Climat général
Le climat du Kerala est modéré et plaisant toute l’année, il fait chaud dans les plaines et le long du littoral, tandis que les températures peuvent parfois être fraîches dans les régions montagneuses, notamment la nuit. On peut cependant distinguer quatre grandes saisons dont les dates varient en fonction des moussons : l’hiver, de novembre à février, l’été de mars à fin mai, et deux saisons des pluies, la mousson du sud-ouest de début juin à fin septembre, et la mousson du nord-est d’octobre à novembre.
L’hiver. L’hiver s’installe après le retrait de la mousson du nord-est, communément vers le début du mois de novembre, et s’étire jusqu’à la fin février. Les températures deviennent plus clémentes et sont très agréables, entre 28° et 18° le long du littoral et dans les plaines, et entre 25° et 10° dans les Ghâts occidentaux. C’est également à cette période que le taux d’humidité est le plus bas. Les journées sont globalement ensoleillées et il pleut peu (seulement 25 mm de précipitations en moyenne). L’hiver constitue par conséquent la saison idéale pour visiter le Kerala et coïncide avec la haute saison touristique. Le pic de fréquentation se situe entre la mi-décembre et la mi-janvier, et il est fortement recommandé de réserver les hébergements à l’avance pour les destinations les plus populaires. Fort logiquement, c’est également à cette période que les hôteliers pratiquent leurs tarifs les plus élevés. Dès la mi-février, les températures commencent à augmenter jusqu’à l’arrivée de l’été.
L’été. Au mois de mars, le thermomètre monte et le taux d’humidité commence à s’élever. D’avril à mai, le climat est chaud et moite, les températures pouvant atteindre les 36°. Il fait pourtant beaucoup moins chaud que dans le reste du pays car le Kerala est protégé des vents chauds du nord par la barrière naturelle constituée par les Ghâts occidentaux, et il bénéficie de brises rafraîchissantes de par sa proximité avec la mer d’Arabie. La prudence est de mise car depuis 2015, des records de chaleur sont régulièrement enregistrés à cette période, avec les mêmes dangers que les canicules que nous connaissons en France. Rester longtemps au soleil peut s’avérer fatal, et la fraîcheur des Ghâts occidentaux constitue alors l’unique alternative à la chaleur qui sévit le long des côtes et dans les plaines. Les pluies sont rares mais des orages, le plus souvent accompagnés d’éclairs et de coups de tonnerre, font leur apparition. Les coupures de courant sont également fréquentes à cette période. Les rivières et les cours d’eau se tarissent, et des pénuries d’eau peuvent même gagner certaines zones de l’État. C’est la saison où l’activité bat son plein, tout le monde travaille. L’arrivée de la mousson du sud-ouest en juin, et aussi des vacances, représente une vraie délivrance pour la majorité des habitants.
Edavappathy : la mousson du sud-ouest. Cette mousson s’installe la première semaine de juin. Elle est appelée Edavappathy au Kerala, car elle arrive au milieu du mois d’Edavam dans le calendrier malayalam. Cette période représente 85 % des précipitations annuelles du Kerala. Les longs jours pluvieux s’enchaînent et l’État tourne au ralenti. Les fortes pluies, les rivières et cours d’eau qui débordent de leur lit, les tempêtes qui entraînent tout sur leur passage, les inondations, ou encore les glissements de terrain sont autant de facteurs qui modifient alors drastiquement la vie quotidienne. Les transports sont également grandement affectés. Pour le voyageur, cette saison n’est pas idéale et peut même s’avérer dangereuse, même sur les plages. Pourtant ce spectacle n’est pas sans intérêt : la nature resplendit et il est fascinant de voir les habitants vêtus de blanc se promener sous les pluies diluviennes, armés seulement d’un petit parapluie, et rester pourtant entièrement secs et propres ! C’est à cette saison que les chutes d’eau sont les plus spectaculaires. À partir du mois de septembre les précipitations sont moins intenses mais restent relativement conséquentes.
Thulavarsham : la mousson du nord-est. La seconde mousson, qu’on nomme localement Thulavarsham, débute au mois d’octobre pour terminer fin novembre. Partiellement freinée par la chaîne de montagnes des Ghâts occidentaux, cette mousson naît du retour des vents de la mousson du sud-ouest. Elle est beaucoup moins importante qu’Edavapatthy et n’affecte pas vraiment le séjour des voyageurs. Les journées sont souvent ensoleillées avec de fortes averses sporadiques accompagnées d’orages, généralement en fin d’après-midi ou en début de soirée.
Dangers naturels potentiels
Le Kerala est soumis à plusieurs risques naturels : pluies torrentielles, inondations, crues, glissements de terrain, érosion du littoral, tsunami… Rassurez-vous cependant, les catastrophes naturelles n’arrivent que dans des cas extrêmement rares et le Kerala reste une destination sûre.
Tsunami de 2004. Le 26 décembre 2004, le Kerala est frappé par le tsunami venu de l’océan Indien. Malgré le fait que son littoral soit situé sur le versant opposé de la provenance de la déferlante, l’État est malgré tout grandement touché, notamment dans les districts d’Ernakulam (Kochi), d’Alappuzha et de Kollam. La vague dévaste près de 200 villages, détruisant complètement plus de 6 000 habitations, en endommageant plus de 11 000, et entraînant l’évacuation de presque 85 000 personnes. Le bilan est dévastateur : le tsunami fait 176 victimes et 1 600 blessés le long de la côte, et affecte sérieusement la vie de plus de 250 000 personnes.
Mousson exceptionnelle de 2018. Tout le monde garde en mémoire les tragiques événements d’août 2018 : des pluies exceptionnelles, couplée à une mauvaise gestion des barrages par les autorités, ont provoqué les pires inondations qu’a connues le Kerala depuis celles de 1924. Dès le 9 août 2018, l’État connaît des précipitations 75 % plus importantes que la moyenne à cette période, les barrages des Ghâts occidentaux sont au maximum de leur capacité de rétention et les autorités n’ont alors plus d’autre solution que d’ouvrir les vannes et de relâcher l’eau… Les rivières débordent grandement, inondent les environs, et de nombreux glissements de terrain se produisent. Le bilan est très lourd : plus d’un million de personnes sont déplacées et près de 500 individus périssent. Un énorme mouvement de solidarité, au niveau régional mais également national et international, a permis de venir rapidement en aide aux sinistrés et de reconstruire les zones affectées en un temps record. Soyez rassurés, les précipitations de cette intensité sont exceptionnelles et ne se produisent, normalement, qu’une fois par décennie…
Inondations de 2019. Du 9 au 29 août, le Kerala est encore touché par des inondations de grande envergure dues à de fortes précipitations lors de la mousson. Échaudé par l’expérience dramatique de l’année précédente, le gouvernement prend cette fois des mesures préventives et évacue des milliers d’habitants des zones à risque vers des camps de secours situés dans des régions sûres. Ces inondations font malgré tout plus d’une centaine de victimes.
Inondations de 2020. Pour la troisième année d’affilée, une mousson importante frappe le Kerala, et, en août, cinq districts sont inondés : Idukki, Wayanad, Malappuram, Thrissur et Kottayam. Un glissement de terrain à Idukki coûte la vie à 66 individus et un avion d’Air India en provenance de Dubaï se crashe sur la piste inondée après deux tentatives d’atterrissage avortées, faisant 21 morts dont les deux pilotes.