Pollution plastique dans l'océan
Pollution plastique dans l'océan © Filippo Carlot - Adobe Stock

La pollution plastique dans l’océan est à son paroxysme dans le monde entier, au point que presque tous les êtres vivants marins sont touchés par cette vague de détritus. Revenons sur les origines de cette crise, et sur les solutions pour agir.

Pollution plastique des océans : état des lieux d’une catastrophe

Pollution plastique dans l'océan
Pollution plastique dans l'océan © Mary_Ukraine Pictures - Adobe Stock

À son invention au XIXe siècle, le plastique est une petite révolution. Solide, souple, peu cher, il a bien des avantages. Rapidement, on met au point de nombreux types différents de plastiques, comme le PVC ou la bakélite. Au fur et à mesure que l’on développe de nouveaux plastiques, de plus en plus d’industriels l’adoptent.

Là où cette croissance est inquiétante, c’est qu’elle est exponentielle : on estime que plus de la moitié des plastiques à avoir jamais existé, ont été produit lors des 20 dernières années. L’une des causes de cette augmentation s’explique notamment par l’explosion des plastiques à usage unique, tels que les sacs plastiques, les couverts en plastique, les bouteilles de gel douche ou de shampoing, des emballages alimentaires ou encore les bouteilles d’eau. Ainsi, plus de la moitié des 380 millions de tonnes de plastiques produit annuellement est à usage unique.

Pourtant, seuls 9 % des plastiques produits, finissent par être recyclés. Ainsi, une grande partie du plastique finit sa course dans la nature, et presque aucun espace naturel n’est préservé. En mai 2023, un alpiniste a même permis d’extraire 1,6 tonne de plastique de l’Himalaya !

Mais les milieux qui sont les plus touchés ne sont ni les hauts sommets, ni les forêts, ni même les villes, mais bien les océans. La pollution plastique des océans touche tous les plans d’eau de la planète, sans aucune exception. Les courants ont tendance à réunir les produits de plastique flottants, et ont ainsi formé 5 différents amas géants de plastique dans les océans, situés dans l’Atlantique sud, l’Atlantique nord, l’océan Indien, le Pacifique sud, et le plus gros : le Pacifique nord. Ce dernier, nommé par les scientifiques « le grand vortex de déchets du Pacifique nord », est formé par 80 000 tonnes de déchets, étendues sur une zone de 1,6 million de km2 ! S’il était un pays, le continent de plastique compterait ainsi parmi les 20 plus grands au monde !

Au-delà des objets en plastique en tous genres, les microplastiques sont un danger encore plus menaçant. Au total, ce sont plus de 5 000 milliards de particules plastiques qui flottent dans les mers du monde. Le problème : ces microplastiques sont ingérés par de nombreuses espèces marines, et nuisent à leur santé. À notre tour, nous ingérons de nombreuses particules issues de la pollution plastique des océans, notamment lorsque nous consommons des produits de la mer.

La mer Méditerranée en devient la figure de proue, elle qui détient le triste record de la mer la plus polluée au monde. Selon la WWF, elle représente pourtant des métiers qui font vivre 150 millions de personnes, sans parler de son importance vitale dans notre autonomie alimentaire. Face au constat alarmant de la pollution plastique des océans, il est donc essentiel de réagir.

Les solutions pour mettre fin à la pollution plastique des océans

Ramassage de plastique sur la plage
Ramassage de plastique sur la plage © ND STOCK - Adobe Stock

Chacun peut agir à son échelle pour réduire la pollution plastique dans les océans.

Réduire sa consommation de plastique au minimum

Le geste le plus important pour lutter contre la pollution plastique des océans, est de réduire son usage de plastique au maximum. De nombreux objets en plastique de notre quotidien, particulièrement les plastiques à usage unique, peuvent facilement être éliminés de nos vies sans engendrer aucune difficulté. Les bouteilles en plastique doivent être bannies, au profit des gourdes. Les emballages de produits cosmétiques (gels douche, crèmes…) peuvent facilement être remplacés par des produits solides ou rechargeables. Les emballages alimentaires, qui représentent 40 % du plastique produit dans le monde annuellement, peuvent être éliminés sans peine en faisant appel à des producteurs locaux sur les marchés, ou aux épiceries en vrac. Les plastiques liés aux textiles, eux aussi peuvent être rayés de nos vies en valorisant des matières nobles. Pour trouver des marques de vêtements responsables, on peut notamment faire confiance aux labels écologiques.

Donner une longue vie à chacun de ses objets

Prendre des habitudes écologiques passe aussi par repenser nos besoins réels, et à corriger notre inclinaison à consommer, souvent à outrance. On doit ainsi limiter ses achats au strict minimum, pour ne pas nourrir une société où nos biens arrivent trop vite à l’obsolescence. Pour cela, cherchez à prolonger la durée de vie de vos objets au maximum. Pour vos vêtements, vous pouvez les rapiécer, les envoyer au pressing, ou pourquoi pas les teindre avec des pigments naturels, lorsque vous vous en lassez. Ce mode de consommation doit accompagner tous vos objets : ustensiles de cuisine, meubles, fournitures de bureau, appareils électroniques… Lorsque se séparer de vos objets est inévitable, privilégiez la vente ou le don. En plus de lutter contre la pollution plastique des océans, revoir ses habitudes de consommation permet également de diminuer son empreinte carbone, en évitant les transports liés à la surconsommation.

Recycler

Malgré nos efforts, produire des déchets plastiques est parfois difficilement évitable. Quand tel est le cas, les recycler est une nécessité pour lutter contre la pollution plastique des océans. Cela permet également de participer à l’objectif du gouvernement d’atteindre 100 % de plastique recyclé.

Ramasser les déchets plastiques sur son chemin

Dans notre quotidien, nous sommes tous confrontés à des déchets plastiques, que ce soit en ville ou dans la nature. Sous l’action des vents, ces détritus finissent souvent leur course dans les océans. Au moment où nous croisons alors des déchets plastiques, nous avons donc l’opportunité, par un geste simple, de leur éviter de contribuer à la pollution. Ramasser les déchets que l’on croise dans son quotidien, pour les mettre dans une poubelle de tri, est donc un geste citoyen riche en conséquences. Pour cela, munissez-vous toujours, d’un sac réutilisable, ainsi que d’une paire de gants.

Soutenir les associations

Pour aller encore plus loin dans le combat contre la pollution plastique dans les océans, rien de tel que de soutenir les associations impliquées. L’une en particulier en a fait son combat : l’ONG The Sea Cleaners. Au-delà de nombreuses actions de sensibilisation et d’études sur le sujet permettant de faire pression sur les systèmes politiques, l’association passe directement à l’action en nettoyant les océans. Grâce à sa flotte de bateaux, elle nettoie les océans, mers, mangroves, récifs et autres espaces maritimes sensibles. Plus encore : l’association nettoie même les cours d’eau douce, pour éviter que les déchets qu’ils transportent n’atterrissent dans l’océan.

Il existe alors deux moyens de venir en aide à l’association The Sea Cleaners dans son combat : faire une donation ou devenir bénévole. Être un volontaire peut alors impliquer diverses actions, allant de campagnes de sensibilisation du public sur l’importance de réduire sa consommation de plastique, jusqu’à des marches de nettoyage de plages, de rues, ou d’autres espaces sensibles.

WWF est elle aussi très impliquée dans la lutte contre la pollution plastique des océans. L’ONG, connue à l’international, multiplie les études de terrain, et les pressions auprès des politiques et des industriels, cherchant à faire interdire ou à limiter localement la production de plastiques, et proposer des solutions alternatives. Plus globalement, WWF mène de nombreux autres programmes, comme une lutte pour sauver les récifs coralliens. Ainsi, devenir donateur auprès de l’association permet à plus grande échelle d’améliorer son impact écologique.

Plus localement, la plateforme Clean Walk permet de référencer les actions citoyennes de nettoyage autour de chez soi. Il s’agit de ramasser en groupe les déchets présents dans des milieux naturels : plages, rues, forêts, montagnes, parcs, bords des routes… C’est donc un moyen concret et simple d’éviter que ces déchets ne finissent dans l’océan.