Découvrez le Kerala : Population

La population du sous-continent indien possède une grande variété ethnique. Elle est composée à plus de 70 % de peuples indo-aryens, vivant principalement au nord du pays, et d’environ 25 % de peuples dravidiens, installés surtout dans le sud de la péninsule. À cela il convient d’ajouter l’influence culturelle et le métissage résultant des vagues successives de marchands venus y faire commerce, d’envahisseurs et de colons européens lors de la longue et tumultueuse histoire du pays : Parthes, Afghans, Grecs, Moghols, peuples d’Asie centrale, Britanniques, Français, Portugais… L’Inde est le deuxième pays le plus peuplé de la planète (1,412 milliard en 2022 selon certaines estimations), juste derrière la Chine, et devrait occuper la première place avant 2025. Le pays possède une forte densité, avec notamment une très forte concentration dans les grandes agglomérations. Pourtant, la majorité des citoyens indiens vit en milieu rural.

Une mosaïque ethnique

La diversité ethnique de l’Inde constitue l’une de ses plus grandes richesses. Les peuples indo-aryens, qui constituent environ 70 % de la population de l’Inde, sont en fait un éventail de peuples différents partageant une même origine linguistique. Ils seraient arrivés sur le sous-continent indien vers 2 000 avant notre ère et ont formé la grande civilisation de la vallée de l’Indus, au nord de l’Inde moderne. Les Dravidiens, qui représentent 25 % de la population, sont majoritaires dans le sud du pays. Les Télougous (Andhra Pradesh, Telangana), les Tamouls (Tamil Nadu), les Kannadigas (Karnataka) et les Malayalis (Kerala) sont d’origine dravidienne. L’origine des langues dravidiennes demeure un mystère, mais on sait qu’elle précède celle des langues indo-aryennes. La culture dravidienne est prépondérante dans le sud du pays et constitue la fierté de ses habitants. Il est d’ailleurs assez mal vu d’essayer de communiquer avec eux en hindi, d’origine indo-aryenne, qui représente à leurs yeux la langue imposée par le gouvernement central. Le pays compte également un nombre conséquent de tribus considérées comme les premiers habitants de la péninsule indienne. Ces peuples tribaux, appelés Adivasi, font l’objet d’un recensement précis de la part du gouvernement. On dénombre 705 tribus répertoriées (scheduled tribes). Les membres de ces tribus sont exclus du système de castes et sont par conséquent tout en bas de la pyramide sociale. Malgré une politique de discrimination positive, ces tribus ont peu accès à l’éducation et leur mode de vie traditionnel est fortement menacé.
Au cours des siècles, les flux migratoires et les conquêtes ont également influé sur la culture, les langues mais également l’origine ethnique de la population : navigateurs d’origines diverses venant faire commerce (Parthes, Romains, Grecs, Arabes), envahisseurs (Moghols, peuples d’Asie centrale) et plus récemment colons européens (Portugais, Néerlandais, Britanniques, Français et Danois).

Données démographiques

L’Inde est actuellement le deuxième pays le plus peuplé au monde, derrière la Chine, et sa population constitue près d’un cinquième de la population mondiale. Selon les estimations, sa population en 2022 oscillerait entre 1,35 et 1,41 milliard d’individus. Contrairement à la Chine et sa politique de l’enfant unique, l’Inde est un pays démocratique et a par conséquent basé sa politique de natalité sur la responsabilisation des ménages. Le gouvernement a mené à maintes reprises des campagnes nationales pour la contraception incitant la population à se rendre dans des centres afin de contrôler les naissances. Aujourd’hui, le boom démographique indien qui a perduré depuis les années 1950 touche à sa fin. Après avoir eu un indice de fécondité supérieur à 2,4 enfants par femme pendant des années, il est retombé à 2, soit en dessous du seuil de remplacement de 2,1, selon une enquête nationale menée de 2019 à 2021. Cette tendance marque une réelle évolution des mœurs, surtout observable en milieu urbain. La population croît d’environ 1,28 % par an et les prédictions indiquent que l’Inde devrait dépasser la Chine et devenir le pays le plus peuplé de la planète d’ici 2025. L’Inde est un pays jeune, avec 26 % de sa population ayant moins de 14 ans et 17 % d’individus entre 14 et 24 ans. En 2022, l’indice de développement humain, utilisé par les Nation unies pour mesurer la qualité de vie d’une population, est de 7 %. Les Indiens du Sud accordent une importance capitale à l’éducation, considérée comme un moyen d’accéder à une vie meilleure. Le taux d’alphabétisation en Inde est de 74 % (82 % pour les hommes et 65 % pour les femmes), et le petit État du Kerala possède le plus fort taux du pays : 94 % (96 % pour les hommes et 92 % pour les femmes). L’espérance de vie moyenne d’un Indien est de 67 ans (69 ans pour les femmes et 65,4 ans pour les hommes). La densité est forte (430 personnes par km2), principalement dans les agglomérations urbaines où les habitants s’entassent de plus en plus. Parmi les villes principales du sud du pays, citons Mumbai (presque 21 millions d’habitants), Bangalore (plus de 13 millions), Chennai (11,5 millions) ou encore Hyderabad (plus de 10 millions). Pourtant, la majeure partie de la population est restée paysanne, avec plus de 70 % de la population vivant en milieu rural.

Le ratio homme/femme dans la population

L’enquête nationale sur la famille et la santé menée en 2019 et 2021 a fait surgir une nouvelle tendance dans le pays : la population compte aujourd’hui plus de naissances de filles que de garçons. Le ratio des naissances est désormais de 1 020 filles pour 1 000 garçons. Pourtant l’Inde continue de compter plus d’hommes que de femmes, avec un ratio de 927 femmes pour 1 000 hommes. En effet, depuis des siècles, le pays connaît un problème de taille : les femmes sont bien moins nombreuses que les hommes. Ce phénomène s’explique surtout par le poids écrasant des traditions, le fait d’avoir un bébé fille étant généralement perçu par la famille indienne comme un lourd fardeau : non seulement une fille représente une main-d’œuvre de moindre importance qu’un garçon, mais surtout la famille doit s’acquitter d’une dot importante pour pouvoir la marier. Cette dot offerte à la famille de l’époux pousse un grand nombre de familles démunies à l’endettement, et même à la ruine. Cette tradition a longtemps pesé dans le pays et beaucoup de bébés filles sont alors tuées avant ou après leur naissance. De fait, un nombre conséquent d’hommes vivent encore dans le célibat et cela a même donné lieu à un véritable trafic humain visant à faire venir des femmes d’autres pays asiatiques pour qu’ils puissent trouver une épouse. L’inversement de cette tendance est principalement due à l’amélioration des conditions de vie, à un meilleur accès à l’éducation et au monde du travail pour les femmes, et à une modernisation des consciences (surtout dans les milieux aisés et urbains). Cependant, l’évolution de la société indienne s’opère très lentement. Si ces chiffres incitent à l’optimisme, il ne faut pas oublier que les infanticides de filles sont encore d’actualité dans plusieurs régions, et plus particulièrement dans certains États du Nord du pays. Même s'il y est également présent, le Sud de l’Inde est moins touché par ce phénomène.

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