L’agulho, bâton gascon
La sauvegarde du patrimoine artisanal gersois repose sur les épaules d’un seul homme : Guy Lanartic. Dans les années 90, il découvre un bâton mangé par les vers dans un grenier. Intrigué par cet objet ouvragé, il effectue des recherches et s’aperçoit qu’il est tombé sur un pan oublié de l’identité gasconne. En 1996, il ressuscite la tradition de l’agulho dans son atelier de Vic-Fezensac. Ce bâton accompagnait les bergers dans leurs transhumances et gardes de troupeaux depuis le Moyen Âge. La première mention de l’agulho, aussi appelé makila au Pays Basque, apparaît dans un manuscrit d’Aymery Picaud en 1134. Ce moine poitevin est l’auteur du premier Guide du Pèlerin et il aura certainement découvert l’existence de l’agulho sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Bâton de marche, c’est aussi une arme défensive. Les ingénieux bergers dissimulaient une dague de 33 cm dans la canne qui leur permettait de repousser les attaques de loups. Le pèlerin se l’est aussi approprié pour se défendre des brigands. Le bâton gascon repose sur un triptyque qui mêle les matériaux naturels : une canne en bois, un pommeau en corne, des viroles, pointes et bagues en métal ouvragé. Sa réalisation très technique associe les savoir-faire de six métiers différents, de la forge au travail du bois, du tournage à la gravure. Si autrefois l’agulho faisait partie de l’attirail gascon au même titre que le béret ou la veste en mouton, c’est aujourd’hui un objet honorifique offert pour marquer une étape importante de la vie. Il faut tout de même compter entre 350 € et 850 € pour la réalisation d’un agulho personnalisé.
Souvenirs savoureux
Beaucoup moins onéreuses sont les spécialités gastronomiques à glisser dans sa valise. Si celles-ci sont largement détaillées dans notre section « Gastronomie », il en est certaines qui méritent votre attention et qui feront l’objet d’un cadeau typique et délicieux. Le foie gras est bien sûr le produit phare du Gers. Il faut le choisir entier et privilégier le foie gras d’oie du Gers gavé au maïs blanc, plus rare, plus cher, mais aussi plus fin que celui de son cousin le canard. La Maison Ramajo à Dému s’en est fait la spécialité. Le Floc de Gascogne, vin apéritif encore méconnu, s’apparente au Pineau des Charentes. Il s’agit d’un assemblage de moût de raisin blanc ou rouge et d’armagnac jeune. La recette date du XVIe siècle, mais sa mise sur le marché de 1976 uniquement ! Vous en trouverez chez (presque) tous les producteurs d’armagnac. Encore plus confidentiel : le Pousse-Rapière. Cette liqueur à base d’armagnac et d’orange amère se déguste allongée avec du vin mousseux. La recette, secrète, a été élaborée dans les années 60 par René Lassus, le maître de chai du château Monluc. Il est commercialisé uniquement par le château et se débusque aussi chez les bons cavistes du Gers.