125 000 av. J.-C
Les origines
Apparitions des premières traces humaines à Jebel Faya dans l’émirat de Sharjah. Les hommes se nourrissent essentiellement de la cueillette et de la chasse. Des vestiges fossiles et des outils de pierre témoignent de leur présence.
3 000 av. J.-C
Le site archéologique Hili à Al Aïn, révèle aux archéologues français la domestication des caprinés et la présence du sorgho. Naissance des palmeraies agricoles et nécropole de Jebel Hafit à Al Aïn.
2 500-1300 av. J.-C
L’âge de bronze est une période importante pour cette région. La période Umm al-Nar emprunte son nom aux tombes circulaires communes, dont la meilleure reconstitution se trouve à Hili, au nord d’Al Aïn. Elles recelaient, enserrés dans des boîtes de pierre tendre, des objets (peignes, bracelets) de différente facture, ce qui confirme l’hypothèse de nombreux contacts avec la Mésopotamie, mais aussi avec l’Iran, la vallée de l’Indus (Pakistan) et la Bactriane (Afghanistan). Cette péninsule devient aussi le principal pourvoyeur en cuivre de la Mésopotamie, extrait des monts Hajjar et exporté par voie maritime sous forme de lingots et d’objets manufacturés. Non loin de Dubaï, le site archéologique de Saruq al Hadeed porte la trace de cette période prospère. C’est à la fin de la période du Néolithique que la région connaît un réchauffement climatique.
1 300-0 av. J.-C
Âge de Fer : Paradoxalement, l’importance du fer dans la région se voit reléguée au second plan par l’arrivée de trois facteurs prééminents dans l’organisation du mode de vie des habitants. Tout d’abord, la découverte d’un nouveau principe d’irrigation, le falaj, permettant l’adduction d’eau par canaux artificiels, souterrains ou non, depuis la montagne jusqu’aux cultures, provoque une croissance inespérée des ressources. Parallèlement, la domestication du dromadaire apporte un nouveau moyen de transport et favorise les contacts marchands. Ayant repoussé toute domination étrangère, la région se trouve désormais libérée du joug perse, imposé par Darius le Grand à la fin du Ve siècle av. J.-C., et victorieuse des tentatives de domination gréco-romaines menées par Alexandre le Grand et ses successeurs.
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Période Ed-Dur : Le territoire des émirats est alors déjà un grand centre de pêche perlière. À partir du Ier siècle, les renseignements sur la période Ed-Dur sont plus précis, grâce à quelques écrits qui apparaissent et qui concernent la région. Ainsi, Pline le Jeune évoque, dans son Histoire naturelle, la présence de nombreux villages dans la zone correspondant aujourd’hui aux Émirats et évoque un peuple nomade vivant tantôt de la pêche sur le littoral, tantôt des ressources du désert.
550-632
Les chrétiens de l’église assyrienne animent la communauté monastique nestorienne de Sir Bani Yas Island. Ils organisent le commerce de la perle et prélèvent les impôts.
632-1448
La période islamique : Tandis qu’au cours des premiers siècles s’affirme l’influence perse et que coexistent plusieurs courants religieux (paganisme arabe, christianisme nestorien…), l’arrivée dans la région des disciples du prophète Mahomet, mort en 632, sonne la conversion des habitants des émirats à l’islam. De nombreuses tribus nomades tentent de résister, mais les Al-Julanda, aidés par le successeur de Mahomet, le premier calife Abu Bakr, remportent une victoire décisive à Dibba (10 000 morts) et s’implantent dans la région pour longtemps.
1448-1657
La domination portugaise : En 1448, les Portugais, après avoir pris le contrôle de plusieurs îles situées sur la route des épices, s’emparent du territoire jusqu’alors sous la tutelle d’Ormuz, afin d’étendre leur puissance commerciale jusqu’en Inde et s’attribuer le monopole des échanges entre l’Europe et l’océan Indien. Les Bédouins de la tribu Bani Yas occupent l’oasis de Liwa et le joaillier Gasparo Balbi évoque l’île de Dalma dans son récit de voyage.
Milieu du XVIIe
Au milieu du XVIIe siècle, les Portugais sont chassés de toutes leurs positions par les Anglais et les Hollandais. Ils laissent en revanche le souvenir d’une domination parfois cruelle à l’égard de la population. Et leur présence, qui a duré près d’un siècle et demi, aura eu pour conséquence de resserrer le tissu de certaines tribus locales.
1761-1791
Originaire d'Arabie saoudite, la grande tribu bédouine des Bani Yas s'implante d'abord dans l'oasis de Liwa, où elle fonde une entité villageoise qui englobe une quarantaine de hameaux et qui constitue un pôle social et économique important pour la région depuis le XVIe siècle. De type confédéral, la tribu des Bani Yas compte une vingtaine de clans. Des différences dans le mode de vie apparaissent entre eux selon qu'ils pratiquent la pêche ou la culture, mais ils se côtoient, s'entraident et se mélangent constamment, assurant à la tribu une parfaite cohésion. En 1761, le clan des Al-Nahyan fonde Abu Dhabi, dont l'importance, à partir de 1791, devient telle que le chef politique de tous les groupes Bani Yas (cheikh Shakbut) quitte Liwa pour s'y installer. En 1790, la première pierre du fort Al Fahidi dans la Creek de Dubaï est posée.
1791-1853
Les Etats de la Trêve : alors que les grandes puissances européennes (Hollande, France et surtout Grande-Bretagne) convoitent logiquement la région après le départ des Portugais, de nombreux affrontements opposent les équipages des navires affrétés par les cheikhs locaux à ceux des vaisseaux anglais. Une tribu originaire de Ras al-Khaïmah, les Qawassim, s’emploie à affirmer sa puissance navale et devient une menace sérieuse pour la flotte britannique. Les luttes entre Qawassim et Britanniques semblent prendre fin en 1820, lorsqu’un accord de paix est signé entre la Grande-Bretagne et les sept cheikhs de la côte d’Oman, dont les Britanniques reconnaissent désormais l’indépendance et qu’on appelle les « Etats de la Trêve ». Une trêve temporaire est décidée durant la saison des perles et reconduite chaque année, puis pour une période de dix ans. Il faudra attendre 1853 pour que la signature d’un traité de paix permanent permette enfin aux émirats de retrouver un contexte apaisé, favorable au redémarrage de leur commerce maritime et de leur économie.
1833
En 1833, les membres du clan Al-Bu Falah d’Abu Dhabi, dont descend directement la famille Maktoum actuellement au pouvoir, s'établissent dans la crique de Dubaï.
XIXe siècle
L’industrie perlière est en plein essor. La future ville n’est encore qu’un modeste village de pêcheurs, sous protection britannique, mais Dubaï profite déjà d’une situation privilégiée au bord d’un long bras de mer favorable aux échanges commerciaux. Son développement commence par le quartier de Shindagha, où accostent les navires et où les habitants sont essentiellement de souche arabe. Le négoce se développant logiquement sur la même rive, le fort Al Fahidi et la Grande Mosquée deviennent le centre de la cité, où une importante communauté indienne est recensée.
1902-1929
Les États de la Trêve sont frappés de plein fouet par la guerre, qui met un coup d'arrêt brutal. La partie de Deira, sur la rive opposée, devient la plus peuplée au début du XXe siècle, avec l'arrivée de Persans et d'Indiens baloutches. À cette époque, Dubaï présente déjà une communauté multinationale, tournée vers l'industrie perlière et le commerce. On estime que, parmi les ports de la côte de la Trêve, Dubaï possédait le plus grand nombre d'hommes travaillant sur des embarcations perlières et que, au lieu de retourner dans le désert à la fin de la saison, les équipages ont commencé à résider sur la côte toute l'année, ce qui constituait un début de sédentarisation. En 1902, alors que Cheikh Maktoum Bin Hacher, libéral et visionnaire, dirige la ville, un événement marquant vient précipiter l'essor croissant de la cité : des taxes très élevées sur le transit de marchandises viennent frapper les ports de la côte persane, ce qui a pour conséquence directe le report de tous les échanges, entre l'Inde et la côte de la Trêve, sur le port de Dubaï. En 1920, alors que les taxes se durcissent dans les ports persans, Cheikh Saïd Bin Maktoum propose aux marchands durement ponctionnés de venir s'installer définitivement à Dubaï, non loin du fort. Originaires pour la plupart de Bastak, ces marchands s'établissent avec leurs familles dans la zone qui correspond à l'actuel quartier de Bastakiya. Ils apportent avec eux leur savoir-faire en matière d'architecture et introduisent la tour à vent dans le paysage de la ville, désormais ouverte à de nouvelles influences socioculturelles. Dubaï connaît alors une période glorieuse de croissance économique.
1930-1935
Le déclin de l’industrie perlière : la prospérité des émirats reposant essentiellement sur le commerce des perles, à la fin des années 1930, aux échanges commerciaux. À quoi s'ajoutent également la concurrence du marché perlier japonais et le contexte de crise économique qui secoue le monde depuis 1929. Malgré le développement d'un commerce parallèle à celui des perles, les Émirats voient inéluctablement leurs échanges se raréfier et la population souffre de la faim. Le riz, le sucre et le thé manquent, et la Grande-Bretagne se trouve dans l'obligation de fournir des rations aux pays des États de la Trêve. Les plongeurs pêcheurs de perles tentent de se reconvertir en manœuvres pour le déchargement des bateaux.
1935-1968
La quête de l’or noir : alors que des études sur les ressources pétrolières du pays sont déjà en cours depuis quelques années, en 1935, Cheikh Saïd bin Maktoum de Dubaï est le premier à passer un accord avec la compagnie Petroleum Development, bientôt suivi par l’émir d’Abu Dhabi, Cheikh Shakbut. Cheikh Saïd bin Maktoum et son fils Rashid lancent Dubaï dans un vaste programme de réaménagement de la Creek. Grâce à l’émission de bons vendus aux marchands et à un prêt concédé par le Kuwait, des travaux de désensablement de la Creek sont financés dès 1958 et des navires de gros tonnage parviennent aisément à circuler et trouver refuge à l’intérieur du bras de mer dès 1963, faisant passer le volume du commerce de 2 000 tonnes en 1951 à 20 000 tonnes en 1963, quelles que soient les marées. Dubaï prend ainsi l’avantage sur Sharjah, le port concurrent, fief des Qawassim, les « patrons » du nord. En 1958, Cheikh Saïd meurt et Cheikh Rachid devient le souverain. Le développement de la ville nécessite l’ouverture d’un bureau d’architecture pour la planification de l’urbanisme. John Harris, un Britannique, va devenir un des conseillers les plus proches du souverain et va présenter deux plans urbanistiques magistraux pour le développement de Dubaï en 1960 puis en 1971, il devient urgent d’élargir les rues, d’organiser l’approvisionnement en eau et de poursuivre les travaux d’aménagement des rives de la Creek pour le chargement des marchandises. En 1959, une piste d’atterrissage en pierre saline est construite pour accueillir les appareils de plus en plus nombreux des compagnies étrangères. En 1963, un premier pont baptisé Al Maktoum bridge est construit au-dessus de la Creek et est ouvert aux automobilistes qui évitent ainsi un long détour. Ce n’est qu’en 1966 que le pétrole est découvert à Dubaï et lorsque l’exportation du pétrole devient imminente, la création d’un nouveau port en eau profonde devient nécessaire d’autant que la Creek est saturée. Port Rashid est inauguré en 1970.
1968
En 1968, les Britanniques annoncent leur intention de se retirer trois ans plus tard. Devant la perspective de cette future indépendance, Cheikh Zayed, le numéro un d'Abu Dhabi, rallie aussitôt les dirigeants des autres émirats. Il les invite à former une fédération solide.
Le 2 décembre 1971
Proclamation des Émirats Arabes Unis
Rassemblant Abu Dhabi, Dubaï, Sharjah, Ajman, Umm al-Quwaïn et Fujaïrah. Sheikh Zayed est élu président de ce nouveau pays. Quelques semaines plus tard, Ras-Al-Kaïmah les rejoint.
1971-1979
Les changements économiques intervenus après le choc pétrolier de 1973 et l'accroissement des ressources pétrolières aboutissent à la prise de conscience de la nécessité de diversifier les guichets de revenus, vers l'industrie pour Dubaï. L’émirat diversifie son économie à partir de Jebel Ali, zone franche située à 30 kilomètres du centre, sur le littoral. En 1975, une année avant l’ouverture du premier hôtel de luxe de Dubaï (Intercontinental), Harris propose la construction du premier gratte-ciel pour abriter le premier centre des congrès de la ville. Le World Trade Center sera inauguré par la reine Elizabeth et Cheikh Rashid en 1979, devenant le plus haut gratte-ciel du Moyen-Orient. Il figure fièrement sur tous les billets de 100 AED.
1979-2004
L’émirat de Dubaï se lance dans des projets gigantesques à l’initiative de Cheikh Rashid, convaincu très tôt qu’une grande part des revenus pétroliers doit être consacrée à la préparation de l’après-pétrole.
Après les événements survenus en Iran en 1978-1979, la conscience politique s'accroît dans le pays et, le 19 février 1979, le CNF se réunit pour décider du regroupement des forces armées, de l'abolition des frontières intérieures, de la planification globale de l'immigration dans le pays, ainsi que de la répartition des richesses par le contrôle fédéral. En 1981, c’est la création du Conseil de coopération du Golfe (CCEAG), comprenant les Émirats arabes unis, l'Arabie saoudite, Bahreïn, le Koweït, Oman, le Qatar. Le mauvais état de santé de Cheikh Rashid, jusqu’à sa mort en 1990, ralentit les réalisations pendant quelques années. Il faut attendre le début des années 90 et l’arrivée de son frère Cheikh Maktoum pour constater l’émergence de nouveaux projets.
2004
Mort du père fondateur des Émirats à l'âge de 86 ans. Sheikh Khalifa, son fils, devient à sa suite le deuxième président des Émirats arabes unis et émir d'Abu Dhabi.
2006
À la mort de son oncle, Cheikh Mohammed bin Rashid al Maktoum devient souverain de Dubaï, vice-président et Premier ministre. Cheikh Mohammed de Dubaï entreprend des projets architecturaux gigantesques qui voient le jour et font parler d'eux dans le monde entier (Burj al-Arab, la Marina, la Palm et Burj Khalifa). Dubaï apparaît comme un pôle financier et commercial, incontournable dans toute la péninsule et dans le Moyen-Orient.
2009
La dette globale de Dubaï est estimée à 80 milliards de dollars. Abu Dhabi prête 10 milliards pour éviter la faillite.
2010
Ouverture de la Burj Khalifa, la plus haute tour du monde.
2011
Les EAU participent pour la première fois au G20, sur invitation de la France.
2014-2015
Depuis, la menace islamiste grandissante dans les pays de la région a obligé les EAU à se mobiliser par crainte que l’instabilité ne se répande chez eux. Ils ont participé à différentes frappes aériennes : en 2014 en Libye contre des militants islamistes ainsi qu’en Syrie contre Daech, et en 2015 au Yémen contre les rebelles houthistes. En mars 2014, pour la première fois, des tensions importantes conduisent les EAU, aux côtés de Bahreïn et de l’Arabie saoudite, à tenir tête publiquement au Qatar dont ils réprouvent le soutien au mouvement islamiste.
2017
Les Émirats arabes unis coupent leurs relations avec le Qatar. Crise du Golfe.
2019
Présence historique du pape François invité à Abu Dhabi dans le cadre de l'année de la Tolérance. Signature entre le Pape François et le Grand Imam d’Al-Azhar du document sur la fraternité humaine pour la paix dans le monde et la coexistence commune.
2020
En août, normalisation totale des relations entre les Émirats arabes unis et Israël avec la signature des accords d’Abraham.
2021
En janvier, rétablissement des relations avec le Qatar. Organisation de l’Exposition Universelle par la ville de Dubaï, entre le 1er octobre 2021 et le 31 mars 2022.
2022
Décès de Cheikh Kalifa. Cheik Mohamed bin Zayed devient le nouveau gouverneur d’Abu Dhabi et troisième président des EAU le 14 mai. C’est aussi le fils de Cheikh Zayed, demi-frère de Cheikh Khalifa.