Découvrez l'Ariège : Musiques et Scènes (Danse / Théâtre)

Dès le Moyen Âge, les troubadours sillonnaient les chemins ariégeois. Nous en connaissons 450 et 2500 chansons ont perduré jusqu'à nous. Vous avez forcément tous en tête un air d'Ariège ? La célèbre Pavane de Gabriel Fauré, immortalisée par la publicité Loulou de Cacharel, « Oui c'est moi » à la fin des années 80. Quel Ariégeois sait que les ancêtres de Marie Laforêt sont de Lavelanet ? De nos jours, l'Ariège regorge de musiciens talentueux, de luthiers, de groupes et interprètes divers. Il y a toujours un concert quelque part dans le département que ce soit dans des bars, voire des restaurants, ou des salles comme l'Estive ou l'excellent Relais de Poche à Verniolle qui propose une programmation hétéroclite. À Foix, deux luthiers se sont installés dans le centre historique. L'un est spécialisé dans les contrebasses et l'autre dans la réparation des instruments à vent ; sans oublier Ariège Musique à Foix, le seul grand magasin du département pour les musiciens.

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Musiques d’antan

Le troubadour Aicart del Fossat a vécu au milieu du XIIe siècle. Né en 1250, il est, comme son nom l'indique, originaire du Fossat. Sa vie fut courte car il décède à 18 ans lors d'une bataille pour laquelle il avait écrit un sirventès qui lui sera funeste.
Gatien Marcailhou d'Aymeric est né le 18 décembre 1807 à Ax-les-Thermes. Il était le fils de Jean-Pierre Augustin Marcailhou, un receveur des douanes musicien et de Rose Astrié du Castelet (on reste dans le local). Remarqué très tôt pour ses aptitudes remarquables pour la régale, qu'il apprit sous la direction de son père, il ne tarda pas à le surpasser. Devenu médecin, il débuta toutefois une grande carrière de musicien qui lui fit écrire 144 valses, quadrilles, polkas et mazurkas. Très célèbre en son temps, il « monte » avec succès à Paris où il fut, par ailleurs, le professeur d'un autre illustre Ariégeois, Gabriel Fauré. Il publia de nombreux livres sur la musique dont L'Art de composer et d'exécuter la musique légère au piano. Il fut aussi l'amant de George Sand à qui il dédia sa célèbre valse Indiana. Il est mort à Paris le 25 décembre 1855.

Gabriel Fauré se Pavane

Le plus connu des musiciens et compositeurs ariégeois reste sans aucun doute Gabriel Fauré. Treize barcarolles, treize nocturnes, six impromptus, une centaine de mélodies, de la musique religieuse dont deux chefs-d'œuvre, la messe basse et la messe de requiem et la fameuse Pavane (op. 50 en fa dièse mineur en un mouvement pour petit orchestre symphonique avec chœur ad libitum pour les mélomanes) composée en 1857. C'est un faible aperçu des créations de Gabriel Fauré, né à Pamiers le 12 mai 1845, mort à Paris le 4 novembre 1924. Fils d'un sous-inspecteur de l'instruction primaire, Gabriel Fauré fut rapidement remarqué par M. de Saubiac, député de l'Ariège, pour ses dispositions étonnantes pour la musique. Pendant neuf ans, il fut l'élève de Niedermeyer, célèbre compositeur et pédagogue du XIXe siècle. D'abord inspecteur général puis professeur de composition, il occupa ensuite le poste de directeur du Conservatoire national. Il a formé des artistes aussi différents que Maurice Ravel, Georges Enesco, Nadia Boulanger et Louis Aubert. Il existe un festival Gabriel Fauré à Pamiers qui accueille les plus grands musiciens. Sa maison natale est visible au n°17 de la rue Gabriel-Péri.

Musiques d’aujourd’hui

Qui ne connaît pas Marie Laforêt (1939-2019), chanteuse et actrice dont les yeux magnifiques resteront associés à jamais à l'interprète de Viens sur la montagne ou Mon amour, mon ami. Elle se considérait comme ariégeoise car petite-fille de Louis Doumenach, qui dirigeait une entreprise d'effilochage de textile à Lavelanet. Elle adorait son grand-père et vécut quelques années en Ariège pour échapper à une sordide histoire dont elle fut victime.
Né en 1953, Christian Ton Ton Salut est un batteur de jazz qui a habité à Pamiers de 1958 à 1977, ville où il a commencé sa carrière avec l'orchestre de Marc Feinder en 1970. Il a accompagné une multitude de grands jazzmen et s'est produit dans le monde entier. Il est également professeur à Toulouse en histoire du jazz et en culture rythmique et organise des Master Classes lors du mondialement connu festival de jazz de Marciac.

La main sur le cœur

L'air le plus célèbre pour tous les Ariégeois installés à travers le monde est Arièjo ô moun païs (Ariège ô mon pays), l'hymne de l'Ariège, composé par l'abbé Maury-Sabas (1863-1923), prêtre musicien du petit village de Miglos. L'abbé repose au cimetière de Varilhes où il a fini sa carrière. Pour l'anecdote, son célèbre chant (localement célèbre) était chanté lors de l'épreuve du certificat d'études à l'école de Varilhes en 1932 ! Chauvins, les Ariégeois ?
De nos jours, un jeune et talentueux compositeur, Florent Adroit, a tenté, avec succès, de créer un nouvel hymne un peu plus moderne en français qui décrit à merveille ce qu'est être Ariégeois. On espère une version occitane. Il a également composé et écrit l'hymne des supporters du Stade Toulousain.

Un département jazzy

Outre ces quelques musiciens célèbres, l'Ariège fête la musique au travers de différents événements et de grands festivals qui se succèdent du printemps à l'été en général (exception faite de Musiques au pays de Gabriel Fauré, qui s'étale du printemps à l'automne). Le jazz est à la fête et on commence en avril par le festival Swing à Mirepoix, qui depuis 25 ans fait swinguer et danser les passionnés de jazz grâce aux nombreux bénévoles investis dans cet événement. Fin juillet, les mélomanes se donnent rendez-vous à Foix pour le festival de jazz, où ils peuvent écouter des virtuoses et des pointures nationales et internationales. À Mazères, se déroule chaque année le Manouch' Muzik Festival ou le festival de jazz manouche. L'esprit de Django Reinhardt flotte sur l'Ariège pendant 4 jours en août avec un festival in et un off. Interprètes et luthiers se retrouvent pour un moment de jazz sans tambour ni trompette.

Des instruments uniques

Le département de l'Ariège en particulier, et l'Occitanie en général, possèdent une riche culture musicale qui leur est propre et qui va bien au-delà de simples notes de musique accrochées à des partitions médiévales. Certains instruments de musique sont typiques, voire uniques, et heureusement quelques groupes et fanfares perpétuent leur utilisation et surtout leur fabrication. Les plus utilisés sont l'aboès, appelé aussi « hautbois du Couserans », les craba – nommées bodega en languedocien et boha en gascon – qui sont des cornemuses, les grailes, également de la famille des hautbois, la flûte à 3 trous, la vielle à roue, les harpes, le brau qui est un tambour à friction ou encore l'accordéon diatonique. À ne pas manquer parmi les nombreux interprètes occitans (même s'ils ne sont pas « d'ici ») que l'on peut entendre sur quelques scènes ariégeoises, le groupe féminin de La mal coiffée qui chante a capella, Nadau très engagé dans l'émancipation de la culture occitane, Christian Salès et le groupe OC et sa musique planante sur des textes médiévaux…

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