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Bien que la Constitution de 1978 soit laïque et ne reconnaisse par conséquent aucune religion officielle, l’Espagne reste un pays fortement marqué par la tradition chrétienne catholique. Cependant, la religion, très présente et très pratiquée jusque dans les années 1970, est actuellement en perte de vitesse : environ 78 % des Espagnols se considèrent catholiques, mais seulement 26 % d’entre eux se déclarent pratiquants. Le protestantisme et l’islam, bien que minoritaires, sont également des cultes que l’on retrouve sur Minorque. Mais avant le christianisme, Minorque et les Baléares ont été occupées par d’autres civilisations à l’héritage mystérieux, mégalithes talayots en tête ! Au total, ce sont pas loin de 1 600 constructions en pierres qui émaillent le territoire minorquin. Un héritage dont la fonction demeure largement inconnue, mais qui est désormais (depuis 2023) sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité de l'Unesco !

Christianisme et célébrations traditionnelles

La plupart des Espagnols sont catholiques, au moins de tradition si ce n’est de confession, et pour ce qui est de la religion, les habitants des Baléares se comportent à peu près de la même manière que les péninsulaires. Les mœurs évoluent toutefois, et les bancs des églises sont de plus en plus vides, notamment lors des messes dominicales. De fait, un bon quart des Espagnols se déclarent athées et les occasions de se rendre à l’église se résument aux moments de célébrations, qui à bien des égards sont plus des rassemblements sociaux que réellement religieux, que sont mariages, enterrements et baptêmes. Le catholicisme continue toutefois de jouer un rôle déterminant dans le déroulement de l’année. En effet, en plus des nombreux jours fériés à caractère religieux rythmant le calendrier, la Cavalcada dels Reis d'Orient (fête des Rois, début janvier) ou la Setmana Santa (semaine de Pâques) sont des moments d’authentique ferveur religieuse. A Ciutadella en particulier, les processions pascales sont impressionnantes ! Les villes et villages de l'île célèbrent également chaque année en grande pompe leurs fêtes patronales : ce sont des moments importants où petits et grands se rencontrent dans l’espace public et rendent hommage dans un esprit de fête bon enfant au saint patron de leur localité.

Ainsi, on célèbre la Sant Joan Ciutadella le 23 et 24 juin, on rend grâce à la Vierge del Carme (protectrice des marins-pêcheurs) dans tous les ports des Baléares le 16 juillet (et même en mer), et Maó louange la Mare de Déu de Gràcia les 7 et 8 septembre. Une douzaine de célébrations religieuses rythme ainsi le passage de la belle saison à Minorque, inaugurée par le jaleo (grande fête à l'occasion de laquelle les chevaux de Pure Race Minorquine paradent en ville) de la Sant Joan à Ciutadella le 23/24 juin.

Cultures préchrétiennes

Mais l'île, avant l'arrivée de la chrétienté, a été habitée par diverses civilisations possédant leurs propres systèmes de croyances qui ont laissé derrière eux quelques vestiges. Les plus remarquables et mystérieux, mais aussi les plus anciens sont certainement les monuments mégalithes datant de l'ère talayotique (IIe siècle av. J.-C.) qui émaillent le territoire et dont on ignore toujours le sens. Cette époustouflante collection de constructions mégalithes, vraisemblablement érigées il y a plus de 2 000 ans et tournant autour de 1 600 éléments est entrée en 2023 dans la liste du patrimoine mondial de l'humanité. Le rôle que remplissait ces navetes – empilements de pierres effectués sans ciment ni mortier – reste aux yeux des historiens et archéologues toujours très mystérieux. Les ossements humains découverts dans la chambre funéraire de la Naveta d'Es Tudons (la plus grande et la mieux conservée de l'île, située dans la partie occidentale de Minorque, à quelques kilomètres de Ciutadella), mais aussi dans d'autres zones de l'île laissent à penser qu'il s'agissait de monuments funéraires. Mais les édifices résistant le plus à toute interprétation demeurent les taules, des structures colossales faites d'un pilier vertical chapeauté d'une immense pierre disposée horizontalement en forme de « T » qu'on ne trouve qu'à Minorque (une trentaine en tout). Sont-ils les piédestaux d'antiques espaces de sacrifices consacrés, les vestiges de soubassement de constructions plus imposantes ? Aucune explication définitive n'a à ce jour pu être avancée.

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