Guide de voyage Littoral Et Oronte

182 km de littoral c'est peu bien sûr, mais assez pour alerter les sens en éveil du voyageur. Baignade, mer chaude, relaxation et clapotis des vagues, voilà ce que l'on souhaiterait trouver sur ce littoral syrien pour se remettre des kilomètres abattus. Il ne faut pourtant pas rêver, les plages syriennes n'ont rien à envier à celles du Sud de la France. Deux choix s'offrent aux voyageurs : privilégier les plages propres et bien entretenues des complexes hôteliers ou tenter une baignade au milieu de la population locale. Le second choix est sans nul doute une expérience assez unique, mais attention à ne pas oublier que l'islam et ses traditions ne sont pas particulièrement favorables à l'exposition des corps dénudés sur la plage (en bravant ces us et coutumes, toute personne devra s'attendre à des regards insistants, gênants, voire des comportements déplacés). En outre, autre désagrément, les plages sont souvent bruyantes et pas toujours propres.

On ne saurait pour autant s'interdire toute baignade. Les plages de Lattaquié sont plutôt agréables hors saison. Mais en saison (de juin à fin août), il est parfois très difficile de trouver un hébergement lorsqu'on n'a pas réservé à l'avance. De plus, pour ceux qui désirent trouver le calme, mieux vaut emporter les boules Quies ou carrément éviter la côte pendant cette période.

Le littoral présente toutefois de multiples points d'intérêt, et de superbes excursions peuvent être organisées au départ des deux centres principaux de la côte, Lattaquié et Tartous. A ne pas manquer pour les amateurs de baignade en eaux sauvages, la crique de Samra. Une alternative intéressante pour visiter la région consiste à se fixer dans les montagnes (Safita, château de Saladin, Slenfé, Machta Hélou ou le Krak des Chevaliers). Les hôtels de charme et l'air frais confèrent en effet à l'arrière-pays montagneux un grand attrait. Sans nul doute, la région a su conserver son caractère originel.

L'histoire du djebel Ansarié ajoute une touche de mysticisme à ce fascinant ensemble. Une histoire de sectes et de contre-pouvoirs favorisée par un relief accidenté, parsemé çà et là de nids d'aigles. Les croisés fondèrent d'ailleurs dans ce décor leurs plus impressionnantes forteresses, et ils ne furent pas les seuls. Au XII^e siècle, la terrible secte des Assassins installait en ces lieux ses bases " terroristes ", tandis que les Alaouites, devenus aujourd'hui la population majoritaire de la montagne, propageaient une doctrine schismatique de l'islam.