Guide de voyage Liban-Nord
La Kadisha est la vallée sainte où sont venus se réfugier les premiers chrétiens rattachés à Rome, les maronites disciples de saint Maron. Portant le nom du nahr " fleuve " Qadisha, qui coule au fond de la vallée, on l'appelle aussi " vallée des Saints " et " la vallée aux mille couvents ", chaque grotte ayant abrité une communauté religieuse, un ermitage...
Truffée de grottes et d'abris sous roche que l'homme a utilisés depuis le IIIe millénaire avant J.-C. jusqu'à la période romaine, la vallée fut - au cours de l'époque médiévale - parsemée de nombreux ermitages, chapelles et monastères destinés à protéger les moines et soufis qui venaient s'adonner à la prière et à la méditation. Parmi ces monastères ont figuré le premier siège du patriarcat maronite, le couvent de Qannoubine, le couvent de Saint-Antoine de Kozhaya où fut installée la première imprimerie du Moyen-Orient vers la fin du XVIe siècle et le couvent de Saint-Elisée où a été créé l'ordre maronite.
Le premier jésuite, Eliano, est arrivé dans la vallée en 1580 ; d'autres sont arrivés à partir de 1590. Un bateau les amenait à Tripoli, et le lendemain ils se rendaient à pied ou à dos de mule pour rencontrer le patriarche. On peut aussi visiter des couvents taillés dans la montagne, là où se réfugièrent moines et religieux pour échapper à l'adversité.
Fermée par un grand cirque que domine la chaîne du Mont-Liban, commençant près de Bécharré, Wadi Kadisha est une profonde vallée où s'intercalent de nombreux vallons.
De multiples sources viennent arroser les cultures en terrasses, tandis que les troupeaux de chèvres paissent paisiblement sur les hauteurs.
La vallée de la Kadisha mérite que l'on s'y attarde, soit lors d'une promenade en voiture avec des haltes à chaque village et monastère quand ils sont accessibles, soit à pied - à partir d'un village - pour aller faire une randonnée ou une excursion.
Merveille de la nature, la vallée de la Kadisha est cependant en danger. Des constructions illégales et des décharges sauvages viennent défigurer le paysage.
Cette situation pourrait lui coûter sa place parmi la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. Normalement protégée par décret, la moindre construction nécessite l'aval de plusieurs institutions locales (DGU, DGA, Ordre maronite, etc.). Pourtant, certains propriétaires ont agrandi leurs biens sans autorisation.
www.qadishavalley.com