La Discrète. On l'aime, la petite île de Maio, pour ses paysages désertiques, ses superbes plages et ses moeurs paisibles. À 10 minutes de vol de Santiago dont elle n'est distante que de 25 km, l'île a la forme d'un oeuf au plat entouré de plages immenses. Elle fait 25 km du nord au sud et 16 km d'est en ouest. Plus de 6 000 personnes vivent sur ses 269 km². Comme Sal et Boa Vista, elle est plutôt plate et désertique. Son point culminant est le Monte Penoso (436 m). Soumise à l'érosion du vent, l'île ne présente plus de traces de son passé volcanique, contrairement à la plupart de ses soeurs de l'archipel. Malgré son climat aride et un sol très calcaire, elle abrite quelques oasis de cocotiers dans le sud, une cinquantaine d'hectares de terres arables et une rare et vaste forêt d'acacias, qui est la plus grande surface forestière du pays. Des dunes façonnent le paysage du Nord où les vents sont les plus forts, accentuant la ressemblance avec Boa Vista. La population de Maio est particulièrement accueillante et hospitalière. L'île est découverte au mois de mai 1460 par Diego Gomes et Antonio de Noli, d'où son nom (Maio = Mai). À l'origine, elle abrite un troupeau de chèvres laissées en liberté ce qui appauvrit considérablement les sols ; puis commence l'exploitation du sel au début du XVIIe siècle, renforçant le peuplement et déclenchant surtout un début d'activité économique. Les Anglais viennent s'y approvisionner d'où le toponyme de Porto Inglés attribué au port. Le sel recueilli est en grande partie exporté vers le Brésil, ce qui fait de Maio une île prospère, jusqu'à ce que la création d'un impôt sur le sel et de nouvelles directives protectionnistes prises par le gouvernement brésilien n'y mettent un terme. Au début du XXe siècle, l'exploitation des salines cesse. Débute alors une ère difficile, aggravée par la sécheresse et des périodes de famine qui provoquent des vagues massives d'émigration. Aujourd'hui, l'île tente de rattraper son retard en misant surtout sur le développement du tourisme, à l'instar de Boa Vista et Sal. Mais si Maio est l'île la plus proche géographiquement de la capitale Praia, c'est aussi la plus isolée et la plus délaissée par les politiques de développement. Et pourtant : Maio dispose de 25 km de belles plages ourlées de sable blanc qui s'étendent autour des quelques villages existants. Si elles rivalisent de beauté, elles présentent toutes le même charme : un sable blanc et fin, des eaux turquoise, transparentes et à bonne température toute l'année, ainsi qu'une nature saine. Les plus connues sont Praia Preta, Praia Real, Boca de Morro, Bitche Rotcha, Praia Pau Sêco et Porto Cais. Il est courant d'y rencontrer des tortues venues pondre. Il est cependant grand temps de profiter de toutes ces merveilles encore sauvages, car les promoteurs immobiliers commencent à s'intéresser à Maio depuis quelques années. Un tour-opérateur italien a eu l'idée de proposer aux touristes séjournant dans l'île d'acheter des terrains. Toutes les parcelles de Vila do Maio, le long de la côte vers Praia Preta, ont été vendues. Ce sont les Italiens qui investissent le plus, suivis par les Espagnols, les Allemands, les Anglais et les Français. Une des attractions de l'île est un véritable rodéo avec capture d'un âne sauvage, spectacle très apprécié par la population et les étrangers de passage.
Avec une mer peuplée d'une faune marine dense et de nombreuses variétés de coquillages, la pêche reste l'activité principale des habitants et les propositions de pêche au gros et de plongée se multiplient pour les touristes. Son réseau routier a besoin d'être amélioré, car hormis une route empierrée qui fait peu ou prou le tour du centre de l'île et construite par les femmes de Maio, la plupart des plages ne sont accessibles que par des pistes à peine praticables à pied, en 4x4 ou en quads. Le port n'a pas de quai, ce qui complique les liaisons maritimes et freine considérablement la production locale (bois, charbon de bois, pommes de terre, oignons) qui ne peut être acheminée dans de bonnes conditions (les travaux de construction d'un nouveau port, à côté de l'ancien, ont été inaugurés en mai 2019 par le Premier ministre Ulisses Correia e Silva). L'île dispose d'un potentiel de ressources naturelles dans ses sols, comme la chaux et le gypse. L'eau y est extraite des nappes souterraines grâce à l'énergie éolienne. Tous les ans, le 3 mai, a lieu la fête de Santa Cruz. Les préparatifs commencent un mois avant avec une collecte des donations. Cette dernière est déposée dans le bureau de la juge jusqu'à l'avant-veille de la fête. Le jour J, la foule, les juges et un groupe de prière (ladainha) réalisent la procession, où, comme toujours au Cap-Vert, tout le monde danse.