Un département tout en longueur
Plus de 160 kilomètres du nord au sud, et jamais plus de 50 d’ouest en est : les limites départementales ont fait le département tout en longueur. En regroupant le Cotentin, qui occupe les deux tiers du département, et l’avranchin, la région qui entoure la ville du même nom, est apparu cet ensemble d’environ 6 000 km2. Il faut bien compter plus de deux heures pour traverser la Manche en voiture : la cité préfectorale, Saint-Lô a été choisie en raison de sa situation géographique, au cœur du département.
Un climat doux et – relativement – humide
Halte aux clichés ! Le climat ici est océanique, quoiqu'assez varié selon le coin du département dans lequel vous vous trouverez, il n’y fait jamais trop chaud, rarement très froid, et les précipitations sont conformes à celles observées dans les espaces voisins. Vous le comprenez, il ne faut pas chatouiller le local avec la météo, en lui disant qu’il ne fait jamais beau ici ! Cerné par la mer, avec le passage du Gulf Stream, ce courant chaud, pas très loin, le département connaît des écarts de températures faibles au bord de la mer, en moyenne de 5 à 6 degrés entre le jour et la nuit, bien davantage dans les terres. Les étés sont doux, les températures moyennes allant de 22°C à 25°C des côtes vers l’intérieur, et les gelées hivernales rares. Ainsi, lors des canicules ayant touché, notamment, la région parisienne ces derniers temps, beaucoup venaient chercher la douceur ici : 40°C à Paris, 25°C à Cherbourg, qui dit mieux ? Côté mer, si le fameux Gulf Stream, cité précédemment, permet de maintenir une température de l’eau pas trop froide en hiver, elle atteint péniblement 20°C en fin d’été : c’est toutefois suffisant pour faire le bonheur des vacanciers ! Les précipitations ne sont pas plus abondantes qu’ailleurs, mais elles sont régulières : d’où la réputation, qui agace fort ici, d’un temps pluvieux très fréquent. Ainsi, il bruine plus souvent qu’il ne pleut (à la grande joie des agriculteurs) : c’est le fameux crachin local. Notez enfin qu’ici, la marée joue un rôle important : en certains endroits, elle se retire à plusieurs kilomètres, et ce phénomène n’est pas sans impact sur les nuages, favorisant des changements de temps rapides et soudains. Le vent, enfin, est souvent présent : les tempêtes hivernales sont fréquentes – soyez prudents – et la brise de bord de mer n’est pas une légende ici.
Un littoral, des littoraux
330 kilomètres de côte : peu de départements peuvent dire mieux ! Au-delà de leur immensité, c’est surtout la diversité des rivages qui frappe ici. Des plages immenses, des rochers, des zones découpées, des falaises de granit qui comptent de nombreuses grottes et tombent dans la mer : on aura du mal à trouver plus varié. Parmi les paysages marquants, les havres sont une spécificité locale. Ils sont formés par les multiples cours d’eau qui se jettent dans la mer, et qui coupent le cordon dunaire, faisant naître de belles pointes sableuses : sensation de plénitude garantie à Agon-Coutainville, Saint-Germain-sur-Ay ou Portbail par exemple ! Autre caractéristique locale : les îles. Un peu à l’image de la Bretagne voisine, la côte de la Manche, très découpée, n’est jamais très loin d’un îlot, d’un archipel ou parfois même de simples rochers qui n’apparaissent qu’à marée basse. La mer de la Manche est ici peu profonde, en général 20 à 30 mètres seulement. Ainsi, les îles Chausey, l’archipel des Écrehous ou l’île Saint-Marcouf peuvent être aperçus depuis le continent. Difficile, également, de ne pas évoquer les îles anglo-normandes (Jersey, Guernesey, Aurigny, Sercq et Herm), que vous pourrez rejoindre en quelques dizaines de minutes.
Un relief qui peut surprendre
Le massif armoricain est le grand ordonnateur du relief dans le département, lequel est toutefois très contrasté. Des collines et des vallons au nord, une vaste zone de bocages et de marais au centre, et des reliefs parfois très accidentés dans le sud : voici – très partiellement – comment se décompose le département. Au sud (dans la zone nord-armoricaine), des hautes barres escarpées, le plus souvent orientées d’est en ouest, offrent des vallées encaissées, des collines d’où affleurent parfois des éperons rocheux, offrant des paysages qui atteignent parfois presque 400 mètres d’altitude. Au centre du département, le bocage, souvent vallonné – sans pour autant atteindre les hauteurs du sud – est un paysage caractéristique de la Manche : les herbages sont ainsi quadrillés par de vives haies, et le remembrement du XXe siècle a moins sévi ici qu’ailleurs. Tout en poursuivant votre itinéraire vers le nord, vous trouverez l’un des paysages les plus marquants : celui des marais du Cotentin. Ils coupent presque le département d’est en ouest : verdoyants en été, ils sont totalement recouverts d’eau en hiver : c’est le magnifique Parc Naturel Régional des Marais du Cotentin et du Bessin. Poussez un peu vers le nord et, à une vingtaine de kilomètres de Cherbourg, de nouveau, des escarpements et des vallées, qui se jettent dans la mer, notamment vers la Hague.
Une hydrographie dense
Les cours d’eau sont nombreux et, si certains, situés à l’extrême sud-est du département, terminent dans la Loire, l’immense majorité se jette dans la Manche. Parmi les fleuves, la Vire (qui se rejoint la mer au niveau de la baie des Veys, à l’est) ; la Sée, qui termine sa course dans la baie du Mont-Saint-Michel ; la Sienne ou l’Ay, dont les arrivées dans la mer sont les cadres de superbes havres sur la côte ouest ; où la petite Divette, qui rejoint la Manche à Cherbourg-en-Cotentin.
Une population stable et bien répartie
Un demi-million d’habitants : ce chiffre place la Manche au milieu du classement des départements français, et au 4e rang sur les 5 entités normandes. Si la population était plus importante au XIXe siècle, elle a sérieusement fléchi en raison de l’exode rural, puis des deux Guerres mondiales : de 604 000 en 1846, elle descend à 435 000 en 1946. Depuis, l'évolution de la population a observé une progression régulière, mais largement inférieure à la moyenne nationale, et est désormais stabilisée depuis une petite dizaine d'années. Le territoire est homogène en la matière, et les petites villes forment une trame régulière sur l’ensemble du département : Saint-Lô, Granville, Coutances, Valognes, Avranches ou Carentan comptent entre 5 000 et 20 000 habitants. Une exception notable : l’aire urbaine de Cherbourg-en-Cotentin. La ville regroupe à elle seule 80 000 habitants (et même 120 000 pour son aire urbaine, soit près d’un quart des habitants du département).