Découvrez l'Istrie : Société (vie sociale)

Les dénominateurs communs de la société istrienne conjuguent l'amour de la nation au sens du bien collectif, la fierté régionale et le réveil des consciences contestataires qui contrebalancent le fatalisme tout balkanique. Une vie sociale où priment des valeurs positives comme le partenariat, l’esprit d’entreprise privée, le sentiment de la nature, la solidarité. Avant l’ouverture à l’Europe, on disait ce peuple un peu trop sur la réserve. Aujourd’hui, si vous avez la chance d’être invité dans une famille, chez des amis ou de simples connaissances, vous serez surpris par la convivialité de vos hôtes, le goût de la fête. Ici on ne rate pas une occasion de bien boire et bien manger. Surtout l’été, les gens sont en vacances, l’agenda des festivités et festivals est bien rempli, les rendez-vous folkloriques, musicaux et gourmands souvent gratuits. Les locaux se mélangent aux touristes. Une dolce vita bien palpable en Istrie.

Égalité femmes-hommes

L’égalité des sexes, récemment acquise, était l’une des conditions pour l’adhésion à l’Union européenne. Durant la dernière guerre (1991-1995), les femmes en Croatie ont subi le durcissement de la structure sociale paternaliste, surtout dans les milieux ruraux. La politique nataliste avait relégué la femme à sa seule fonction maternelle. Il faudra attendre l’action militante des féministes (années 2000) pour que des législations commencent à sanctionner les violences conjugales et à favoriser une meilleure parité au travail, notamment dans la sphère politique. Aujourd’hui, les femmes occupent 25 % des sièges au Parlement, ce qui place l’État croate, avec son ex-présidente Kolinda Grabar-Kitarović, au-dessus de la moyenne européenne. Autre combat pour les femmes : le droit à l’avortement. Bien voté durant l’ère yougoslave, il est régulièrement remis en cause par les médecins réticents, qui sont soutenus dans leur « cas de conscience » par des militants anti-avortement, très actifs, comme aux États-Unis.

L’enseignement primaire, secondaire et supérieur

La scolarité dans les établissements publics d’enseignement primaire et secondaire est gratuite. Les élèves rentrent en CP à l’âge de 7 ans, où ils commencent à apprendre l’anglais – quasiment tous les jeunes Croates parlent couramment au moins une langue étrangère. Ils alternent cinq jours par semaine de 8h à 13h et de 14h à 19h. Il n’y a pas donc pas de cantine mais les enfants ont plus de temps pour les classes de sport, les cours de musique, de danse ou d’arts plastiques. Les grandes vacances durent de mi-juin à début septembre, plus deux semaines à Noël et une seule à Pâques.

Les établissements d’enseignement secondaire se répartissent en fonction des programmes des lycées généraux (gymnases), professionnels (techniques, industriels, artisanaux) ou artistiques (musique, danse, arts plastiques). Au bout de quatre ans, la réussite à l’examen final dit de maturité (niveau bac) est obligatoire pour s’inscrire à la faculté. Depuis 2009, les universités appliquent le système de Bologne, le diplôme obtenu en Croatie a ses équivalences dans toute l'UE.

Le système des bourses d’État n’existe pas encore. L’ensemble des dépenses de la vie quotidienne de l’étudiant est à la charge des familles. Nombre de jeunes diplômés vont étudier à l'étranger et souvent y restent. Une réforme de l’éducation s’impose pour renouveler les programmes, affirmer l’engagement financier de l’État, qui devrait favoriser l'accès aux études supérieures, la formation continue en phase avec les demandes du marché du travail.

La famille, entre traditionalisme, entraide et solidarité

Dans un pays à l’économie néolibérale, où les aides financières de l’État sont insignifiantes, la solidarité familiale n’est pas un vain mot. Dans les campagnes, quand les jeunes sont en âge de prendre leur autonomie, s’ils n'ont pas les moyens de s’installer, on élève pour eux un étage. On voit trois, voire quatre générations partager le même toit. Par ailleurs, il est courant que des jeunes travaillant à l’étranger envoient de l'argent à leurs parents.
L'attachement de nombreux Croates à la défense des valeurs traditionnelles chrétiennes a des répercussions sur la société. Ainsi, en 2013, un référendum réclamé par des associations catholiques portait sur la définition constitutionnelle du mariage comme « fondement de la famille et de la société ». Il a consacré une seule union possible, celle d’un homme et d’une femme. Parmi les votants, 65,76 % ont dit non au mariage gay. Après un débat d'idées virulent, l'Église a fait pencher la Cour constitutionnelle, l'enseignement de l'éducation sexuelle a également été interdit à l'école. En 2014, le Parlement a tout de même a adopté une loi autorisant les unions civiles entre personnes de même sexe, leur accordant les mêmes droits en matière de succession, d’avantages sociaux et de fiscalité, mais excluant le droit à l'adoption. Si les comportements homophobes inquiètent toujours les militants des droits LGBTQ+, les droits des homosexuels sont mieux acceptés. La petite communauté bénéficie d’une meilleure visibilité grâce à de nouveaux lieux d’accueil associatifs et aux manifestations festives, comme la Gay Pride.

La santé, le secteur privé

La médecine légale, tout à fait fiable, évolue dans un système de santé moderne, qui applique des normes de qualité rigoureuses dans ses pratiques et propose des offres en tourisme médical (chirurgie esthétique et dentaire). Pour les usagers croates, le régime de sécurité sociale obligatoire inclut les assurances maladie-maternité, invalidité-vieillesse-décès, chômage, mais sert de maigres prestations familiales. Il n'existe pas d'assurances spécifiques pour les accidents du travail ou les maladies professionnelles. La prise en charge des malades et indigents est couverte par des assurances maladie et des fonds de pensions privés. Pour les foyers modestes, des dépenses de santé importantes font souvent s’en remettre aux remèdes de grand-mère.

Une cohésion sociale qui met en avant les valeurs de l’honnêteté

Si la corruption est toujours de mise, jusque dans l’administration, la police, les écoles et les hôpitaux, elle laisse la population plus ou moins apathique. Les gens déplorent ces pratiques mais vivent avec. Glisser une petite enveloppe dans les mains des fonctionnaires de l’État « peut » arranger les choses, accélérer la prise en charge d’un patient, par exemple. Depuis l’entrée dans l’UE, ce fléau recule. Des élus, des directeurs de clubs sportifs et des chefs d’entreprise ont été condamnés.
La délinquance de voie publique en revanche est très faible. Il convient tout de même d’appliquer des règles de prudence élémentaire, notamment l’été dans les stations balnéaires (pickpockets). Au restaurant, mieux vaut regarder son addition à deux fois, mais la Croatie reste un pays sûr. Le Global Peace Index, classant les pays du monde entier en fonction du critère du pacifisme, reprenant l’étendue de leur implication dans les conflits locaux et internationaux et le degré d’harmonie ou de discorde à l’intérieur du pays, positionnait en 2023 la Croatie en 16e position, derrière la Slovénie 8e mais largement devant l'Italie (34e) et la France (67e).

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