Découvrez New York : Des lieux de tournages iconiques

La mer, le fleuve Hudson, l’East River qui la traversent, ses îles, ses péninsules et ses ponts, sans parler des gratte-ciel, auxquels on pense immédiatement quand on l’évoque, font de New York un décor de cinéma par excellence. Depuis sa fondation, elle a été la porte d’entrée de vagues de migrations venues du monde entier, comme on peut le voir dans America, America (Elia Kazan, 1963) ou The Immigrant (James Gray, 2013). Plusieurs villes s’y sont superposées, se greffant les unes aux autres, des immeubles en effaçant d’autres, jusqu’au traumatisme qu’a été le 11 Septembre, qui l’a privée d’un de ses symboles les plus reconnaissables. Mais New York, c’est d’abord un état d’esprit, le savant ballet des gens affairés dans les rues prenant soin de s’éviter, les iconiques taxis jaunes se débrouillant d’une circulation comme sempiternellement bouchée, environné de ces symboles de l’esprit industrieux américain que sont les gratte-ciel.

03_King Kong, 1933 © RKO - Wikimedias Commons.jpg

Manhattan, mille fois cartographié

Pour beaucoup, New York revient à dire Manhattan, ce qui semble réducteur, mais c’est là en effet que se trouvent concentrés nombre des lieux les plus iconiques de la ville, à commencer par l’Empire State Building que la scène finale de King Kong (Merian C. Cooper, Ernest B. Schoedsack, 1933) a un peu plus imprimé dans les mémoires. West Side Story (Robert Wise, 1962) commence par une vue aérienne de l’île avant de nous plonger directement au sein de la rivalité qui oppose Jets et Sharks dans un New York fleurant encore bon les années 50. Dans l'adaptation de Spielberg sortie en 2021, de nombreuses scènes ont été tournées dans les quartiers où l'action est supposée se dérouler, en particulier l'Upper Manhattan. Times Square et ses innombrables panneaux lumineux sont visibles entre autres dans Midnight Cowboy (John Schlesinger, 1969) ou Taxi Driver (Martin Scorsese, 1976), des films qui par ailleurs donnent une image authentique, âpre des rues new-yorkaises de l’époque. À quelques encablures de là, la Trump Tower, qui fait des apparitions au cinéma (The Dark Knight Rises, Christopher Nolan), jouit d’une notoriété qui s’est accrue récemment. Juste à côté, se trouve Tiffany’s, devant lequel Audrey Hepburn fait du lèche-vitrine au début de Diamants sur canapé (1961). On y trouve également Broadway et ses théâtres, Wall Street, quartier de la finance et des traders (Wall Street de Oliver Stone, 1987, American Psycho de Mary Harron, 2000, ou encore Le Loup de Wall Street de Martin Scorsese, 2013), et pas loin, la monumentale gare ferroviaire, Grand Central Station, toujours aussi fréquentée, de La Mort aux trousses (Alfred Hitchcock, 1959) à Avengers (Joss Whedon, 2012). Les huit rues de Little Italy ont été immortalisées dans Le Parrain ou Mean Streets (Martin Scorsese, 1973) tandis que Michael Cimino a donné une représentation controversée et nourrie de fantasmes de Chinatown dans L’Année du dragon (1985). Greenwich Village, le quartier de la bohème et des musiciens folks dans les années 60 a été dépeint avec nostalgie dans Next stop, Greenwich Village (Paul Mazursky, 1976) mais aussi plus récemment dans Mad Men (2005-2015) ou Inside Llewyn Davis (Ethan et Joel Coen, 2013). Une autre enclave célèbre de Manhattan, SoHo, connue pour avoir été le refuge des artistes et des musiciens, trouve une représentation particulièrement frappante dans After Hours (Martin Scorsese, 1985), qui organise l’affrontement quasi fantasmagorique entre les jeunes yuppies commençant à repeupler la ville et l’énergie chaotique et comme incontrôlable de sa vie nocturne. Tous genres de films se sont donné rendez-vous dans la bibliothèque la plus prestigieuse de la ville, la New York Public Library sur la 42e rue, parmi ses grands escaliers, ses murs de marbres, ses chandeliers et ses fresques au plafond : la comédie fantastique loufoque SOS Fantômes (Harold Ramis, 1984), le film catastrophe Le Jour d’après (Roland Emmerich, 2004) ou encore Sex and the city (1998-2004), où elle est le théâtre d’un mariage qui tourne au désastre. C’est sur les escaliers du Met, que les héroïnes de Gossip Girl aiment se donner rendez-vous, tandis que la salle égyptienne du musée est le décor de la célèbre rencontre entre Harry et Sally (Quand Harry rencontre Sally de Rob Reiner, 1989). Non loin de là, c’est dans une institution de la gastronomie new-yorkaise, Katz’ Deli, que Meg Ryan simule un orgasme dans une scène restée célèbre. Enfin, il y a aussi ce puits de verdure qu’est Central Park, qui évidemment ne cesse de faire des caméos au cinéma, comme dans Birth (2004) de Jonathan Glazer, dont le postulat des plus étrange et la réalisation d’une précision maniaque en font le digne successeur de Kubrick, ou le premier rôle dans un documentaire spécialement qui lui est spécialement consacré de Fredrick Wiseman (1990).

Multitudes new-yorkaises

Le pont de Queensboro entre Manhattan et le Queens se découpe en arrière-fond de la promenade nocturne que font Diane Keaton et Woody Allen, à Sutton Square, au bord l’East River dans Manhattan (1979). Le Queens est l’arrondissement où l’on trouve les Kaufman Astoria Studio, fondés en 1920, et qui sont toujours en activité aujourd’hui. On y tourne des séries populaires comme Orange Is The New Black (2013-2019). C’est dans le Queens qu’on trouve l’un des plus grands et plus anciens cimetières de New York, le Calvary Cemetery, que l’on peut voir dans Le Parrain. Le pont Verrazano-Narrows relie Staten Island et Brooklyn, et symbolise les espoirs d’ascension sociale du personnage joué par John Travolta dans La Fièvre du samedi soir (John Badham, 1979) à une époque d’avant la gentrification. Le Bronx et Harlem sont historiquement des quartiers peuplés par la population afro-américaine, mais c’est loin d’en résumer la diversité. Ainsi Les Seigneurs (Philip Kaufman, 1979) met en scène des adolescents d’origine italienne du Bronx. Dernièrement, le succès de Joker (Todd Philipps, 2019) a transformé en attraction touristique une volée d’escaliers du Bronx où Joaquin Phoenix se livre à une danse des plus étranges. American Gangster (Ridley Scott, 2007) décrit la pègre qui s’est développée sur fond de trafic de drogue dans le quartier à la même époque. Autre film de mafia, Little Odessa (James Gray, 1994) est un premier film magistral dans le milieu de la communauté russe implantée dans le quartier de Brighton Beach, Brooklyn. La violence colle longtemps à la peau de la ville, comme en témoigne le film mythique – en partie grâce à la bande originale de Isaac Hayes – de la blaxploitation, Shaft, les nuits rouges de Harlem (Gordon Parks, 1971) ; contrairement à ce que son titre indique, il montre assez peu Harlem, sauf pour ce qui est du mythique Apollo Theater. New York regorge de ponts devenus légendaires comme le pont de Brooklyn, protagoniste important de An Autumn’s Tale (Mabel Cheung, 1987), film rare et sensible qui donne à voir un New York d’une rare authenticité à travers les yeux d’un couple d’immigrés chinois. Le Williamsburg Bridge, qui connecte le Lower Manhattan avec Brooklyn, est un autre, que l’on peut voir dans La Cité sans voiles (Jules Dassin, 1948). C’est à Brooklyn qu’on trouve aujourd’hui les studios les plus grands des États-Unis, après ceux d’Hollywood, les Steiner Studios, situés à l’endroit de l’ancien chantier naval Brooklyn Navy Yard, où fut tournée une scène de la comédie musicale Un jour à New York (Stanley Donen, 1949). Coney Island, île transformée en péninsule et partie résidentielle et balnéaire de Brooklyn, est l’endroit où le personnage principal de Annie Hall (Woody Allen, 1977) a passé son enfance. Woody Allen y est retourné encore récemment pour Wonder Wheel (2017), évocation forcément nostalgique de son parc d’attractions dans les années 60. The Warriors (Walter Hill, 1979) en fait une étape du périple de sa bande de jeunes voyous désireux d’en découdre. De nombreuses scènes de Requiem For a Dream (Darren Arofnosky), adapté de Hulbert Selby Jr, dont Brooklyn sert de cadre à la plupart des romans, y ont aussi été tournées. Pour une vision émouvante, estivale et distrayante de New York, on conseillera Wackness (Jonathan Levine, 2008) sur l’été légèrement oisif d’un adolescent légèrement paumé à New York.

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