Introduction

Plus compacts et discrets que des camping-cars, au stationnement plus aisé grâce à leur hauteur, les vans et fourgons aménagés constituent l’apanage du baroudeur indépendant en quête de liberté et de contact avec la nature. Neufs ou collector, déjà tout équipés ou que l’on aménage soi-même après l’achat de l’utilitaire, les configurations sont nombreuses. Bien que moins onéreux qu’un camping-car (environ 15%), le prix neuf reste relativement élevé, à partir de 35 000 €. Quelles différences entre un van et un fourgon aménagé ? Dans quels cas opter pour ce genre de véhicule de loisirs à la place d’un camping-car ? Quels équipements, quelle autonomie sont envisageables sans rogner sur le confort ? Quelle réglementation s’applique ? Retrouvez dans ce dossier un comparatif des meilleurs vans et fourgons aménagés, une foule de conseils pour l’aménagement, les itinéraires que vous choisirez d’emprunter et le type de voyage qui s’offre à vous.

Van, fourgon : quelles différences ?

La réponse est loin d’être figée dans le marbre. Les termes van et fourgon sont souvent utilisés pour désigner l’un et l’autre, sans grande distinction de la part du public. Nul doute qu’en lisant le titre de ce dossier vous ayez, vous aussi, confondu les deux, tout en comprenant le type de véhicules qui seraient présentés. En revanche, aucune ambiguïté avec un camping-car.

En recoupant les avis de professionnels et de passionnés, le van est assimilé aux véhicules de moins de 2 mètres de haut et jusqu’à 5,90 m de long, qui s’utilisent également au quotidien, en dehors du voyage. Pour ne citer que quelques marques : Mercedes Vito, Volkswagen Transporter, Renault Trafic, ou encore le mythique Combi Volswagen. Ce sont des modèles qui disposent le plus souvent d’un toit levable et s’adressent à des personnes à « l’esprit camping ». Moins équipé et isolé que les autres véhicules de loisirs, le van sera de sortie durant la période estivale de préférence.

Le fourgon est le gabarit au-dessus, des utilitaires comme le Fiat Ducato, le Renault Master ou le Citroën Jumper qui ont été aménagés par l’acheteur, ou en série par des spécialistes ou constructeurs généralistes. Il mesure généralement 6 mètres de long et jusqu’à 2,80 m de hauteur. Le fourgon aménagé est un véritable concurrent au camping-car puisqu’il est plus facile à conduire, à stationner, et apporte déjà le confort attendu pour partir une semaine. Bien entendu, les plus roots d’entre vous n’auront pas de mal à rester sur la route plus longtemps, peut-être en passant une nuit à l’hôtel pour récupérer un peu de ce quotidien finalement à l’étroit... Chaque voyageur en van ou fourgon trouvera des solutions adaptées à ses besoins. Il n’est en tout cas pas question de souffrir si le confort n’est pas suffisant.

Ce que l’on peut trouver comme équipements

Du fait de leur gabarit, les vans et fourgons apportent moins de confort que les camping-cars. Néanmoins, grâce à l’ingéniosité des constructeurs et des bricoleurs dans le fait de penser l’aménagement d’un tout petit espace (peut-être en faites-vous partie), il est parfaitement possible de se retrouver avec un véritable petit espace de vie dans le véhicule.

Certains modèles aménagés permettent d’installer des passagers à l’arrière tandis que d’autres ont installé les meubles avec moins de mobilité et ne laissent place que pour le conducteur et son copilote. On le répète, les configurations sont multiples.

Côté sommeil, le lit transversal est le plus présent dans les fourgons. Il se situe à l’arrière du véhicule tout en faisant sa largeur. Dans l’idéal, des bacs de rangements se glissent en-dessous. Un lit de cabine à poser sur les sièges avant est pratique pour les petits véhicules. Le lit abaissable comme les profilés est fortement apprécié car il libère de la place.

Côté cuisine, comme la place libre est rare, des éléments encastrés permettent d’agrandir le plan de travail. Une rallonge articulée permet également un gain de place. Un réfrigérateur à compression est assez utilisé dans le milieu des fourgons. En dehors des performances en termes de froid et de l’insensibilité à l’inclinaison, il présente l’avantage d’avoir besoin de peu d’aération. En effet, la structure des nombreux renforts de carrosserie complique la mise en place de ces grilles d’aération. En revanche, il est nécessaire d’avoir une bonne autonomie électrique.

Pour les petits véhicules, une salle de bains avec cloison amovible est idéale pour gagner de la place : un couvercle sur le bac à douche et des WC portables (avec copeaux de bois, mieux que la version chimique) que l’on range dans un placard ; on ne remarque ainsi plus rien. La douche séparée dans les camping-cars est difficilement réalisable dans un fourgon aménagé. Vous pouvez aménager un bac à douche avec deux bondes d’évacuation. Le plus souvent vous vous équiperez d’une douche solaire extérieure : un sac d’eau de 20 litres accroché à la porte arrière ou à un arbre qui chauffe au soleil en une vingtaine de minutes, et place à une douche rapide pour deux personnes.

La liste n’est évidemment pas exhaustive.

Trouver le van ou fourgon aménagé idéal

Si vous n’avez pas l’âme d’un bricoleur ou de la visualisation d’aménagement d’un espace, orientez-vous directement vers l’achat d’un van ou fourgon déjà aménagé. Les modèles ne manquent pas. Comme pour l’achat d’un camping-car, nous vous conseillons de faire un tour des magazines et sites spécialisés, des concessions, du bouche-à-oreille dans votre entourage, etc. Un achat neuf vous garantit que tout soit aux normes et fiable. Les généralistes (Hymer, Campérêve, Globecar, Sunllight, Pilote, Bürstener...) proposent chaque année au printemps des séries spéciales de vans et fourgons suréquipés. D’occasion, regardez en premier chez les professionnels, puis les particuliers. Le prix variera évidemment entre l’un et l’autre.

Pour un achat auprès d’un particulier, vous vous intéresserez à la qualité du moteur (il doit démarrer immédiatement, sans à-coups, à l’étanchéité (vous pouvez acheter un testeur d’humidité), au fonctionnement des équipements (testez le gaz, l’eau, l’électricité…).

Les étapes globales pour aménager soi-même son fourgon

Entourez-vous bien de personnes compétentes (proches, professionnels…) pour aménager vous-même votre fourgon si vous le souhaitez réussi. Car oui, vous pouvez très bien installer un lit de camp, quelques bacs, un frigo et partir sur la route. Ce serait dommage de passer à côté du potentiel du véhicule.

En premier lieu, établissez ce qui est indispensable pour vous : un bon lit ?  Un haut plafond ? Une cuisine bien aménagée ? Une douche ? Des toilettes ? Pouvoir recharger vos appareils électroniques ? À partir de ces éléments, vous dessinerez des plans de l’intérieur et verrez ce qui est réalisable ou non, sachant, par exemple qu’une douche nécessite de l’espace et une bonne étanchéité, malgré un confort indéniable.

Place ensuite à l’isolation du sol, des murs et des portes. Sans trop entrer dans les détails, vous appliquerez un isolant multicouches sur le sol sans oublier le passage des roues et de la laine de verre entre les portes et parois. Un faux parquet et du lambris pourront recouvrir l’isolation. Ils s’appliquent avec du scotch double-face et de la colle.

Pour plus d’intimité, et si ce n’est pas déjà le cas, certains décident d’installer une cloison entre l’espace conducteur et d’habitation.

Pour l’électricité, les panneaux solaires sont la meilleure solution, reliés à une batterie et un convertisseur (pur sinus) 12V/230V.

Pour l’eau, il faudra trouver un réservoir d’une centaine de litres (ou moins selon l’espace) avec pompe intégrée, reliée ou non à un chauffe-eau. Placez sous le châssis des bacs de contenance totale similaire au réservoir d’eau qui serviront à évacuer les eaux usées par une vanne.

Une bouteille de gaz (5 ou 13 kg) sera cachée sous le bloc cuisine (évier, frigo, gazinière).

Une fois n’est pas coutume, l’espace disponible permettra ou non d’agencer au mieux tous ces éléments. Ceci n’est qu’un préambule à l’aménagement de votre fourgon.

Des spécialistes de l’aménagement proposent des kits pour véhicule utilitaire, ou du sur-mesure, ce qui vous garantit l’optimisation de l’espace. Vous n’aurez pas de mal à les retrouver sur Internet.

L’obligation d’homologation

Lors de l’achat de l’utilitaire, la carte grise comporte la mention VP (véhicule particulier) ou CTTE (camionnette). Si vous le transformez en véhicule aménagé avec des éléments fixes, sachez qu’il est obligatoire de le faire homologuer VASP (Véhicule automoteur spécialisé de PTAC inférieur à 3,5 tonnes), comme le sont les camping-cars. Cela vous permettra d’une part de circuler en toute légalité et d’autre part, de vous assurer que les équipements (gaz, électricité…) ont été installés selon les bonnes normes, ne vous mettent pas en danger.

Pour cela, vous devrez vous adresser à la DREAL, la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement, ou, pour la région parisienne, à la DRIEE, la Direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie.

Pour des travaux d’aménagement réalisés par vos soins (ou un non professionnel), un certificat de conformité doit être établi par un organisme agréé (Veritas ou Qualigaz). Ce dernier vérifiera notamment le système électrique, l’installation de gaz, les ventilations et aérations, l’espace cuisson, les chauffages, etc.

Une fiche RTI aménagement en autocaravane ou camping-car, assez compliquée, est à compléter par vos soins. N’hésitez pas à demander de l’aide pour cela. L’homologation, entre la certification et la redevance à la DREAI (86,90 €) vous coûtera environ 500 €. A cela s’ajoutent les frais de carte grise, variables d’un département à l’autre. Ce coût n’est pas négligeable, mais nécessaire. En cas de contrôle policier, tout élément nouveau non signalé peut vous valoir une amende jusqu’à 750 €. Le contrôle technique risquerait aussi de ne pas passer pour « non conformité du véhicule avec la carte grise », raison pour laquelle certaines personnes enlèvent leur aménagement lors du contrôle technique s’ils ne sont pas homologués.

Si l’aménagement a été réalisé par un professionnel (entre 5 000 et 25 000 €), l’homologation VASP et les frais de carte grise sont compris dans la prestation.

Rajoutons par ailleurs que la mention VASP est parfois avantageuse pour l’assurance du véhicule, et qu’en cas de revente, il est normalement interdit de vendre son van ou fourgon non homologué VASP.

En règle, vous profiterez au mieux de la « van life ».

Pour résumer : les avantages et les inconvénients

Le voyage en van et fourgon aménagé offre une liberté incontestable. Les spots sont plus faciles à trouver qu’un camping-car, puisqu’il n’est pas obligatoire de stationner dans les espaces réservés aux camping-cars. A vous le bord de mer ou la forêt difficile d’accès pour un grand gabarit, la photo bien connue prise de vos pieds, allongé.e à l’arrière du van, portes ouvertes laissant voir le décor d’un lac près duquel vous avez passé la nuit ! L’itinéraire est ainsi plus flexible, vous prendrez néanmoins plaisir à suivre ceux que nous vous proposons dans le guide. Les vans et fourgons consomment moins qu’un camping-car, entre 6 et 8 L/100 km, et sont plus maniables. Les conduire est très plaisant lorsqu’ils sont récents.

En revanche, l’espace, bien que modulable, est plus restreint. Il faut s’organiser et ranger quotidiennement les affaires. Les douches se font plus rares (si le véhicule n’en est pas équipé, vous les prendrez dans les campings, piscines, aires d’autoroute…), tout comme la présence de toilettes. De fait, le confort est moindre. Le voyage durera généralement quelques jours… A tous les néophytes de ce mode de vie, laissez-vous un temps d’adaptation. Il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter un bon voyage et de beaux souvenirs !