Terre de cinéma
Grâce à ses reliefs aiguisés, sa végétation luxuriante et ses villages pittoresques, le Tarn attire des photographes et réalisateurs du monde entier. Apprécié pour son naturel et son aspect sauvage, le département est l’un des cadres préférés du réalisateur Alain Guiraudie. En effet, trois de ses films - Le Roi de l'évasion, Pas de repos pour les braves et Ce vieux rêve qui bouge - furent réalisés sur place. Le dernier d'entre eux fut présenté au Festival de Cannes. Il fut également qualifié de « Meilleur film de 2001 » par Jean-Luc Godard.
Le long-métrage de Philippe Guillard, Le Fils à Jo, s’est servi de la ville de Gaillac comme cadre de tournage. Pour la petite histoire : un des acteurs, Vincent Moscato, avait commencé sa carrière sportive dans le Tarn avant d’embrasser une carrière de rugbyman international.
Plus récemment, le Tarn a été utilisé pour le tournage du film Rémi sans famille, du réalisateur Antoine Blossier, et pour Les Recettes du bonheur, un long-métrage américain produit par Steven Spielberg et Oprah Winfrey avec Charlotte Le Bon et Helen Mirren au casting.
Henri de Toulouse-Lautrec : symbole tarnais
L'illustre petit comte qu'était le peintre Henri de Toulouse-Lautrec est né à l'Hôtel du Bosc, à Albi, le 24 novembre 1864. Atteint depuis son plus jeune âge par la pycnodysostose, due à la consanguinité de ses parents, sa vie fut rythmée par de nombreux soucis de santé, notamment des fractures aux jambes, en partie responsables de sa petite taille (à peine 1,52 m).
Il commence à peindre dès l’enfance, inspiré par les chevaux des prés environnants et l’art japonais. Après avoir convaincu sa mère qu'il pourrait vivre de son art, il s'installe à Paris du côté de Montmartre, et commence à peindre des nus inspirés par Edgar Degas et la vie des cabarets et théâtres parisiens, et tout particulièrement l'univers du Moulin-Rouge. On en vient à le surnommer « l'âme de Montmartre », et nombre de ses contemporains l'ont décrit comme un personnage observateur, capable de peindre avec beaucoup d'humanité. Ses peintures décrivent la vie et la réalité des prostituées comme celles des médecins, des écrivains ou des sportifs. Ses œuvres les plus célèbres sont très probablement Salon, rue des Moulins, Femme à sa toilette et Bal au Moulin-Rouge. Il meurt à Malromé dans l'une des propriétés de sa mère, le 9 septembre 1901, de la syphilis et des suites de son alcoolisme.
A sa mort, un de ses amis, Maurice Joyant, demanda la création du musée Toulouse-Lautrec à Albi. Dans ce but, les parents du peintre firent une généreuse donation de plus de 1 000 œuvres. Aujourd’hui, elles sont abritées dans la ville natale de l’artiste, au sein du splendide palais de la Berbie, l’unique musée au monde consacré à Toulouse-Lautrec.Le musée des Beaux-Arts de Gaillac
On ne peut pas mentionner les beaux-arts du Tarn sans parler du splendide musée de Gaillac. Installé dans le Château de Foucaud (XVIIe siècle) depuis 1934, le château-musée a été réaménagé en 1994 afin de mieux valoriser son jardin à l'italienne et à la française, ses beaux bâtiments de briques et ses expositions permanentes comme régulières.
Entre ses murs, le musée conserve un impressionnant fonds composé de sculptures, de dessins d'artistes des XIXe et XXe siècles, principalement régionaux, et de peintures. La collection majeure du musée provient des œuvres léguées en 1895 par le peintre gaillacois Firmin Salabert (1811-1895). Elève de l’artiste néo-classique Jean-Auguste-Dominique Ingres - qui servit d’inspiration à Edgar Degas, Auguste Renoir et Pablo Picasso - il a obtenu l’essentiel de sa reconnaissance à l’aide de ses portraits. Il a légué à sa ville natale de nombreux pastels et dessins des artistes romantiques des années 1830 qu'il accompagnait dans leurs déplacements à Paris et Londres. La collection du Musée des Beaux-Arts de Gaillac comprend aussi de beaux paysages des Alpes.Les autres musées d’art
Déjà, l’Abbaye-école de Sorèze, sublime monument historique situé dans la Montagne Noire, abrite depuis 2015 le Musée Dom Robert et de la tapisserie du XXe siècle. Ce jeune conservatoire est dédié à l’œuvre originale et prolifique du peintre-cartonnier Dom Robert, de son vrai nom Guy de Chaunac-Lanzac (1907-1997). Le fonds du musée rassemble deux collections : les œuvres de Dom Robert (60 tapisseries, 2 156 dessins, 23 aquarelles et 1 peinture, 129 cartons de tapisserie et 16 maquettes) et une compilation de 35 tapisseries de 12 autres artistes (Lurçat, Prassinos, Tourlière…) qui ont participé au renouveau de la tapisserie d'Aubusson.
Au nord du département, vers Gaillac, le musée de Lisle-sur-Tarn se prêtera également à une jolie visite. Il porte le nom et rend hommage au plus illustre de ses enfants, le dessinateur et graveur Raymond Lafage (1656-1684). Fondé à la fin du XIXe siècle, sous l’impulsion d'érudits locaux comme Achille Gaillac et Jules Rigaud, il héberge un fonds prodigieux composé des œuvres de l’artiste. Il permet de découvrir les différentes techniques de gravure en creuse ou taille douce et de mieux comprendre le savoir-faire et le talent qui se cachent derrière chacun de ces traits. En parallèle, le musée accorde une belle place à des œuvres d’artistes de la région, notamment le sculpteur castrais Jean-Jules Cambos (1828-1917), le portraitiste haut-garonnais Jean-Pierre-Victor Maziès (1836-1895), le peintre fourquevalois Jean-Paul Laurens (1838-1921) et le peintre audois Eugène Pech (1923-1991).
Ne quittez pas le département avant d’avoir visité le musée Goya, à Castres. Musée d’art hispanique unique en France, il est installé dans un ancien palais épiscopal du XVIIe siècle dont les plans ont été réalisés par Jules-Hardouin Mansart, l’un des architectes de Versailles. Cet écrin prestigieux abrite le legs de Pierre Briguiboul, fils d’un peintre et collectionneur castrais, de 1894. La Ville de Castres déterminera sa vocation hispanique en faisant entrer au musée trois toiles de Goya, direction qui fut affirmée par des dépôts prestigieux du musée du Louvre en 1949. Depuis, la politique d’acquisition permet d’enrichir régulièrement cette remarquable collection : séries de gravure de Goya, achat de la série Gaudí de Joan Miró, etc. Aujourd’hui, le musée couvre une période allant de l’Antiquité au XXe siècle.