Introduction

Un camping-car bien entretenu toute l’année tombera moins en panne pendant les vacances, pensez-y ! Il est important d’en prendre soin, de vérifier que tout fonctionne, de réparer une anomalie déclarée le plus rapidement possible, seul ou avec l’aide d’un professionnel si vous ne vous y connaissez pas assez. Dans la majeure partie des cas, plus vous laisserez traîner, plus les coûts de réparation seront onéreux. C’est pourquoi il faut compter dans votre budget des frais d’entretien. La durée de vie de votre camping-car s’allongera. Peu de gens partent toute l’année en camping-car, pourtant, certains courageux bravent froid et neige pour un voyage hivernal. Comment bien l’aborder ? Comment hiverner votre véhicule pour le retrouver en bon état dès l’apparition des beaux jours et l’envie de repartir sur les routes ? Nous vous livrons tous nos conseils quant à l’entretien, l’hivernage, le camping-carisme blanc, et la gestion de la panne.

L’entretien général

Pour la longévité du véhicule, un entretien moteur est recommandé tous les 15 000 km. Avec les véhicules actuels, vous pouvez parcourir plus de 50 000 km sans changer d’huile moteur. Il est néanmoins recommandé de vidanger plus fréquemment. De même, les freins, fortement sollicités, doivent être régulièrement contrôlés. Certaines opérations, pas forcément compliquées, sont à effectuer soi-même. Lorsque vous lavez votre camping-car, commencez par le toit, propice aux traînées noirâtres, et profitez-en pour vérifier les joints de mastic. Le lavage extérieur de la cellule est comparable à celui d’une automobile. Passage au jet à haute pression, brosse spéciale sur manche télescopique, serpillière, à chacun sa méthode. Le réservoir d’eau propre est à nettoyer avec de l’eau de Javel diluée une fois par an. Rechargez les batteries une fois par mois pendant 72 heures pour éviter qu’elles ne se détériorent. Prenez soin de vos essuie-glaces. Pour cela, relevez-les en hiver pour éviter qu’ils ne gèlent ; lorsqu’il fait chaud, protégez le caoutchouc qui risque de fondre avec une couverture. Enlevez la poussière avec un chiffon. Il faudrait, en théorie, changer une fois par an les balaies d’essuie-glace…

L’humidité : point le plus important à surveiller

L’eau est la bête noire des camping-cars et, contrairement à ce que l’on pourrait croire, ces derniers ne sont pas étanches. Tous les modèles risquent, à un moment de leur vie, de connaître des infiltrations. C’est pourquoi un contrôle d’humidité annuel est le seul moyen de prévenir au plus tôt l’infiltration. Les signes les plus courants et qui doivent vous alerter : traces noires ou de rouille, odeurs de moisi, tâches au plafond, banquettes et coussins humides, extérieur bondé ou déformé. En cas d’infiltration découverte, si votre camping-car est neuf, vous utiliserez la « garantie étanchéité » valable entre cinq et quinze ans, selon que vous avez ou non pris une extension de garantie. Pour que le concessionnaire ou le revendeur de la marque accepte bien la garantie et prenne à charge les frais, le contrôle du taux d’humidité doit être effectué avant la date anniversaire du véhicule, chaque année, dès la première année. Un oubli et la garantie s’annule, attention ! Les professionnels sont très stricts dessus car cela engage de gros frais de réparation en cas d’infiltration. Le contrôle du taux d’humidité coûte une grosse centaine d’euros. Au-delà de la garantie, ne passez pas à côté de ce contrôle, camping-car neuf ou d’occasion.

Les pneumatiques

Ils doivent être surveillés de près, car ils sont soumis à des pressions importantes. A pleine charge, une bonne pression des pneus du véhicule est essentielle. Si les pneus semblent écrasés alors qu’ils sont correctement gonflés, vérifiez que vous n’êtes pas surchargé. Si ce n’est pas le cas, répartissez mieux la masse à l’intérieur de la cellule. Il est recommandé de répartir le chargement dans le véhicule pour éviter les surcharges localisées. Ne jamais entreposer les objets lourds (boites de conserves) dans les placards du haut. Il faut également respecter les pressions de gonflage spécifiques aux conditions d’utilisation et les vérifier à froid. Le poids sur chaque roue ne doit pas dépasser la limite acceptable par le pneumatique. Pour rappel, le contrôle de la pression des pneus s’effectue à froid, c’est-à-dire avant d’avoir roulé. Un pneu sous-gonflé ou écrasé risque d’exploser. Autre point à surveiller : le vieillissement des pneus. Si le kilométrage de votre camping-car reste relativement faible d’une année à l’autre, vos pneus vieillissent d’un an, eux. Après trois ans, ils n’auront peut-être pas l’air usés, mais ils seront vieux. Posez-vous alors la question de les changer ou non. Lors des révisions du véhicule, n’hésitez pas à questionner votre concessionnaire ou garagiste.

Le budget moyen annuel de l’entretien

Tous frais confondus, il vous faudra prévoir, en visant large, 2 000 euros de frais d’entretien à l’année. 150 € environ pour le contrôle d’étanchéité, 250 € de produits ménagers d’entretien adaptés au camping-car, le changement de pneus tous les trois à cinq ans environ, ce qui fait une moyenne de 150 € par année, le contrôle technique de 83 € tous les 2 ans (soit 41,5 €/an), l’hivernage variant entre 300 et 500 € par an s’il y a besoin de parquer le camping-car ailleurs que chez vous, l’assurance entre 350 et 550 € par an, la vidange, le changement de plaquettes de freins…

Les pannes les plus courantes

Le moindre dysfonctionnement peut faire paniquer. Que se passe-t-il et cela est-il réparable ? Dans la plupart des cas, la panne trouve une solution. Loin d’être exhaustif, c’est le cas d’une mauvaise circulation de gaz, d’un pneu crevé, d’une panne d’électricité dans la cellule (généralement un fusible grillé), de la pompe à eau qui ne fonctionne plus... Consultez en premier lieu le livret du camping-car, une mine d’informations. Des tutos en ligne peuvent vous aider. La consultation des forums et l’aide en ligne sont très efficaces mais, à distance, toutes sortes de conseils vous sont délivrés ; on peut alors parfois se sentir perdu si la panne n’est pas résolue à force d’essais ou par manque de connaissances techniques. Votre meilleur interlocuteur reste néanmoins votre concessionnaire ou un garage professionnel de la marque de votre camping-car, amenés à gérer la panne presque tous les jours. A savoir que pleins de petits travaux se font seuls en achetant des pièces détachées facilement changeables.

L’hivernage

Un hivernage bien préparé facilite la mise en route de votre véhicule en début de saison. Commençons par l’eau. Pour des raisons d’hygiène, nettoyez les tuyaux et les réservoirs. Contre le gel, vidangez les réservoirs, les tuyaux et la pompe. Démontez cette dernière, vous nettoierez le filtre et la stockerez dans un endroit chaud. Laissez les robinets ouverts, enlevez les bouchons des éviers, du lavabo et du réservoir d’eau propre. Vidangez bien le boiler. Et pourquoi ne pas le détartrer ? Se munir d’un récipient pour recueillir les eaux usées, le gel empêchant parfois de les conserver dans le réservoir d’eaux usées. Lorsque le gel est faible, quelques poignées de gros sel permettent de ne pas geler le réservoir des eaux usées.

Surveillez le bon état de la ventilation pour éviter qu’une mauvaise odeur n’imprègne votre camping-car. Laissez les lanterneaux légèrement ouverts avec une moustiquaire. Ne jamais obstruer les aérations de la cellule. Passez l’aspirateur sur les grilles d’aération extérieure. Nettoyez le réfrigérateur et laissez sa porte entrouverte. Rincez et désinfectez la cuve des toilettes chimiques. Les joints de caoutchouc n’aiment pas trop le froid. On pourra les traiter avec une graisse adaptée. Il est préférable de rentrer literie, matelas, coussins qui prendraient l’humidité.

Des insectes peuvent se nicher dans la sortie d’air du boiler. Pour la carrosserie, prévoyez un bon nettoyage, comme pour les baies. Allégez autant que possible le poids sur les pneus. Ne serrez pas le frein à main, quitte à mettre des cales, pour éviter les problèmes en cas de gel. Videz les placards et les coffres, et passez un coup d’aspirateur. Si vous possédez un climatiseur, bouchez l’arrivée d’air. Ne pas oublier de fermer les trappes d’aération du poste de conduite, source de courant d’air froid. Contrôlez la qualité du liquide dans le circuit de refroidissement ainsi que celle de l’huile moteur qui doit être adaptée aux températures attendues. Vérifiez l’état de la batterie et des pneus.

Contrôlez le bon fonctionnement du chauffage et de tous les accessoires participant à la bonne visibilité. Enduire d’un produit à base de silicone ou de vaseline tous les joints des portières et des coffres. Une isolation externe du pare-brise sera efficace.

Où laisser son camping-car durant l’hivernage ?

Un local couvert et chauffé est la meilleure solution pour parquer votre camping-car. Ne le garez pas dans l’herbe, trop humide, ni à la lumière. Il existe des housses de protection ; intéressant si vous laissez le véhicule dans une grange où les oiseaux viennent nicher. Si vous n’avez pas de place là où vous résidez, commencez par prospecter autour de chez vous, surtout si vous vivez à la campagne. Il se peut que des agriculteurs, des voisins disposent d’un hangar ou d’un grand espace et acceptent d’hiverner votre camping-car. Prévoyez à l’avance l’hivernage, car en fin de saison tout le monde se précipite et les places sont rares. Des sites comme Stockly ou Hivernage C.C vous mettent en relation avec des particuliers qui proposent l’hivernage. Les locations sont généralement annuelles, avec ou sans contrat (un contrat vous assurant une prestation claire), ou pour une durée de 6 mois.

Le retour des beaux jours

Passons en revue les points à surveiller avant de reprendre la route.

D’abord, les batteries. Comment ont-elles passé l’hiver ? Vérifiez le niveau d’électrolyte avant de charger. Bien charger les deux batteries (24 heures) lors d’une remise en route. Si le camping-car est resté totalement immobile pendant l’hiver, il faut regonfler les pneus. C’est l’occasion de vérifier la roue de secours. Un coup d’œil sur le carnet de révision, un autre sur celui de la date du contrôle technique, passons à la cellule.

La pompe fonctionne-t-elle ? L’auvent est-il en état ? Vérifiez le boiler, le marchepied, le réfrigérateur, le chauffe-eau, le chauffage, ainsi que les accessoires. Nettoyez votre réservoir avec de l’eau de javel, remplissez-le et faites fonctionner la pompe pour remplir le boiler. Vidangez l’air des tuyaux en les laissant ouverts. Branchez le réfrigérateur sur le 220 V. N’oubliez pas de vérifier que la lyre de gaz tiendra encore une saison. Facile, sa date limite d’utilisation est de 3 à 4 ans.

Le caravaneige : prendre la route en hiver

Fan de ski et de sports d’hiver, soyez confiant et certain de votre système de chauffage avant de partir. Assurez-vous aussi de vos ressources propres. La nuit tombe vite, on consomme plus d’électricité et de chauffage. Sans générateur, il est compliqué d’envisager le stationnement libre en montagne en hiver. Il faut prévoir des chaînes et s’entraîner à les monter à l’avance, ce qui n’est pas facile avec des roues de grand diamètre. Elles se montent toujours sur les roues motrices. Pour la mécanique, pensez à vérifier le niveau de protection antigel du liquide de refroidissement, remplissez le réservoir lave-glace avec un produit contre le gel, et changez la batterie moteur si vous doutez de sa capacité. Le démarrage par grand froid d’un moteur diesel qui n’a pas fonctionné depuis plusieurs jours demande beaucoup de puissance.

Enfin, munissez-vous d’une pelle à neige afin de prévoir de déneiger le toit. Si le camping-car n’est pas équipé d’une échelle, embarquez un escabeau, ainsi qu’une raclette avec un long manche. Il ne vous reste plus qu’à en profiter !