Découvrez les Pyrénées-Orientales : Musiques et Scènes (Danse / Théâtre)

La musique a toujours été un moyen de communication entre tous les peuples du monde. Qu’elle soit gutturale, sans doute à l’époque de l’Homme de Tautavel, rituelle louant les dieux dans l’Antiquité, religieuse plus tard, elle évoque toujours des sentiments de joie souvent et bien sûr de tristesse. Le département des Pyrénées-Orientales, terre d’accueil s’il en est, a connu au fil des siècles un brassage de populations venant des rives de la Méditerranée. Ce mélange de cultures nous donne notre identité avec nos sardanes, cette ronde qui se danse main dans la main, symbole fort de cette communion des peuples, les havanères, les rumbas catalanes... Tradition rime aussi avec modernité et le XXe siècle nous offrira deux grands compositeurs visionnaires: Pablo Casals et Jordi Barre. 

Des musiciens, compositeurs, poètes...

Déodat de Séverac – 1872-1921. Ce compositeur qui mourut à Céret, exprima son amour de la région dans un opéra : Le Cœur du Moulin, et plusieurs recueils pour piano d’une grande beauté.

Pablo Casals 1876 -1973. Le célèbre violoncelliste espagnol qui révolutionna l’histoire de cet instrument à cause de sa façon moderne d’en jouer fuit le régime franquiste en 1939 et s’installe définitivement à Prades en Conflent. Il y crée le fameux Festival en 1956. Le maître ne bouge plus ; les artistes et le monde viendront à lui.

Jordi Barre 1920- 2011. Lorsque les vignobles cernaient la cité (jusqu’aux années 1950), le catalan était la langue de tous et même la langue de la vigne, selon les anciens. Ce besoin de retrouver ses racines à peut-être poussé les catalans du nord à s’approprier Jordi Barre. Le chantre de la Nova Cancó catalana s’est éteint à 91 ans et sa voix de crooner donne toujours le frisson. L’homme aux 200 compositions a laissé un grand vide.

Cali. Ce jeune musicien du Vallespir a réussi à Paris mais n’a pas oublié son Pays Catalan. Après une jeunesse à écumer les bars du département avec son groupe Tom Scarlett, Bruno Calicciuri (c’est son nom), compositeur de talent a su imposer son style et gagner le cœur d’un large public.

Gérard Jacquet. Auteur, compositeur, interprète, poète et conteur, Gérard Jacquet a été, durant de nombreuses années, animateur sur France Bleu Roussillon. Ses chansons à vivre et à rire, sont le reflet de notre vie d’ici, des places de villages, des anciens qui tapent le carton et des mamies qui palabrent devant les pas de porte. Se définissant comme una soca, une souche, avec des racines longues et profondes, indéracinable il reste un des principaux passeurs de nos traditions.

La sardane

Image incontournable de l'identité catalane, symbole de paix et d'amitié, la sardane se danse sur les places publiques des Pyrénées-Orientales et de la Catalogne-sud. La sardane se danse en cercle fermé alternant, en principe, un homme et une femme. Les mains enlacées et les bras tendus vers le ciel, les danseurs font tantôt des pas à droite, tantôt à gauche et également sur place. Danse festive et populaire par excellence, Il est de coutume de faire une place à toute personne qui veut entrer dans la ronde. D'aspect plutôt facile, cette chorégraphie à pas comptés est en fait très élaborée. Le rythme est donné par un orchestre traditionnel catalan, nommé une cobla. Quant à son origine, on peut assurer qu'elle remonte au XVIe siècle et qu'elle est née en Catalogne-sud. Autre certitude, c'est que sa version actuelle est née au XIXe siècle sous l'impulsion d'un musicien nommé Pep Ventura et du chorégraphe Miquel Pardas. Durant la période franquiste, la sardane fut interdite en Catalogne-sud, mais comme une bravade face à la dictature, on continuait à la danser jusque sur le parvis de la cathédrale de Barcelone. La sardane fut connue hors de Catalogne grâce à « L'oratorio » de Pablo Casals et la chanson de Charles Trenet « La jolie sardane » composée sur une musique rappelant la danse catalane.

Les Havanères

Les Havanères sont un genre musical né à La Havane vers 1830 assimilées ici aux chants de marins. Au cours du XIXème siècle, nombreux étaient les catalans qui partaient tenter de faire fortune à Cuba (de nos jours, beaucoup de Cubains portent des noms de famille catalans comme Partagas, la marque de cigares de renommée mondiale). Ceux qui effectuaient régulièrement des traversées entre le vieux continent et les Caraïbes, à bord de navires dont les calles débordaient de rhum et de tabac, ramenaient avec eux, à chaque voyage, un peu de culture des iles. En 1905, lorsque la guerre qui opposait Cuba et l’Espagne éclata, ils furent contraints de quitter l’ile emportant avec eux dans leurs mémoires, ces chants chaloupés aux accents mélancoliques mêlés de gaité, de sarsuelas, qui rappellent parfois des airs de fado, de flamenco et de rythmes africains. Les termes abordés tournent principalement autour de la mer, du marin, de son environnement et surtout de la femme. Accompagnées de guitare, accordéon et contrebasse, les havanères sont transmises oralement jusqu’à s’ancrer dans la culture catalane.

La Rumba Catalane

Au même titre que la sardane ou les havanères, la rumba catalane fait partie de notre patrimoine culturel et elle est sans doute celle qui interpelle le plus large public. Musique métissée empreinte de salsa, mambo, flamenco et saupoudrée de notes de rock, jazzy, voire plus si affinités… elle connait un succès international. Née dans les années 50, dans les quartiers de Barcelone, et plus exactement dans le quartier du Raval, on en attribue la paternité à deux musiciens gitans « Orelles » et « Toqui », mais c’est sous l’impulsion du grand musicien Pedro Pubill Calaf (1935-2014) dit Peret, qu’elle prendra sa dimension universelle. Peret est, en effet, l’inventeur du fameux « ventilador », technique qui consiste à percuter avec la main droite la caisse de la guitare tout en pinçant les cordes dans un mouvement rythmique qui n’est pas sans rappeler les pales d’un ventilateur. Le 9 août 1992, les rumbas de Peret animèrent la cérémonie de clôture des jeux olympiques de Barcelone devant un milliard de téléspectateurs. En France, c’est à Perpignan, au sein de la communauté gitane du quartier Saint Jacques que la rumba catalane est introduite au début des années 70. Elle ne tarde pas à se répandre comme une trainée de poudre dans les quartiers Saint Mathieu et du Haut Vernet pour donner naissance à une rumba perpignanaise poignante et musclée au rythme vibrant et authentique défendue avec une talentueuse passion par les groupes locaux. Source d’inspiration pour nombre d’artistes, il y a pléthore de groupes au succès planétaire qui mêlent aujourd’hui la rumba catalane à d’autres genres musicaux. A noter que depuis une dizaine d’années, un dossier est en cours d’étude pour sa reconnaissance comme Patrimone Culturel Immatériel de l’UNESCO.

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