Introduction

Pour un maximum de sécurité, nous vous recommandons de ne pas lésiner sur l’équipement qui constitue la protection du motard contre les aléas en cas de chute ou contre les aléas climatiques. Seuls deux équipements sont à ce jour obligatoires aux yeux de la réglementation française. Il s'agit sans surprise du casque (pour le pilote et le passager) et des gants (également pour le pilote et le passager). Il va sans dire que se cantonner à ce strict minimum n’est bien sûr pas suffisant : colonne vertébrale, bras, jambes ou pieds sont tout aussi importants pour profiter de la vie. C’est là l’objet de cette partie qui vous permettra de connaître l’équipement indispensable. Ne lésinez pas sur les effets qui pourront vous protéger du pire. Lors de vos achats, au-delà des effets de mode, assurez-vous en premier lieu que vos articles correspondent aux normes européennes pour les équipements individuels.

Le casque

Ce n’est pas seulement parce que son port (sur la tête, jugulaire fermée) est obligatoire, mais aussi parce qu’il protège l’organe le plus fragile et le plus important de notre corps que son choix doit être fait avec soin. Il existe quatre types de casques : les intégraux, les jets, les modulables et les transformables. Tous doivent bénéficier d'une norme européenne CE (la norme française NF reste acceptée mais est en voie de disparition) et comporter quatre stickers auto-réfléchissants. Attention aux achats faits hors d'Europe !
L’intégral offre la meilleure sécurité et la meilleure insonorisation, un critère important lors des longues journées de route. Mais il n’est pas des plus pratiques et pèche parfois par un champ de vision trop restreint. La lettre P doit figurer sur la norme. Le modulable est apprécié pour son côté pratique. Lors des arrêts, il n’est pas nécessaire de l’enlever pour parler, entendre et profiter d’un peu d’air frais, il suffit de relever la mentonnière. Pour savoir si votre heaume est homologué pour être utilisé ouvert ou fermé, regardez si les lettres J/P (et non P seule) figurent sur la norme. Le jet laisse le visage exposé aux éléments extérieurs (insectes, gravillons, particules de pollution, pluie...) et, plus grave, en cas de chute. Il ne devra être utilisé qu’à faible vitesse et derrière une bulle. Ceux munis d'un écran facial protègent davantage des éléments extérieurs, mais très peu en cas d'accident. La lettre J figure sur la norme. Le transformable peut être un casque intégral ou un casque jet par le maintien ou le retrait de la mentonnière amovible. La plupart des grandes marques proposent un modèle de ce genre. Dans tous les cas, vérifier l'homologation : la lettre P précise que la mentonnière assure la protection complète de la mâchoire, les lettres NP indiquent que la protection maxillaire n'est pas intégrale.
Après la vérification de la norme, n'achetez un casque qu'après avoir jugé de son confort (positionnement des mousses et de la jugulaire, isolation phonique, ventilation intérieure, place offerte pour le port de lunettes de vue ou autres...) et qu'il soit exactement à votre taille. Il ne doit être ni trop grand, ni trop serré au niveau du crâne car la mousse à ce niveau ne se relâchera pas avec le temps et la douleur qui sera perçue après quelques minutes (voire plusieurs dizaines de minutes) deviendra vite insupportable. Dans tous les cas, n'achetez pas de casque d'occasion !
Quand changer de casque ? Si la recommandation de changer un casque tous les cinq ans persiste, ce n'est toutefois qu'un conseil (et en général la limite de garantie proposée par le constructeur). Un casque bien entretenu et peu soumis aux UV peut être conservé plus longtemps. Toutefois, quel que soit son âge, il reste indispensable de le remplacer en cas de choc important ou d’accident. En effet, même si le casque semble intact, le calotin intérieur qui a joué son rôle d'amortissement lors d'un premier choc ne sera probablement plus en mesure de le faire une seconde fois. C'est parce que le mal peut être invisible qu’il ne faut jamais acheter de casque d'occasion.
Si vous n’avez pas opté pour un modèle aux garnitures intérieures amovibles, vous devrez également changer de casque dès que les mousses intérieures ne joueront plus leur rôle de soutien.

L'écran

Souvenez-vous que la partie du casque qui s’use le plus vite est son écran, et que celui-ci influe sur votre vision de la route. Entretenez-le en faisant attention à ne pas détériorer la partie externe (munie d'un film anti-rayures) et n'hésitez pas à le changer si la transparence n'est plus optimale.
L'écran protège vos yeux des courants d'air mais aussi des insectes et projections diverses. Si votre casque n'en possède pas ou si vous tenez vraiment à rouler écran ouvert, portez une paire de lunettes, et (si vous en avez une) relevez votre bulle au maximum.
Certains écrans permettent d'installer une lentille anti-buée amovible (film Pinlock, du nom de la société néérlandaise Pinlock) : un accessoire qui se révèle vite indispensable en hiver mais aussi lors des changements de température et des saisons pluvieuses où la formation de buée est fréquente. Ne jamais nettoyer cet ustensile très fragile avec un chiffon, même très fin. Préférez un lavage à la main, avec de l'eau et du savon et faites sécher à l'air libre. Attention, cette lentille anti-buée, même non teintée, est non homologuée pour la conduite de nuit car elle diminue la transmission lumineuse au-dessous des normes européennes (80% pour la conduite de nuit).

Le tour de cou et la cagoule

Un tour de cou permet de garder le cou et la nuque au chaud quand les températures deviennent basses. En été, c'est une protection supplémentaire contre l'infiltration d'insectes. Choisissez-le de préférence hydrophobe, respirant et adapté à la saison (chaud en hiver, peu épais en été). Pour les grands froids, les tours de cou-plastrons, qui couvrent le cou mais également la partie haute du buste, sont également une possibilité.
Une cagoule devient indispensable quand l’air glacé s’infiltre dans le casque. Certaines enserrent le visage, qui reste à découvert, et d'autres sont percées d'ouverture pour les yeux. Dans ce dernier cas, lors de l'achat, attention à ce que le champ de vision soit conservé. Pensez également que l'air circulant moins bien dans le casque du fait de l'épaisseur apportée par la cagoule peut être propice à la formation de buée. Comme pour le tour de cou, pensez à choisir la matière qui conviendra le mieux à votre usage et à votre confort.

Le blouson - La veste

Chaque type de blouson et de veste de moto possède ses atouts et ses défauts, selon leur utilisation prévue. Idéalement, il faudrait posséder un vêtement pour chaque saison (été, hiver, mi-saison), en cuir ou en textile spécifique, mais un choix s’impose, la plupart du temps pour des raisons de budget. Voici quelques critères pour vous y aider.
La matière de la couche extérieure doit résister à l’abrasion. Les blousons en cuir ou en fibres textiles spécifiques telle que le Cordura sont très efficaces. Le cuir doit être de bonne qualité (pleine fleur, épais de plus d’un millimètre) et bien cousu.
La qualité des coques (épaules et coudes, voire poitrine) et de la dorsale est le second critère. On trouve à présent des coques, souples ou dures et homologuées CE dans tous les blousons. La qualité des dorsales est en revanche plus aléatoire. La quasi-totalité de celles qui sont intégrées d’origine sont inefficaces. Solutions à cette lacune : soit remplacer la protection d'origine par une protection amovible de qualité, soit investir dans une protection dorsale indépendante, fixée avec des bretelles et une ceinture, composée de « vertèbres » en plastique et munie de mousse pour plus de confort. A savoir qu'il existe aussi des gilets de protection couvrant tout le tronc. Un matériau particulièrement performant utilisé pour la conception des protections est le 3DO, une mousse orange dont la particularité est de durcir instantanément en cas de choc.
La visibilité du produit vis-à-vis des autres conducteurs doit être prise en compte au moment de l'achat. La nuit, sans gilet fluorescent, un blouson sombre vous rendra difficilement identifiable sur la route, notamment en cas d'accident.
L’étanchéité et la « respirabilité » sont primordiales. Elles dépendent de la qualité de la membrane qui double immédiatement la couche extérieure, mais aussi de la conception générale du vêtement. Une membrane 100 % étanche ne sert à rien si l’eau entre par les coutures, les fermetures éclair, le col, les poches... Inversement, le vêtement doit pouvoir évacuer la transpiration pour éviter au motard de « cuire dans son jus ». Sur ces deux derniers critères, le cuir est très souvent pénalisé. Certaines matières synthétiques s’avèrent à la fois plus économiques, plus étanches, plus respirantes et plus légères ; elles sèchent en outre plus rapidement et demandent moins d’entretien.
Pour l’été, les textiles de type « mesh » (alvéolés) sont très confortables : la maille laisse passer l’air, entraînant une ventilation efficace grâce au vent relatif. Évidemment, cela devient bien moins efficace dès que la moto s’arrête... A défaut d’un vêtement « spécial canicule », le motard peut se contenter d’un vêtement de mi-saison doté d’aérations sur les bras, les épaules et la poitrine. Pour davantage de confort, on peut essayer le gilet thermique. Ce gilet fonctionne avec l'eau contenue dans la membrane et permet d'abaisser la température de 6 à 15° C degrés selon le modèle. Parmi les fabricants, on peut citer les Néerlandais Macna (Dry Cooling Vest) et Revit (Challenger), l’italien Alpinestars (Cooling Vest) ou encore l'Allemand BMW (CoolDown).
L’hiver, la doublure thermique amovible, qui fait parfois aussi office de membrane d’étanchéité, existe de différentes qualités en fonction des matières utilisées, plus ou moins isolantes et respirantes, tout comme le blouson. Une sous-veste en polaire ou dans un matériau technique qui facilite la rétention de chaleur permettra de compenser les faiblesses d’un vêtement de mi-saison.
Enfin, pensez au côté pratique du blouson : poches intérieures et extérieures, systèmes d'ajustement (velcro, boutons pression, etc.) prévus en fonction des vêtements portés en dessous, démontage possible ou non des coques et des éléments réfléchissants (indispensables pour être vu la nuit, surtout à côté de la moto, voire sur la route en cas de chute)...

Le système airbag

L'airbag moto, qui peut être intégré d'origine à un blouson ou à une veste spécifique ou se porter en gilet sous ou sur le vêtement de protection classique, est commercialisé en France par plusieurs fabricants dont les plus connus sont Hit-Air, Helite, Bering, Dainese, Alpinestars, Ixon - In&motion ou encore Hi-Airbag Connect.
En cas d'éjection, l’airbag se gonfle en moins de quelques millisecondes. Les zones protégées par la majorité des produits vendus sont la nuque, le dos, les côtes, le thorax et le coccyx. Après quelques secondes, l'airbag se dégonfle progressivement.
Outre l'airbag filaire, la plupart des concepteurs proposent un airbag électronique (sans cordon relié à la moto), laissant une liberté complète au porteur de l'équipement mais néanmoins devant être rechargé périodiquement. Leur avantage décisif est qu'ils se déclenchent en cas de forte décélération (impact contre un objet fixe ou en déplacement), même si le porteur de l'équipement n'est pas désolidarisé de la moto. Ce qui n'est pas le cas d'un airbag filaire.
Les airbags électroniques les plus performants n'ont plus besoin de capteurs fixés sur votre machine. C'est alors le critère du prix qui entre en ligne de compte. Certains constructeurs proposent l'achat de ces modèles électroniques avec abonnement mensuel pour la mise à jour continue du produit, ce qui contrebalance le coût de la vérification régulière qui est habituellement nécessaire pour ce type d'équipement. La location avec option d'achat et également à l'ordre du jour.
Comme de plus en plus de compagnies d'assurance et de mutuelles incitent à l'achat d'un airbag, il est conseillé de vous renseigner auprès de votre assureur pour connaître les facilités d'achat ou les dédommagements proposés. A savoir que l'airbag est obligatoire depuis 2018 au cours des Grands Prix moto. Si les champions l'utilisent, pourquoi pas nous ?
Avant tout achat, vérifiez la certification CE du produit et assurez-vous que le système couvrira le cou, le dos, les hanches et la poitrine en cas d'accident.
A signaler que depuis 2020, un surpantalon airbag est commercialisé par la startup française CX Air Dynamic. Les membres inférieurs étant statistiquement les plus exposés lors d’une chute, cette innovation devrait remporter rapidement un succès mérité.

La ceinture lombaire

Une ceinture lombaire ne vous protégera pas des chocs mais ménagera votre dos soumis à rude épreuve sur certaines machines lors de longs trajets. Attention, elle entraîne à la longue un relâchement des muscles, ce qui peut rendre le remède pire que le mal.

Les gants

Lors d'une chute, les mains se trouvent systématiquement en première ligne. Pour cette raison, le port des gants a été rendu obligatoire par la loi française le 20 novembre 2016. Cette mesure concerne le conducteur comme le passager et les gants portés doivent être étiquetés CE. Toutefois, si la norme CE définit un niveau minimum de protection, elle ne correspond cependant pas à un modèle unique et votre choix doit également prendre en compte d'autres critères.
Il existe des modèles pour l’hiver, l’été et la demi-saison, chaude ou froide, pluvieuse ou sèche. Pour les gants portés sous la pluie, privilégiez les articles étanches et respirants. Attention lors de l'achat à ne pas confondre la mention déperlante (qui laisse glisser l'eau) et étanche (qui fait barrière au passage de l'eau).
Deux types de matières sont proposés : le cuir et le textile. Bien que le cuir ait bien souvent prouvé sa supériorité pour la résistance, des coutures solides et des protections (coques et renforts en matériaux spécifiques : carbone, Kevlar...) sont indispensables. Veillez à choisir une taille de gants adaptée. Ceci vous permettra de conserver les qualités de préhension et de sensibilité des commandes, mais aussi de manipuler (à l'arrêt) votre GPS sans avoir besoin d'enlever vos gants. Cette taille peut varier d'une marque et d'un modèle à l'autre, et entre des gants d'été, de mi-saison et d'hiver. La partie à la fourchette des doigts doit être en contact avec la peau et vos doigts ne doivent pas buter au bout des gants. Garder une légère marge avec l'extrémité.
Privilégiez les gants dotés d’un serrage au poignet ou d'une manchette, pour éviter les infiltrations de pluie et d’air froid, et également pour assurer un bon maintien en cas de chute. Essayez-les avec votre blouson pour vérifier que l’ensemble s’adapte bien. Lorsqu’il pleut, l’eau coule le long de la manche et s’infiltre dans les gants ; il faut alors passer la manchette à l’intérieur de l’emmanchure du blouson. Par temps froid, il vaut mieux la passer au-dessus.
Ne négligez pas la présence des protections additionnelles. Elles vous éviteront de sérieux traumatismes en cas de chute. En plus du renfort sur la paume, des coques au niveau des articulations sont à privilégier. L'indication KP1 ou KP2 apparaît sur l'étiquette des gants quand ceux-ci sont coqués.
Parmi les accessoires utiles, on peut citer la raclette pour essuyer votre visière sous la pluie, fixée sur l'index du gant, et les extrémités sensitives, pour mieux utiliser GPS et smartphones (toujours à l'arrêt !)."

Le pantalon - La salopette

La sécurité suppose que toute la surface du corps soit couverte. Il est logique d’éviter les shorts et bermudas, même par 40 degrés à l’ombre. Vérifier plutôt sur votre pantalon la présence d’aérations, souvent disposées au niveau des cuisses mais aussi en haut des fesses. Quel que soit le modèle de pantalon choisi, vérifiez qu'il est certifié CE et possède le logotype moto.
Les pantalons moto en cuir constituent une excellente solution, tant au niveau de la sécurité qu’au niveau du froid. A contrario, les pantalons moto en textiles spécifiques offrent l’avantage d’être étanches et respirants. En complément des genouillères intégrées incontournables, optez pour les modèles disposant également de protections aux hanches et ne négligez pas les dispositifs réfléchissants. Alternative intéressante pour les citadins ou les sorties qui ne sont pas que moto : les jeans renforcés, spécifiquement développés pour la pratique du deux-roues, ils possèdent des renforts invisibles de l'extérieur et sont extrêmement résistants à l'abrasion. Là aussi, privilégiez les modèles avec protections coquées aux genoux et aux hanches.
Le surpantalon de route (à distinguer du surpantalon de pluie) permet d’enfiler par-dessus son pantalon de tous les jours un équipement possédant à la fois une excellente résistance à l’abrasion et des protections homologuées (genoux et hanches, évidement). Il peut être étanche ou non et posséder une doublure thermique. Privilégier un modèle muni de fermetures complètes (du haut de la cuisse au bas de la jambe) afin de pouvoir l’enfiler et le retirer sans mal.
Plus souvent utilisé par les motards au long cours, la salopette protège indéniablement des remontées d'air froid et d'humidité. En contrepartie, elle s'avère moins pratique que le pantalon quand il s'agit de s'en défaire sans enlever une partie des effets couvrant le haut du corps…comme parfois aux toilettes !

Les bottes - Les chaussures

Il existe une multitude de modèles de bottes ou de chaussures homologués pour la moto (marquage CE). Qu'il s'agisse des unes ou des autres, celles-ci devront répondre à plusieurs critères : être imperméables, être assez souples pour bien sentir les commandes, être au minimum équipées de protections sur la pointe du pied et au niveau de la malléole, posséder des semelles antidérapantes. Pour l’été ou le port toute la journée, choisissez de préférence des modèles conçus avec des matériaux respirants. Quant aux semelles antidérapantes, assurez-vous lors de votre achat qu'elles le sont aussi sur revêtement humide. Les bottes moto, de cuir ou synthétiques, offrent la meilleure protection car elles maintiennent et protègent la cheville mais couvrent aussi le tibia et bénéficient bien souvent de protections spécifiques à ce niveau.
Les chaussures spéciales moto seront plus confortables si vous les gardez aux pieds toute la journée. En plus des modèles façon « basket », assez décontractés, les fabricants ont pris en compte les impératifs du costume-cravate pour de nombreux utilisateurs de deux-roues se rendant chaque jour au travail. Des modèles particulièrement esthétiques (sans en faire de véritables œuvres d'art) sont ainsi disponibles sur le marché. En complément des protections sur la pointe du pied et la malléole, un renfort à l’emplacement du sélecteur permettra une usure moins rapide. L’un des points importants à vérifier pour les chaussures à lacets est la possibilité de maintenir ces derniers à l'écart des cale-pieds et du sélecteur. Rien n'est plus désagréable que la chute à l'arrêt, quand on veut poser le pied au sol et que le lacet, pris dans le cale-pied, vous entraîne irrémédiablement à terre ! Réduisez toujours leur longueur, ou rentrez-les dans les chaussures (beaucoup de modèles de chaussures permettent à présent de maintenir le haut du lacet sous une languette). La recommandation vaut aussi pour les pantalons mal ajustés aux chevilles et qui, trop amples, peuvent également s’accrocher sur le cale-pied ou le sélecteur quand on pose le pied au sol !

Les protections supplémentaires

Outre l'inconfort qu'ils procurent, la trop forte luminosité et le bruit constant sont des facteurs de fatigue supplémentaires. D’autre part, la pluie et le froid diminuent vos possibilités de réaction rapide en cas de danger. Heureusement, des solutions efficaces existent contre tous ces maux.

Se protéger de la luminosité. Pour se protéger les yeux des fortes luminosités, de nombreux casques proposent un double écran solaire. A défaut, il est possible d’utiliser un écran principal teinté ou des lunettes de soleil. Il faut toutefois se souvenir que le grand soleil peut subitement laisser la place à la pénombre des tunnels et que l'approche du crépuscule est toujours un moment délicat pour le motard.

Le double écran solaire intégré au casque. Son premier intérêt est d'être disponible à tout moment, d'un simple geste de la main. Son second est de convenir parfaitement aux porteurs de lunettes, son troisième est qu'il n'alourdit que très peu le casque et évite l'encombrement d'une paire de lunettes de soleil placée dans les poches. Malgré ces qualités indéniables, ses inconvénients sont multiples : son traitement anti-rayures est en général bien moindre que celui d'un écran classique, il n'est pas démontable et donc difficile à nettoyer, et il n'offre qu'un type de teinte, qui ne peut être changé. En outre, la protection solaire réelle contre les UV est difficilement vérifiable.
Il existe des écrans teintés, à plusieurs degrés de contraste. Toutefois, les écrans dont la transmission de lumière est inférieure à 50 % sont interdits sur route. C'est notamment le cas des écrans dits « iridium » qui sont exclusivement réservés à la compétition. L'utilisation d'écrans dont la transmission de lumière est inférieure à 80 % étant interdite de nuit, deux écrans, l'un normal et l'autre teinté, seront souvent nécessaires au cours d'un long périple. A noter que certains fabricants proposent des casques munis d'un écran photochromique (le belge Lazer Helmets et son casque Monaco Evo avec écran Lumino, par exemple), idéals pour les parcours où le soleil joue à cache-cache et utilisables de nuit.
Le port de lunettes de soleil est la solution pour les casques sans écran. Toutefois, les lunettes présentent un certain nombre de désavantages : elles doivent être retirées/remises systématiquement avec le casque (une opération assez fastidieuse quand les parcours sont courts et nombreux) ou lors des changements de luminosité (tunnels, nuages, etc.). Leur encombrement dans les poches n’est rien en comparaison de leur risque d’oubli (sur une table ou en changeant de blouson), sans oublier que les montures et verres sont potentiellement susceptibles de vous blesser le visage en cas de chute : évitez à tout prix les montures en acier, très dangereuses en cas d'accident, et préférez les verres organiques aux verres minéraux. Dans tous les cas, rappelez-vous que l'indice de protection maximum autorisé pour des lunettes destinées à la conduite est de 3 (UV3), et que les verres polarisants sont à déconseiller en association à un écran fermé, car ils perturbent alors la netteté de la vision. Les verres photochromiques, qui foncent ou s'éclaircissent suivant l'intensité lumineuse, sont à préférer sans hésitation.

Se protéger du bruit. Le meilleur moyen d’augmenter l’isolation contre les bruits extérieurs et l’utilisation de protections auditives adaptées. Il ne s'agit pas de simples bouchons d’oreille mais de produits adaptés au monde de la moto, munis d’un filtre acoustique de haute technologie. Leur intérêt ? Ils atténuent considérablement les bruits extérieurs (notamment liés au vent) sans réduire la perception des signaux de sécurité (avertisseurs sonores) ou de la voix de votre passager. Leur tarif se situe généralement autour de 30 €.  N’utiliser jamais des bouchons d’oreille classiques (en mousse ou en silicone) qui, eux, ne disposent pas d’un filtre acoustique.

Se protéger de la pluie. Le cuir a beau constituer une excellente protection en cas de chute, il n’est pas imperméable. De même, les vêtements textiles dotés de membranes étanches et respirantes finissent par laisser passer l’eau après des heures de pluie continuelle. Les solutions miracles sont donc difficiles à trouver. Le plus efficace et le moins onéreux reste la combinaison de pluie intégrale ou la veste et le pantalon étanches en polyamide enduit de PVC, avec coutures thermosoudées, à passer par-dessus blouson et pantalon traditionnels de moto. Pensez lors de l’achat que vous devrez parfois enfiler très vite ces effets contre la pluie et sans toujours bénéficier d’un abri. Ainsi, les pantalons avec fermeture éclair complète (jusqu'à la taille) sont à privilégier. Certains modèles permettent d'insérer des protections aux genoux. Des bandes réfléchissantes, des poches en surnombre, une capuche intégrée (pour marcher sous la pluie une fois la moto stationnée), un tissu respirant, sont autant d'atouts supplémentaires qui feront rapidement grimper le prix du produit. Pour les mains et les pieds, en cas de forte pluie ou de trajet long sous les averses, il convient de s’équiper également de surgants et de surbottes. Veillez alors à maintenir une bonne sensibilité des commandes au guidon, mais également au pied.

Sans équipement de pluie, les produits imperméabilisants pour cuir ou textiles permettront de passer à travers une brève averse, en n’oubliant pas de renouveler régulièrement le traitement. Sur les effets en cuir, lors de leur entretien, ne pas hésiter à alterner le cirage et la graisse afin d'améliorer l'imperméabilité de la peau, mais aussi des coutures.

Se protéger du froid. Outre les possibilités d'équipement de la moto que nous avons décrit dans le chapitre « Les accessoires de confort », il existe de nombreux équipements individuels destinés à aider le motard frileux à supporter les rigueurs de l’hiver, à commencer par les sous-gants en soie, les sous-vêtements chauds, les tours de cou et les cagoules. L'investissement est peu onéreux et conviendra la plupart du temps pour de courtes sorties.

Bien que l’usage de chaufferettes à usage unique ou réutilisable n’ait plus la faveur des équipementiers moto, ces petits sachets à glisser dans vos vêtements existent toujours et peuvent vous dépanner dans l’attente d’un achat d’équipement plus sérieux. Certains blousons étaient encore disponibles il y a peu avec des poches spéciales pour les accueillir.
Quand les équipements basiques deviennent insuffisants, il devient nécessaire d’investir dans des équipements chauffants tels que gants, chaussettes, pantalons, sous-pantalons, gilets et blousons que proposent de nombreux fabricants. La plupart des équipements disponibles nécessitent un branchement 12 volts directement sur la batterie de la moto ou par le biais de l’allume cigare que possèdent certaines machines.
En ce qui concerne les gants chauffants, plusieurs fabricants (Gerbing, Furygan, Racer, V'Quatro, etc.) proposent d'excellent produits sans fil et rechargeables, avec plusieurs niveaux de chauffe. L'autonomie des batteries et leur durée de vie sont toutefois à prendre en compte lors de l'achat.
Pour les pieds les plus sensibles, on peut trouver facilement sur le net des semelles chauffantes par batterie rechargeable qui se glisseront sans mal dans vos bottes ou chaussures.

Les normes de protection européennes

L'homologation des équipements dépend du respect de certaines normes européennes qui doivent être indiquées sur le produit :

Les casques sont certifiés par les normes ECE 22-04 ou ECE 22-05. Dans le casque, une étiquette blanche avec la lettre E suivie d'un chiffre indique le pays européen où s'est déroulée l'homologation. A savoir que la norme française (NF) n'est plus utilisée mais que les articles porteurs de cette étiquette de couleur verte restent autorisés.

Les blousons et les pantalons sont certifiés par la norme EN 13595. Ils sont équipés de protections contre les chocs, elles-mêmes normées EN 1621 et divisées en 3 catégories :

EN 1621-1 - protections coudes/ épaules/genoux /hanches (2 niveaux de protection).
EN 1621-2 - protections dorsales (2 niveaux de protection).
EN 1621-3 – protections thoraciques.

Les airbags ne bénéficient pas encore de norme harmonisée au niveau européen. Toutefois, il s'agit bien d'un équipement de protection individuel (EPI) de niveau 2 et les fabricants doivent obtenir une certification CE délivrée par des laboratoires agréés avant toute mise sur le marché.

Les gants sont certifiés par la norme EN 13 594 et font partie des équipements de protection individuel (EPI). La durée de résistance à l’abrasion des matières utilisées est de 4 secondes pour le niveau 1 (contre 1,5 secondes auparavant) et de 8 secondes pour le niveau 2. De plus, la norme a introduit des niveaux de performances accrus au niveau de la protection des doigts, des fourchettes et de la ligne du poignet. En ce qui concerne les protections des articulations, 3 types d'homologation existent et sont indiquée en sus du marquage CE : gants de protection sans coques de protection des articulations (1), gants de protection avec coques de protection des articulations (1 KP - KP signifiant « knuckle protection »), gants de protection avec coques de protection des articulations, de niveau de protection supérieure (2 KP).

Le port de gants certifiés CE est obligatoire depuis le 20 novembre 2016 pour tous (motards et scootéristes, trois roues, quads, conducteurs et passagers), à l'exception des véhicules équipés de ceintures de sécurité et de portières. Le non respect de cette mesure entraîne une amende de 3e classe (68 €, minorée à 45 € en cas de paiement sous 15 jours) et un retrait d'un point au permis du pilote s'il est le contrevenant. Voir décret 2016-1232 et arrêté correspondant du 19 septembre 2016.

Les bottes et chaussures sont certifiées par la norme EN 13634.

Source : www.securite-routiere.gouv.fr