM dans le pays.

Déforestation. La déforestation qui a débuté pour la construction des bateaux au XVIIIe siècle, puis la création du chemin de fer au siècle suivant, est aujourd'hui principalement liée à l'agriculture, à l'élevage et au développement urbain, mais aussi aux coupes illégales. Ces activités mettent en péril la survie des forêts. Face à ce constat, des initiatives existent. Ainsi l'ONG Nukuch Kaax développe-t-elle des projets d'agroforesterie au Yucatán.

Le tourisme de masse. Le tourisme de masse a lui aussi un fort impact environnemental. Il génère une artificialisation des sols et une fragmentation des milieux naturels via l'urbanisation quasi continue du littoral, notamment entre Cancún et Tulum. En 2023, le Mexique a inauguré une initiative d'infrastructure révolutionnaire connue sous le nom de “Train Maya”. Il s'agit d'un ambitieux projet ferroviaire visant à connecter des destinations culturelles et historiques majeures de la péninsule du Yucatán sur environ 1 500 kilomètres. Bien que ce projet ait suscité un grand enthousiasme, il a aussi généré des controverses, notamment en raison de préoccupations environnementales. Les plans incluent des mesures pour protéger la biodiversité et minimiser l'impact écologique, mais des écologistes et des groupes autochtones s'inquiètent des effets potentiels sur les forêts, les zones humides et les habitats fauniques. Un autre aspect, c'est la production importante de déchets et d'effluents aqueux, dont la gestion est déficiente et contribue à la pollution des milieux. On estime ainsi que les complexes hôteliers sont responsables de près de 95 % des eaux résiduaires à Cancún où les installations sont insuffisantes pour traiter quantitativement et qualitativement ces effluents avant rejet dans le milieu naturel, en l'occurrence l'océan. Ce tourisme conduit également à une surexploitation des ressources, notamment halieutiques.

Cancún, ou la fin d'un modèle

Cancún représente le symbole d'un modèle touristique voué à disparaître. Créée ex-nihilo dans les années 1970 le long d'un littoral vierge, la station balnéaire est à l'origine de pollutions et de pressions sur les ressources naturelles, comme précédemment évoqué. L'urbanisation a induit une fragmentation des milieux naturels. Les grands complexes hôteliers jouent en effet un rôle de barrière, empêchant les échanges – notamment la circulation de l'eau – entre la lagune et la mer, contribuant ainsi à perturber les écosystèmes. Ils entravent également les vents, renforçant l'effet des vagues et l'érosion des plages, sur lesquelles se fonde la fréquentation touristique. Pour sauver les plages – et le tourisme – des millions de tonnes de sable ont été acheminées par camions, créant non seulement une importante pollution atmosphérique et des gaz à effet de serre, mais aussi des déséquilibres naturels in situ et ex situ. Ces apports de sable contribuent également à fragiliser le récif corallien. À cela s'ajoute le changement climatique, qui accélère l'érosion côtière et pourrait contribuer à une survenue plus fréquente d'événements extrêmes, dans une zone géographique exposée aux ouragans (Delta, Gamma et Zeta en 2020). À terme c'est l'ensemble du site qui est menacé de disparition.

L'invasion des sargasses ou le symbole de la pollution planétaire

Les plages de la Riviera Maya sont confrontées périodiquement à l'échouage sur ses côtes de sargasses. La prolifération de ces algues brunes a des répercussions économiques directes sur le territoire (activités balnéaires et pêche), présente des impacts environnementaux (perturbation de la biodiversité locale) et des risques sanitaires pour les personnes exposées. Ce phénomène serait lié à l'agriculture intensive en Amazonie. La déforestation massive et l'utilisation intensive d'intrants – phosphates et nitrates – génèrent un lessivage des sols, dont les effluents se retrouvent dans le fleuve puis dans l'océan, où ils créent les conditions favorables au développement des sargasses. Les courants entraînent ensuite les algues jusqu'en mer des Caraïbes. Les brumes de sable issues du Sahara contribueraient également au déplacement des sargasses. Le réchauffement climatique pourrait quant à lui induire la survenue plus fréquente de ces brumes de sable. Face à cela, des barrages flottants sont mis en place au large des côtes. Mais il ne s'agit que d'actions curatives. Nous pouvons, par nos actions quotidiennes et nos choix de consommation, contribuer à la prévention des pollutions et à la lutte contre le changement climatique.

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