Les mégalithes
Avec plus de 550 sites mégalithiques, il est impossible de passer à côté de ces structures de granit dans le Morbihan, les alignements de menhirs de Carnac étant d'ailleurs considérés comme le plus grand ensemble au monde. Datés du Néolithique, ils sont certainement le premier acte architectural connu. Les alignements sont notamment organisés d'est en ouest, du plus petit au plus grand, sans que nous en connaissions les causes à ce jour. De nombreux mégalithes sont associés à des sépultures, tels les dolmens (des pierres verticales supportant des dalles horizontales), les cairns (amas de pierres) ou les tumulus (recouvrement d'une tombe avec des pierres et de la terre).
Architecture médiévale
Vannes, chef-lieu du Morbihan, classée Ville d’Art et d’Histoire, vaut le détour. De nombreuses constructions témoignent aujourd’hui de son histoire. Les remparts, construits sur des vestiges gallo-romains, rappellent la nécessité de la cité à faire face aux conflits à travers les siècles. Depuis le XXe siècle, des efforts de préservation de ces fortifications urbaines rares ont été conduits. Des jardins à la française accueillent les visiteurs, des événements sont organisés et des opérations de restauration architecturale sont menées.
L’époque médiévale est marquée par le christianisme, et la cathédrale Saint-Pierre est notamment reconstruite au XIe siècle après sa destruction au Xe siècle lors des invasions normandes, tout comme l’église Saint-Patern, qui porte le nom du premier évêque de la ville. Les deux édifices évoluent au fil des siècles. La cathédrale Saint-Pierre, devenue gothique dès le XVe siècle, conserve de l’époque romane sa structure, avec sa nef, son chœur et ses chapelles. Les travaux se poursuivent des siècles durant, et elle est classée monument historique en 1906. L’église Saint-Patern, quant à elle, est affectée par les conditions climatiques et reconstruite au XVIIIe siècle puis restaurée en 2007-2008 dans un style baroque.
De la Vannes médiévale, on conserve d’autres bâtiments, comme le Château-Gaillard, dont la construction se termine en 1410. L’évêque Jean de Malestroit y habite avant qu’il ne devienne le siège du Parlement au XVIe siècle puis le musée d’histoire et d’archéologie aujourd’hui. L’actuel musée des beaux-arts de Vannes est lui aussi d’origine médiévale, et était alors un lieu de marché appelé « la cohue ». Les ruelles étroites du centre-ville, et leurs maisons à pans de bois que l’on aime particulièrement pour leur côté très « médiéval », ont été construites aux XVe et XVIe siècles, soit plutôt à l’époque de la Renaissance. Le rez-de-chaussée de ces maisons sert de commerce et de base solide, en granit, aux étages supérieurs, qui abritent des habitations et sont souvent inclinés, soutenus par des encorbellements.
Autres monuments médiévaux du Morbihan
S'il ne fallait en citer qu'un, le Domaine de Suscinio se distinguerait comme le plus emblématique des trésors d'architecture médiévale du Morbihan. Cette forteresse érigée sur la presqu'île de Rhuys a derrière elle plus de huit siècles d'histoire. Attirant aujourd'hui de nombreux visiteurs, le château a été la résidence des ducs de Bretagne après avoir été un relais de chasse et un prieuré bénédictin. On peut admirer ses tours, ses douves, son pont-levis, ses courtines, ses meurtrières…
À quelques kilomètres de Vannes, la Forteresse de Largoët s'impose elle aussi comme un haut lieu de l'époque médiévale, avec son haut donjon octogonal, ses murs d'une épaisseur allant jusqu'à 9 mètres, son pont-levis... Il traverse les siècles et voit notamment les ducs de Bretagne se disputer sa propriété (les Blois et les Montfort) ou encourager sa restauration (Anne de Bretagne). Si les conflits et le temps provoquent son délabrement, Prosper Mérimée le fait classer monument historique en 1862 et le sauve de la démolition.
Les petites cités de caractère et villages du département contribuent toujours à ce dépaysement temporel, comme La Gacilly (où la tradition artisanale du Moyen Âge perdure), Josselin (et ses nombreuses manifestations médiévales), Malestroit, Guémené-sur-Scorff ou encore des lieux comme le petit port de Saint-Goustan à Auray. L'architecture des chapelles, églises, échoppes, mais aussi les gargouilles et les rues pavées contribuent à cette ambiance unique.
La Renaissance et la famille de Rohan
À cette époque, la lignée noble des Rohan contribue activement à l’architecture du département, en véritables mécènes. Comment ne pas citer l’une des demeures les plus admirées de cette famille, le château de Josselin ? Si le bâtiment d’origine est construit au Moyen Âge et subit de nombreux rebondissements, c’est bien au XVIe siècle que la demeure prend un tournant décisif, avec la rénovation extrêmement raffinée menée par Jean II de Rohan. Sa façade devient l’un des premiers exemples de la Renaissance en France, avec des motifs décoratifs taillés dans le granit d’une grande finesse. Ce château appartient toujours aux Rohan, dont des générations successives se sont consacrées à la rénovation, tel le duc Alain de Rohan dans les années 1860.
Le château de Pontivy est lui aussi des plus remarquable, et un témoin fiable de l’architecture des châteaux forts des XVe et XVIe siècles en Bretagne : murs épais, tours circulaires imposantes aux angles d’une structure rectangulaire, fossés…
Époque contemporaine : architecture militaire et religieuse
Le Morbihan compte aussi de nombreux forts militaires construits notamment sur les îles et presqu’îles du territoire au XIXe siècle, et assurant une position défensive. Les forts de Porh Puns à Gâvres, de Penthièvre à Quiberon ou de Port Maria sur Belle-Île-en-Mer en sont différents exemples. La citadelle de Port-Louis se distingue par son histoire et son architecture. Elle protège la rade de Lorient et est liée à l’histoire de la Compagnie des Indes, dont elle abrite aujourd’hui le musée.
Un bâtiment majeur de notre époque est le sanctuaire de Sainte-Anne-d’Auray, construit à la fin du XIXe siècle. Ce somptueux monument de style néogothique est fascinant, de par ses vitraux, sa hauteur, ses sculptures… C’est un haut lieu de pèlerinage où l’on célèbre sainte Anne, patronne de la Bretagne, lors du Grand Pardon le 26 juillet.