Les impressionnistes : l’empreinte sur le territoire

Impossible d’aborder le territoire sans évoquer l’impressionnisme. C’est en effet dans les années 1860 que cette technique nouvelle se répand parmi les jeunes peintres : une peinture par coups de pinceau, des couleurs pures, des sujets du quotidien, un travail précis sur le motif. On considère que cette période correspond à la possibilité de voyager de manières beaucoup plus efficaces grâce à la révolution du rail. Les peintres de l’époque, qui jusqu’à présent restaient cantonnés à Paris, peuvent désormais aller rapidement à quelques kilomètres de la capitale. Beaucoup de ces peintres ont ainsi pu découvrir facilement de nouveaux territoires, comme autant d’espaces d’expression, sur le territoire de l’actuel Val d’Oise : outre Pontoise, les berges de Seine située entre La Frette-sur-Seine et Herblay-sur-Seine ont vu arriver de grands noms, ou qui allaient le devenir. Pissarro, Marquet ou Daubigny en sont les principaux noms, mais beaucoup d’autres peintres sont venus ici, profitant d’une splendide luminosité se reflétant dans la Seine – autant de paysages qui existent toujours à l’heure actuelle. Afin de leur rendre hommage, vous pourrez ainsi suivre un parcours des peintres : à La Frette, on a reproduit les toiles à l’endroit même où elles ont été réalisées, et vous pourrez découvrir combien les lieux ont été des sources inspirantes. Enfin, une question : pourquoi ce terme d’impressionnisme ? Selon plusieurs sources, il s’agirait d’une critique acerbe d’une peinture de Claude Monet appelée « Impression, soleil levant » (actuellement conservée au musée Marmottan) au sujet de laquelle le terme « impressionnisme » a été attribué. Nonobstant l’aspect volontairement péjoratif du qualificatif, c’est bien qui est resté.

Des lieux dédiés pour découvrir

Pour se cultiver, ce ne sont pas les lieux dédiés qui manquent ici. On notera le très fort maillage de médiathèques présentes : vous trouverez assurément de nombreux éléments informatifs sur les Beaux-Arts au sens large. Mais le territoire compte aussi de nombreux espaces dédiés : on pense notamment à Lamazière, ce château rénové est le lieu de très nombreuses expositions d’art contemporain, qu’il s’agisse de sculpture, de photographie ou de peinture. De manière plus générale, les infrastructures existantes (salles des fêtes, espaces modulables, théâtre dans lesquels de vastes espaces se prêtent aux rassemblements…) sont propices à la découverte, à l’exposition ou à la pratique, l’ensemble soutenu par un dense maillage associatif.

Des salons, des rendez-vous et des espaces de vente nombreux

Pour se familiariser encore davantage avec les arts sur le territoire, ce ne sont pas les événements réguliers qui manquent. Ainsi à La Frette-sur-Seine est organisée chaque année la traditionnelle « Journée des peintres » par l’association « Les Couleurs de l’Art ». Le temps d’une journée, les artistes se posent le long de la Seine pour immortaliser les lieux, présenter leurs œuvres et échanger avec chacun. Vous trouverez ici également d’autres créateurs, qu’il s’agisse de bijoux ou de sculptures par exemple. Non-loin, à Montigny-lès-Cormeilles, démonstrations et animations de peinture sont proposées dans le cadre de la « Fête de la Peinture ». Tout au long de l’année, d’autres rendez-vous existent : à Beauchamp, le temps d’une journée appelée « De la couleur dans la ville », le public peut se promener dans les espaces publics à la rencontre de peintres en pleine création. Dans la même ville, un salon des peintures se tient également annuellement. On notera également le Salon de Printemps de la Palette à Franconville : ce dernier, qui a fêté sa 30e édition, regroupe à l’espace Saint-Exupery de nombreux artistes. Quelques boutiques dédiées sont également présentes sur le territoire, dont l’Art’Blaysienne à Herblay et le local Saint-Leu, dans la ville du même nom.

Côté sculpture

On notera quelques expositions, comme celles de la plasticienne frettoise Josée Ricard, dont la prochaine session se déroule à l’espace Roger Ikor. Quelques semaines auparavant, c’est au même endroit que les sculptures de Laurence Goudeau étaient exposées. Cette dernière, également peintre, travaille la terre en créant des figures féminines longilignes. De même, on notera la présentation de œuvres de Thierry Daniel : épurées, ces dernières ne sont pas sans rappeler l’œuvre de Giacometti. Plus inattendue, cet arbre sculpté dans le parc Keller de Bessancourt : il est le fruit du travail du sculpteur Nordine Falek avec les enfants des centres de loisirs du coin. Le visage qui apparaît ainsi comme par magie est une jolie rencontre entre sculpture et nature. Terre d’artistes, l’Agglomération Val Parisis compte également d’autres sculpteurs, comme Lydie Konstantin à La Frette-sur-Seine, ou Françoise Baron à Cormeilles-en-Parisis.

Street-art et art contemporain

Beaucoup le disent, et c’est bien vrai : pour admirer le street-art, le mieux est encore de se promener dans les rues de l’Agglomération Val Parisis. De confidentiel dans les années 1980, cet art est devenu l’un des emblèmes artistiques de notre période. Ici, les expositions et rétrospectives en la matière sont nombreuses. Parfois éphémères, parfois présentes pendant des années, elles ne manquent pas ici : ainsi l’expo autour des graffitis organisée à Lamazière il y a quelques années, et dont le succès a fortement marqué les esprits. Plus récemment, la maison des associations d’Ermont a été le cadre d’une exposition d’art urbain appelée « Art Station ». Enfin, Bessancourt propose chaque année en mai une journée dédiée au street-art, avec sessions de musiques actuelles et démonstrations de graffs. On notera également la possibilité pour les plus jeunes d’assister à des ateliers en la matière, comme celles organisées par le club ados de Beauchamp. De manière plus large, l’art contemporain dans sa globalité est célébré chaque année à Ermont via l’immanquable événement Arami, qui célèbre l’art contemporain dans le Val d’Oise, et qui fait référence. Sur une semaine, le rendez-vous, dont le thème 2024 était l’adjectif « dynamique », a regroupé au théâtre Pierre Fresnay de nombreuses pointures.