Le Sud-Est alaskien possède un charme fou ! Terre de glaciers, de forêts, îles à perte de vue, le passage intérieur mérite de s'y attarder. Attention néanmoins car les attractions (comme dans le reste de l'Alaska d'ailleurs) ne sont pas légion et, lorsqu'elles existent, coûtent relativement cher. Cette région plaira tout particulièrement aux amateurs de randonnée. D'extraordinaires balades sont ici possibles. Il y en a pour tous les goûts, de la petite sortie d'une heure à la randonnée de plusieurs jours. Dans chaque communauté, des sentiers aménagés ou balisés donnent accès à l'arrière-pays et permettent de s'éloigner des flots de touristes fraîchement débarqués des paquebots de croisière.
Dans cette région, il faut aimer prendre son temps, les déplacements sont lents. Cette constellation d'îles et de fjords se visite en ferry, moyen le plus adéquat et le plus agréable. Ceux qui voyagent sac au dos apprécieront l'atmosphère qui y règne. Imaginez ce qui les attend : dormir sur le pont supérieur du bateau (à ciel ouvert) dans son sac de couchage ou sous sa tente (c'est autorisé) en discutant avec des hommes et des femmes venant des quatre coins de la planète pour échanger leurs impressions !
La faune marine est ici exceptionnelle. Lors de ces traversées en ferry, les baleines et les dauphins sont toujours au rendez-vous, de même que les phoques et lions de mer visibles sur les bouées vertes jalonnant les chenaux empruntés par les bateaux. Les jumelles doivent rester à portée de main. Mais il faut également s'attendre à voir plus souvent la pluie que le soleil. Cette région fait partie des endroits les plus arrosés de la planète. Alors il ne faut pas lésiner sur la qualité des vêtements de pluie. Ils doivent être légers et parfaitement imperméables.
Géographie
Le passage intérieur se trouve à l'extrémité sud-est de l'Alaska, coincé entre le Canada et l'océan Pacifique. Cette langue de terre d'à peine 150 km de large pour plus de 750 km du nord au sud est particulièrement découpée. Ainsi la mer baigne 24 000 km de côtes et quelque 1 000 îles. Pour les 70 000 habitants de cette région, le bateau, on s'en doute, est un moyen privilégié de locomotion. Cette mer omniprésente est également l'une de leurs principales ressources avec notamment le saumon, exploité industriellement depuis des décennies, et les mammifères marins qui génèrent un écotourisme de plus en plus important.
Les glaciers sont innombrables grâce aux fortes précipitations de neige hivernales. Soixante d'entre eux font la joie des visiteurs dans le parc national des glaciers, mais on en trouve tout au long de la côte. A côté de ces glaciers se trouve la forêt nationale de Tongass qui couvre 77 % de la région. L'exploitation forestière trouve ici un terrain de choix à son développement même si les retombées économiques sont aujourd'hui discutables.
Histoire
L'histoire écrite de cette région remonte aux premières expéditions blanches. Mais bien avant cette tragédie, une grande partie de l'Alaska était depuis longtemps la terre de prédilection des Indiens Tlingit, Haïda et Tshimshian, les richesses en nourriture les autorisant à se sédentariser dans de petits villages côtiers.
Quant aux premiers explorateurs, ils voyaient dans cet entrelacs d'îles et de fjords un mouillage parfait pour leurs bateaux qui les mettait à l'abri des tempêtes du Pacifique Nord. Ainsi, dès 1741, le lieutenant Chirikoff s'approche de l'île du Prince-de-Galles puis de l'actuelle ville de Sitka. Plus de trente ans plus tard, c'est au tour de l'Espagnol Juan Perez et de l'Anglais James Cook de s'intéresser au Sud-Est alaskien dans leur quête d'un passage vers le nord.
Le commerce de la fourrure par les Russes marque le premier tournant dans l'histoire de la région avec l'établissement de comptoirs à Sitka, Petersburg, Yakutat, Ketchikan, entre autres. Ainsi la population va croître durant plus d'un siècle pour développer cette activité florissante.
Un siècle plus tard, les Russes devant l'éloignement de cette terre par rapport à leur capitale décide de vendre leur bien aux Américains. Le 18 octobre 1867, la Grande Terre devient américaine pour la somme de 7,2 millions de dollars.
Trente plus tard, de l'or est découvert en Alaska et dans le Yukon, ce qui va entraîner une véritable flambée économique et démographique du sud-est. Des milliers d'hommes et de femmes affluent et viennent tenter leur chance sur ce sol inconnu. Ainsi Dyea et Skagway deviennent en quelques mois les portes d'accès au Klondike et attirent des milliers de chercheurs d'or. Aujourd'hui toutes ces villes vite montées en graine existent toujours et témoignent de ce passé.
Transports
Plusieurs options pour rejoindre le Sud-Est de l'Alaska depuis le Canada :
Avion. Vols quotidiens (avec escale) à destination de Juneau au départ de Vancouver, Calgary, Edmonton, Whitehorse, Yellowknife, Prince Rupert.
Train. Le White Pass & Yukon Route effectue la liaison ferroviaire entre la gare de Carcross (Yukon) et Skagway (Alaska) via Bennett (Colombie-Britannique). Des navettes en autobus permettent de partir de Whitehorse également.
Bateau. Des bateaux de croisière quittent régulièrement Seattle et Vancouver pour se rendre en Alaska avec escales dans plusieurs ports de Colombie-Britannique et d'Alaska. Se renseigner également auprès de l'Alaska Marine Highway qui offre des liaisons entre Prince Rupert et Ketchikan.
Voiture. La Klondike Highway rejoint Skagway depuis Whitehorse, au Yukon (via Carcross). L'Alaska Highway traverse la frontière au niveau de Beaver Creek et permet de se rendre à Anchorage et Fairbanks depuis Whitehorse. La Top of the World Highway relie Dawson City (Yukon) à l'Alaska. À noter qu'il n'existe aucune voie d'accès terrestre par la Colombie-Britannique.