Le Grand Site de France des Deux-Caps, Blanc-Nez, Gris-Nez est un site emblématique du département du Pas-de-Calais. Situé au nord de la France, entre Boulogne-sur-Mer et Calais, il s'étend sur huit communes et constitue la frange littorale du Parc naturel régional des Caps et Marais d'Opale. Sa situation aux portes du détroit du pas de Calais offre un point de vue exceptionnel sur l'Angleterre. Ses 23 km de côtes et de paysages sublimes et préservés, avec 7 000 ha en sites classés et inscrits, ses villages côtiers, le contraste des palettes de couleurs attirent chaque année plus de 2 millions de visiteurs venant de toute l'Europe.

 

Un paysage... ou plutôt des paysages !

Les caps Gris-Nez et Blanc-Nez sont distants de 12 km, mais en réalité, ce sont plus de 80 millions d'années qui les séparent. Le Gris-Nez est né il y a 170 millions d'années au Jurassique. Le Blanc-Nez se forme lui au Crétacé il y a 90 millions d'années. C'est de ces phénomènes géologiques que se façonnent les différents paysages qui caractérisent le Site des Deux-Caps : les falaises d'argile du Gris-Nez, celles de craie du Blanc-Nez, le sable des dunes de Slack ou de la baie de Wissant, le grès du Cran aux oeufs, les marnes, le calcaire qui sculptent ces 23 km de littoral.

Le contraste se traduit également dans la palette des couleurs du Grand Site. Au fil des saisons, de Sangatte à Wimereux, depuis Escalles au pied du Blanc-Nez jusqu'à Audinghen au Gris-Nez, la lumière changeante aux transparences liquides, les couleurs franches, les camaïeux, réinventent les paysages à travers des contrastes vigoureux et des oppositions inattendues.

Ces contrastes sont aussi illustrés par une architecture variée, dont la richesse traduit toute la diversité des milieux et des hommes qui vivent sur le site.Ici tout oppose les villas balnéaires de Wimereux, d'Ambleteuse ou de Wissant aux maisons de pêcheurs rassemblées en petites communautés comme à Audresselles. Les unes, graciles ou monumentales, bâties dès le début du XXe siècle, vont tutoyer le ciel pour dominer l'horizon et contempler la mer. Bow-windows, tourelles, charpentes ouvragées... tout leur est permis pour afficher leur importance. Les autres, basses et allongées, semblent épouser le sol. Leur toit descend très bas pour résister au vent. Leur seule coquetterie : des portes et volets de couleurs vives, qui se détachent gaiement sur les murs blanchis à la chaux. En grès autour du Gris-Nez, en silex agrémenté de moellons de craie autour du Blanc-Nez, les corps de ferme révèlent leur situation à qui sait reconnaître ces deux pierres très dures issues l'une du sable, l'autre de la craie.

 

Faune et flore, un patrimoine naturel varié

Ici la côte est restée sauvage ! Si les emblématiques caps Blanc-Nez et Gris-Nez impressionnent par leurs abruptes falaises de craie, d'argile et de grès, explorer le site c'est aussi découvrir la dune. C'est se rendre dans les dunes de Slack, sur le sentier de la baie Saint-Jean. C'est aussi depuis Tardinghen ou Wissant que se dévoilent les dunes de la baie de Wissant. Au nord de Wimereux, de la pointe aux Oies à l'estuaire du fleuve côtier, la Slack marque l'entrée dans le village d'Ambleteuse. De la dune embryonnaire en bord de mer, pour rejoindre la dune boisée de l'autre côté de la route départementale 940, le promeneur traverse la dune blanche recouverte d'oyats, la dune grise et son tapis de mousses et de lichens et la dune à broussailles où s'enchevêtrent les argousiers, les troènes de sureau mêlés aux églantiers. Mais l'aridité des dunes est une apparence. Pour s'en convaincre, il suffit d'écouter chanter au printemps les batraciens venus se reproduire : la rainette, les crapauds pélodyte, calamite ou commun, la grenouille rousse, mais aussi quatre sortes de tritons y ont élu domicile.

Dans les dunes de Tardinghen et de Wissant s'élève la Motte du Bourg à 38 m d'altitude. Son belvédère offre une vue immense sur la mer, sur la carrière du phare au fond de laquelle miroite un vaste plan d'eau où se posent les oiseaux aquatiques. Des observations sur la Motte du Bourg et dans la carrière du phare permettent d'observer de nombreux passereaux mais aussi des oiseaux plus imposants comme le râle d'eau ou le butor étoilé.

Mais l'image d'Epinal du site, ce sont bien les falaises. Au Blanc-Nez, la vie parvient à s'accrocher à ce milieu hostile, instable, vertical, battu par le vent et les embruns. Il est devenu un site majeur de nidification, à l'échelle européenne, pour les mouettes tridactyles, les goélands argentés ou le fulmar boréal. Le Gris-Nez lui est le carrefour des oiseaux migrateurs. À proximité de ce promontoire, se croisent les passereaux et les canards qui suivent les côtes. Les migrateurs marins, eux, restent au large mais demeurent visibles là où le détroit du pas de Calais est le plus resserré. On peut voir avant le printemps les canards plongeurs, puis à partir de la mi-avril passent les hirondelles, les martinets, les chardonnerets mais aussi les limicoles, les huîtriers pies ou les bécasseaux. Après le passage des sternes en août, le début de l'automne reste un grand moment d'observation : fous de Bassan mais aussi spatules, gravelots et diverses espèces de faucons. En novembre, les grèbes huppés et les canards eiders ferment la marche.

La pointe aux Oies, au nord de Wimereux, propose elle une falaise de roches dures, de calcaires et de grès, qui lui permettent de résister à l'érosion. Au printemps, elle se couvre de parterres de gazon d'Olympe, dont les couleurs qui vont du blanc pur au rose soutenu donnent au Site des Deux-Caps une de ses images emblématiques. Plus au nord, la pointe de la Crèche, qui domine Boulogne-sur-Mer et Wimereux, propose un livre ouvert sur la géologie du Grand Site et ses différentes strates : sables, grès, argiles, calcaire du Portlandien et du Kimméridgien.

Enfin, l'estran, mot d'origine néerlandaise signifiant rivage, est le bout du monde, tant pour ceux de la terre que pour ceux de la mer. La faune et la flore qui l'habitent sont différentes selon que la côte est rocheuse ou sableuse. Sur les côtes rocheuses, au cap Gris-Nez, à Audresselles et à la pointe de la Crèche, suivant le rythme des marées, on y observe des lichens comme la pelvétie ou des fucus, des gastéropodes comme le bigorneau, ou encore des moules, des patelles, des crabes verts ou des crabes dormeurs cachés sous les rochers. Sur les côtes sableuses, la majorité des organismes vivent enfouis dans le sable. C'est le seul moyen de résister au va-et-vient de la mer. Derrière les tortillons de sable visibles sur la plage du Gris-Nez se cache l'arénicole. Ici la telline, le donax, le couteau, mais aussi des poissons des fonds sableux tels que les soles ou les limandes, ont élu domicile.

Car les animaux sont aussi au service de la gestion raisonnée du site. Les boeufs Highland, poneys Dartmoor ou Shetland sont devenus des animaux familiers des Deux-Caps. Mais depuis quelques années, ce sont les éleveurs de moutons boulonnais qui sont mis à contribution pour concrétiser le retour au pastoralisme sur les coteaux calcaires où deux autres races ovines sont également présentes : le Texel, originaire des Pays-Bas, et le Rouge de l'Ouest, venant de la région Maine-Anjou. Pour terminer ce riche chapitre consacré à la faune et flore du Site des Deux-Caps, comment ne pas évoquer les phoques ? Aujourd'hui, ils sont près de 700, veaux marins ou gris, dénombrés de la frontière belge à la baie de Somme.

 

Découvrir le site des Deux-Caps

Balades à pied, à vélo ou à cheval, sports de glisse et de vent, golf... Le site des Deux-Caps est bien vivant ! Il offre des paysages exceptionnels jalonnés de sentiers de randonnée, de plages superbes et suscite de nombreuses pratiques d'activités 100 % nature. Pour les amateurs de promenade, de nombreux sentiers balisés permettent de longer la côte. Ces longues plages ventées constituent aussi un spot idéal pour les sports de glisse, kitesurf, surf ou char à voile. On voit également se développer le stand up paddle, une technique de balade sur la mer debout sur une planche. Les plus petits eux peuvent s'initier au cerf-volant. Le longe-côte fait aussi partie des activités qui rencontrent un franc succès. Enfin, 8 000 trailers de toute la France et du nord de l'Europe se donnent rendez-vous le deuxième week-end de septembre au Trail national Côte d'Opale en Pas-de-Calais. Une occasion de plus de découvrir un site incontournable du patrimoine français.

 

Infos futées

 

Quand ? Toute l'année. Si les beaux jours sont plus agréables, les caprices de la météo offrent des paysages époustouflants.

 

S'y rendre. En voiture ou en train (arrêt à Calais, Calais-Fréthun ou Boulogne-sur-Mer).

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Utile. Pour préparer au mieux son escapade.

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