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Le Lycaon, le chien sauvage réintroduit en Zambie

Appelé tantôt lycaon (Lycaon pictus), tantôt loup peint, tantôt cynhyène, ce chien sauvage d’Afrique fait également partie des animaux en voie de disparition. Il n’en reste que 6 000 à l’échelle de l’Afrique entière. La Zambie peut se targuer d’avoir réussi un programme de réintroduction et vous aurez peut-être la chance de voir un groupe de chiens sauvages lors de votre safari à South Luangwa. Les lycaons possèdent un pelage bariolé caractéristique (jaune, blanc et noir) et vivent en meute de 5 à 30, voire 40 individus. Leur structure sociale est très hiérarchisée et présente quelques similitudes avec celle du loup européen. Les chiens sauvages chassent en groupe et sont capables de maintenir une allure de près de 60 km/h sur des distances allant jusqu’à 5 km. S’ils se contentent généralement d’impalas, ils sont néanmoins capables de tuer de grandes antilopes. Leur technique de mise à mort est à l’origine de leur mauvaise réputation. En effet, lorsque les lycaons attrapent une proie, ils la dévorent vivante. La scène est très rapide et un impala peut ainsi être dévoré en moins d’un quart d’heure. La seule chance des chiens sauvages, moins robustes que les hyènes ou les lions, de ne pas se faire voler leur proie est de la dévorer avant que n’arrive sur les lieux un autre prédateur. Autre point en leur défaveur : leur curiosité maladive. Malheureusement pour eux, ils n’hésitent pas à s’aventurer près des habitations et parfois à s’attaquer au bétail. Ils deviennent dès lors des animaux nuisibles que les villageois exterminent sans scrupule.

Le guépard, un sprinter hors normes très fragile

Aussi appelé cheetah, il est célèbre pour sa vitesse de course. C’est en effet l’animal le plus rapide de la planète puisqu’il est capable d’atteindre, sur de courtes distances, des vitesses de plus de 110 km/h. C’est un animal extrêmement vulnérable, qui court vite, mais un prédateur timide et en voie d’extinction massive. Selon African Wildlife il n’en resterait que 6 600 à l’état sauvage, contre 100 000 il y a un siècle....  En Zambie, vous ne le trouverez que dans le parc Kafue, plus fréquemment dans les très isolées Busanga Plains au nord. Des plaines humides dégagées idéales pour les guépards qui poursuivent les impalas et pukus. Quelques spécimens se trouveraient dans les plaines de la frontière sud-ouest Zambie – Angola, près du fleuve Zambèze. C’est celui qui va s’éteindre en premier parmi les grands félins d’Afrique selon les scientifiques. Plus de 92 % des petits meurent avant d’atteindre la maturité, notamment à cause des lions qui tuent les jeunes guépards lorsque la mère est partie à la recherche de nourriture. Son régime est constitué d’antilopes de taille moyenne, de pintades, d’outardes, de lapins, et parfois d’animaux domestiques... Chassant à vue et approchant à découvert ses proies, il devient dès lors une cible facile pour les fermiers. N’étant pas capable de manger ses prises tout de suite, il se fait en outre assez souvent dérober son repas par d’autres prédateurs. Grand félin élancé d’aspect un peu frêle, au dos incurvé aux longues pattes et à la taille fine, le guépard se distingue du léopard par ses taches noires pleines, des anneaux de couleur noire sur le pelage du bout de sa queue, et une raie noire allant, un peu comme une larme, de chaque œil vers la bouche. Sa tête et ses oreilles arrondies sont facilement reconnaissables. Ses griffes ne sont pas rétractiles, ce qui est inhabituel pour un félin. Le guépard vit en solitaire ou en petits groupes de moins de 6 individus ; les mâles ne rejoignent en général les femelles que pour s’accoupler. Les portées de 2 à 6 petits et ces derniers restent gris argenté pendant environ 3 mois. Son cri est identifiable parmi tous puisqu’il ressemble à s’y méprendre à celui d’un oiseau, souvent entendu quand la mère appelle ses petits. Sa durée de vie est de 16 ans, et il peut peser jusqu’à 55 kg.

La girafe, une géante délicate et puissante

Symbole de l’Afrique par excellence, la girafe (Giraffa camelopardalis) est le plus grand animal terrestre du continent. La Zambie abrite des sous-espèces rares, comme la girafe Thornicroft, endémique au South Luangwa (avec des motifs différents et plus sombres que sa cousine commune), et la girafe d’Angola, dans le parc sauvage de Sioma Ngwezi. Mammifère de l’ordre des ongulés, la girafe a 7 vertèbres cervicales comme nous, mais les siennes, très allongées, peuvent lui faire atteindre une hauteur totale de plus de 5 m, pour 3 m au garrot. Une hypertrophie due à la lente adaptation de la girafe à son habitat et à sa quête de nourriture dans les hauteurs. Les girafes se nourrissent de jour comme de nuit et ne sont pas dépendantes d’un apport en eau régulier. Leur régime est composé de feuilles et parfois d’herbes. Leur palais est si épais qu’elles peuvent brouter les feuilles d’acacia sans craindre de se blesser avec les épines. Leur langue peut sortir de 50 cm pour aller brouter les feuilles revêches et perchées. Les cornes (appelées ossicônes), sont chauves chez les mâles, à force de se battre entre eux, et recouvertes de poils noirs chez les femelles. Leur bosse entre les yeux est bien plus développée chez le mâle. À la saison des amours, les mâles se battent en duel, s’enroulant et se tapant le cou à grand renfort de claques bruyantes. Les girafes possèdent un odorat, une vue et une ouïe très aiguisés. Malgré leur grande taille, elles sont parfois la proie de lions ou de groupes de hyènes, notamment lorsqu’elles se penchent pour boire et lorsqu’elles sont encore jeunes et frêles. Néanmoins un coup de puissant sabot peut tuer un lion. Elle peut peser jusqu’à 1 700 kg, dont presque 60 kilos pour la tête, et plus de 25 kilos pour le cœur, qui doit être capable de pulser le sang vers un cerveau situé à plus de 3 m de lui ! Les femelles vivent en groupe pouvant aller jusqu’à une quinzaine de girafes avec leurs petits et jeunes, tandis que les mâles vivent seuls. Ils ont l’habitude de récolter un peu d’urine de la femelle avec leur langue, ce qui détermine leur excitation sexuelle. Après une période de gestation de 14 mois à 15 mois, elle donne naissance à un seul petit à la fois. La girafe met bas debout et le nouveau-né fait une belle chute de plus de 2 m ! Un beau bébé de 70 kg tout de même. Son pelage brun est très efficace en mode camouflage, il est souvent difficile de les distinguer dans le paysage. Elle peut vivre jusqu’à 28 ans environ. Comme le dromadaire, la girafe marche l’amble : les deux pattes d’un même côté sont envoyées en avant en même temps. En fuite, la girafe atteint les 50 km/h, mais semble courir au ralenti, car le cou et la tête sont balancés d’avant en arrière.

La hyène tachetée, un agent de nettoyage

On distingue la hyène tachetée, assez agressive et assez commune, la hyène rayée et la hyène brune, légèrement plus petites. Vous ne serez pas près d’oublier les vocalises nocturnes caractéristiques de ces animaux qu’on entend fréquemment aux abords des camps, mais aussi des villes. Leur cri caractéristique est un hurlement lugubre qui commence sur un ton bas et rauque, et s’achève brusquement sur un ton aigu. Le rire s’entend plus rarement lorsqu’une hyène appelle ses congénères pour obtenir du renfort et chasser en groupe. C’est l’un des animaux les plus bruyants de la savane. Proche des canidés, la hyène a une croupe nettement plus basse que le garrot, haut de 80 cm. Elle pèse environ 60 kilos. Elle vit en meutes de 10 à 30 bêtes, dans la savane. Elle se déplace en légers zigzags, en couvrant environ 3 km à 4 km par heure, à la recherche de viande, mais peut atteindre les 60 km/h pour attaquer une proie. C’est d’abord un prédateur, caractérisé par sa mâchoire extrêmement puissante, et son organisation en meutes. La hyène peut être tuée par les lions et les lycaons lorsqu’il lui arrive de trop s’approcher d’une proie convoitée. C’est un charognard, qui suit en particulier les lions en chasse, et sait repérer le vol des vautours. Sa mâchoire lui permet d’arracher et de broyer des morceaux énormes d’os, et de trouver ainsi la moelle. Les hyènes habitent des terriers : une grande cavité qu’elles creusent à 80 cm sous le sol. Chaque meute a un territoire bien délimité. Son système de vie sociale est très structuré et d’ordre matriarcal. La femelle est plus grande que le mâle et de ce fait elle est souvent confondue avec le mâle. Généralement, la femelle dominante transmet son statut à sa fille, cette dernière n’hésitant pas à tuer ses sœurs dès la naissance afin d’éliminer toute concurrence.

Le puku, emblématique de la destination

On ne retrouve pas le puku (Kobus Vardonii) dans les autres pays traditionnels de safari, puisqu’il est présent uniquement en Zambie et République Démocratique du Congo. On le verra dans tous les parcs nationaux du pays à foison avec ses co-hôtes les impalas. Son pelage roux orangé très épais, ses bandes blanches autour des yeux et des lèvres en font une jolie antilope de type cobe, avec des pattes plus courtes que chez les autres espèces cousines. Les mâles sont dotés de cornes très pointues. Comme chez les impalas, un mâle dominant mène un groupe qui peut aller jusqu’à 30 pukus formé de femmes (un harem donc) et de jeunes. Ils défendent leur territoire et leurs femelles contre les troupeaux de mâles célibataires nomades. Quand il est alarmé, le puku siffle très fort, et peut surprendre dans la savane.

Le koudou, antilope répandue en Zambie

Ils sont majestueux. Les koudous (Tragelaphus strepsiceros) peuvent être facilement identifiés à leurs grandes oreilles, leur marque blanche séparant les deux yeux leur pelage assez long et, surtout, chez les mâles, leurs superbes cornes torsadées. Cette antilope se nourrit de feuilles (d’acacia), de fruits et de jeunes pousses. Elle n’est pas dépendante d’un apport régulier en eau et est capable de se contenter de la rosée et de l’eau contenue dans son alimentation. Les koudous sont des animaux grégaires, observables en troupeaux d’une douzaine d’individus. Remarquables sauteurs, ils sont capables de franchir des obstacles de plus de 2,50 m de hauteur. Les femelles sont dépourvues de cornes, lesquelles chez les mâles peuvent mesurer jusqu’à plus de 1,50 m (le record est de 1,81 m).

L'impala, l'antilope la plus commune d'Afrique

S’il y a un mammifère que vous êtes certain de voir en Zambie et d'ailleurs partout en Afrique australe et de l'Est, c’est bien l’impala. C'est une antilope gracieuse, à l’allure très fragile. Vous la reconnaîtrez facilement à ses deux bandes noires, verticales, situées de part et d’autre de la queue qui forme comme un « M » incurvé. On dit d'ailleurs que c'est le « Macdo » du bush en plaisantant, car elle constitue le garde-manger principal des prédateurs africains, tant elle est fréquemment rencontrée. Les troupeaux, de 15 à 30 individus (et parfois bien plus), sont constitués de femelles, de leur progéniture, de mâles impubères et d’un mâle dominant. Les autres mâles se regroupent pour former des troupeaux de célibataires. La saison des amours donne lieu à de violents combats entre les mâles (les seuls à être dotés de cornes). Responsable d’un troupeau d’une dizaine de femelles, le mâle dominant se doit de faire face à des rivaux potentiels. Ce qui donne lieu à des situations cocasses : trop occupé à pourchasser ses concurrents, le mâle dominant n’a plus le temps d’assumer ses fonctions de reproducteur et délaisse son harem, une faute que des petits malins s’empressent de réparer… Remarquables sauteurs, les impalas sont capables de franchir des obstacles de 12 m de long ou de 3 m de haut !

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Le zèbre, un équidé farouche et fascinant

Seul animal rayé dans la famille des équidés, le zèbre est propre à l’Afrique. Il pèse jusqu’à 330 kilos et mesure jusqu’à 1,40 m au garrot. Comme chez la girafe, les poils de la crinière sont toujours relativement courts, et dressés. On distingue le zèbre de Grévy, plus gros, aux rayures plus nombreuses, plus fines et moins distinctes, le zèbre de Burchell, et dans le parc du South Luangwa, une espèce endémique de zèbre, le zèbre de Crawshay. C’est un animal extrêmement sauvage, qu’il est presque impossible d’apprivoiser. Leurs rayures noires et blanches sont au nombre de 25 à 30 et agissent comme mécanisme de camouflage et signe de reconnaissance entre les individus. On dit que plus les bandes noires sont larges, plus le zèbre est âgé. Les zèbres sont nomades et grégaires : leurs troupeaux sont des regroupements familiaux, de 5 à 30 têtes, vivant en savane herbeuse, souvent en compagnie des gnous. Leur régime alimentaire est complété par des tubercules et des racines. Dépendants d’un apport régulier en eau, ils ne s’éloignent guère d’un point d’eau. Pour échapper à leurs prédateurs, ils sont capables de courir à 60 km/h. Ils se déplacent en file indienne, et émettent une sorte de hennissement saccadé et répétitif en « i-a ». Les étalons se battent fréquemment à gros coups de dents et de ruades pour gagner le droit de s’accoupler avec une femelle. Les accouplements ont lieu toutes les une à deux heures, pendant un ou deux jours. La période de gestation est d’environ un an, et les petits naissent en général entre janvier et mars. Les jeunes zèbres sont une proie très vulnérable. De manière générale, tous, même les adultes, sont un mets très apprécié des lions en particulier, et des crocodiles.

L’hippopotame, habitant des rivières de Zambie

La Zambie est un des pays qui comptent le plus d’hippopotames, environ 12 200, en particulier dans le Luangwa et le Lower Zambezi. Le long de la rivière Luangwa, leur densité est de 48 hippopotames par km de rivière, avec un total de près de 5 000 têtes ! On peut observer des groupes allant jusqu’à 60 têtes. L’hippopotame (Hippopotamus amphibus) signifie littéralement « le cheval de rivière ». Ce mammifère semi-aquatique passe la majeure partie de la journée dans l’eau. De la famille des porcins, il est non ruminant malgré les 3 poches de son estomac. Rose à la naissance, l’hippopotame devient gris brun, notamment en raison des nombreuses sécrétions huileuses de sa peau. Sa peau, quasiment glabre, est très fragile et craint le soleil. Il nage avec aisance et est capable de plonger pendant plus de 6 minutes, bien qu’il n’excède généralement pas 2 minutes. Son squelette est constitué d’os lourds, ce qui lui permet de marcher tranquillement au fond de l’eau. Ce sont des animaux sédentaires et grégaires, vivant souvent en bandes de 15 à 30 individus. Ils sont très territoriaux, et peuvent se révéler extrêmement agressifs et dangereux pour une embarcation qui s’en approcherait de trop près. Si le buffle est l’animal le plus craint sur terre, l’hippopotame est celui dont il faut le plus se méfier sur l’eau. Brisant sans vergogne les embarcations jugées trop envahissantes, chargeant les humains passant trop près de lui la nuit quand il broute hors de l’eau, il est responsable d’un grand nombre d’accidents.

Le crocodile du Nil, prédateur de l’Homme

Bien qu’elle semble innombrable dans le Zambèze, l’espèce du plus gros reptile au monde Crocodylus niloticus est moins menacée d’extinction depuis qu’elle est protégée, après avoir fait l’objet d’une chasse intensive. Les crocodiles du Nil sont entre 250 000 et 500 000 encore vivants aujourd’hui dans plus de 26 pays d’Afrique. Leur réputation de dévoreur d’hommes n’est pas infondée. Ils sont la cause de nombreuses morts surtout dans la vallée de South Luangwa (les femmes viennent à la rivière laver le linge, les accidents rapportés sont nombreux) et de la Zambezi River. Sa croissance est continue tout au long de sa vie, environ 30 cm par an. Cet animal venu des temps préhistoriques mesure entre 2 et 4 m de long. Certains spécimens de l’espèce du Nil, la plus massive, peuvent mesurer jusqu’à 7 m. Son ouïe est très supérieure à sa vue. Couleur avocat à la naissance, il fonce avec le temps jusqu’à devenir pratiquement noir. En bon reptile, le crocodile se repose en se réchauffant au soleil tout en ouvrant longuement la bouche pour évacuer parfois un éventuel excès de chaleur par transpiration, et se cache sur les berges, ou se met dans l’eau en embuscade. Il s’attaque aux gros poissons, qu’il chasse sous la surface grâce à une troisième paupière brillante qui lui permet de voir sous l’eau, aux herbivores et de grands oiseaux autour des points d’eau. Aquatique, le crocodile peut se déplacer à une vitesse de 20 km/h sur la terre, où il est capable d’effectuer des bonds prodigieux. Il brise tous les membres de sa proie par de grands coups de mâchoires, afin de pouvoir l’avaler. Il a une longévité de 60 ans, en moyenne. Les larmes de crocodile ne sont que le résultat de la compression de glandes lorsqu’il ouvre la bouche. Les accouplements ont lieu sous l’eau. Après 4 mois, la femelle pond ses œufs et les recouvre de terre ou de sable pour une incubation de 3 mois environ. La température ambiante du nid va influencer le sexe. Entre 30 °C et 34 °C, la proportion de mâles sera supérieure.

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Les babouins, sociables et omniprésents

Singe essentiellement terrestre, les babouins vivent en troupe de 40 à 80 individus, sur un domaine d’environ 25 km². Ils mangent le matin et en fin d’après-midi. Ils sont omnivores et se nourrissent d’herbes, de graines, de fruits (de figuiers et de baobabs), de tubercules, d’insectes, et plus rarement d’oiseaux ou de petits mammifères. Le mâle est beaucoup plus gros que la femelle (35 kg contre 20 kg). En période de rut (le cycle ovarien est de 32 jours), les fesses des femelles, dépourvues de poils, sont enflées et rose vif. La queue des babouins est dite cassée (elle est d’abord dressée, puis se replie vers le bas). Le jeune babouin s’agrippe sous le ventre de sa mère en se retenant à sa fourrure, puis, après 5 semaines environ, se tient à califourchon sur son dos. Le babouin peut vivre plus de 25 ans. L’épouillage mutuel est un élément fondamental du lien social. Le babouin est une proie très appréciée du léopard. Une troupe peut cependant se défendre férocement, notamment grâce à leurs mâchoires puissantes et à leurs canines redoutables et démesurées. En Zambie, vous croiserez en particulier le yellow baboon (Papio cynocephalus) au pelage jaune clair (la vallée du Luangwa est surnommée « Valley of the yellow baboons »). Il vit souvent en cohabitation avec des antilopes, en Zambie avec des impalas et des pukus. Le babouin doté d’une bonne vue voit approcher les prédateurs du haut de son arbre tandis que les antilopes détectent odeurs et mouvements plus vite.

Civette, genette et mangouste

Parmi les autres carnivores, vous rencontrerez certainement pendant vos night drives en safari, des petits mammifères de la famille des Viverridae, comme la civette et la genette, qui ressemblent à des petits félins et différentes espèces de mangoustes.

La civette (Civettictis civetta) est un carnivore proche de la mangouste, mais qui ressemble à un félin au corps élancé, haute de 40 cm environ, la civette pèse une quinzaine de kilos, a un pelage blanc abondamment tacheté de noir, un museau pointu, et une queue présentant environ quatre rayures. Solitaire et essentiellement nocturne, elle attaque toutes sortes de petits gibiers. Grande chasseuse, elle est aussi agile sur la terre ferme que dans les arbres où elle peut utiliser ses griffes. Ce sont des animaux qui passent leurs journées cachés dans le creux d’un arbre ou dans un terrier abandonné. La civette est également connue pour la substance très odorante qu’elle produit pour marquer son territoire. Les sécrétions huileuses abondantes de ses glandes anales sont soigneusement collectées sur des animaux capturés (en Éthiopie et à Zanzibar) pour servir de base de parfum depuis l’Antiquité (civette signifie « parfum » en arabe). Les civettes peuvent être parfois observées tôt le matin.

La genette (Genetta genetta) est un animal nocturne d’environ 3 kg, ressemblant à un chat. Sa queue est rayée de 9 à 10 branches (contre 4 chez la civette, plus trapue). Elle vit en solitaire ou en paire, en logeant dans des anfractuosités rocheuses, dans des arbres creux ou sur de hautes branches. Elle chasse à l’affût des rongeurs, oiseaux, reptiles et insectes, mais se nourrit aussi de fruits. Elle est connue pour être une gaspilleuse qui ne mange pas une bonne partie de ses prises.

La mangouste (Herpestidae) existe sous différentes espèces : la mangouste rouge (Galerella sanguinea) et la mangouste rayée (Mungos mungo) sont présentes. La mangouste se nourrit d’oiseaux, d’insectes (notamment de termites), de rongeurs, d’œufs (de reptiles ou d’oiseaux), de lézards et de serpents. Sa vivacité lui permet de sortir la plupart du temps victorieuse d’un combat avec ces derniers. Elle mesure de 25 cm à 50 cm et pèse de 700 g à 4 kilos, selon les espèces. Egalement selon les espèces, les mangoustes vivent soit en couple ou groupe familial d’environ 4 têtes, soit en petites colonies d’une quinzaine d’animaux, dans de vieilles termitières abandonnées par leurs insectes et qui prennent alors des formes érodées arrondies.

Bec-en-sabot et autres oiseaux emblématiques

Si la plupart des voyageurs se montrent attirés surtout par les mammifères, ils n’en sont pas moins captivés par la beauté de certains oiseaux dont les plumages multicolores ou la taille démesurée forcent l’admiration. Avec sa végétation préservée et sa grande diversité d’habitats naturels, des plaines marécageuses aux forêts de mopane et de miombio, la Zambie est un véritable paradis pour les ornithologues ou les amoureux des oiseaux. Quelque 750 espèces de volatiles y ont été recensées, avec de nombreuses espèces migrantes présentes sur le territoire entre septembre et mai. On trouve en Zambie les espèces communes de l’avifaune d’Afrique australe, mais aussi, et c’est là une particularité, des oiseaux plus généralement observés en Afrique de l’Est ou en Afrique centrale.

Le bec-en-sabot (shoebill stork) est l’un des oiseaux les plus recherchés de Zambie. En effet, on ne le trouve que dans les plaines marécageuses de Bangweulu et dans quelques endroits en Afrique centrale, particulièrement en Ouganda. D’une hauteur de 1,20 m, il tient son nom de son bec énorme. Il se distingue également par sa couleur grise et son aspect préhistorique. C’est un oiseau menacé de disparition. Il fait partie de la famille des cigognes.

Le Marabout est un échassier très grand (1,50 m), qui a la plus grande envergure en vol qui soit : 3 m environ. Contrairement aux hérons, et comme chez tous les oiseaux de la famille des cigognes (jabiru, tantale africain), il ne rentre pas son cou en volant. Le marabout a le crâne déplumé (un peu de duvet de naissance uniquement), un collier de plumes blanches, et le dessus du corps et des ailes noires. Il dispose sur le devant du cou d’un grand jabot de peau rose qui pend en vol, et se remplit de viande après les repas : le marabout est en effet un charognard. Ne se déplaçant jamais en groupes aussi importants que ceux des vautours, il n’a généralement droit à la charogne qu’après eux, malgré sa plus grande taille et son grand bec. Comme le vautour, le marabout a le crâne et le cou dégarnis, ce qui lui permet de ne pas salir ses plumes en plongeant profondément le bec dans les charognes. Il laisse aussi tomber ses fientes sur ses pattes. Il niche sur les arbres et dans les rochers, parfois en colonies. Vers le mois de mai, il pond 2 à 3 œufs qui sont couvés pendant 1 mois. Plus de 3 mois plus tard seulement, les petits peuvent voler.

Miombo et mopane, des écosystèmes typiques en Zambie

Les hauts plateaux, qui constituent 70 % du pays, sont couverts de forêts claires appelées miombo. C’est un genre de savane tropicale boisée, dont le mot scientifique est Brachystegia, comprenant un grand nombre d’espèces. La caractéristique de ces arbres est de perdre leurs feuilles très brièvement pour réduire les pertes d’eau. On trouve beaucoup de mopanes (Colophospermum mopane) dans toutes les vallées sèches de Zambie (où l’on fait des safaris). Il est reconnaissable à ses feuilles très caractéristiques en forme de papillon. Il peut parfois atteindre 30 m de haut, la forme gracieuse de ses branches élancées lui valant alors le surnom de « mopane cathédrale ». La végétation dans ces zones est assez pauvre et éparse, mais les feuilles de mopane ont une grande valeur nutritive pour les animaux, de même que celles des nombreux acacias.

Arbres à saucisse et baobabs iconiques

Caractéristique de Zambie, l’arbre à saucisses (Kigelia africana) se retrouve dans tous les parcs du pays, car son curieux fruit est une source de nourriture précieuse pour les animaux, particulièrement dans la vallée de Luangwa. Le fruit qui a donc une forme de saucisse suspendue est extrêmement lourd – il peut peser jusqu’à 10 kg – et peut atteindre 60 cm. Il est mature justement pendant la période la plus chaude de l’année quand il est difficile de se procurer de la nourriture pour les herbivores et omnivores. Un garde-manger réconfortant pour les estomacs affamés de zèbres, babouins, hippos, mais aussi éléphants et girafes qui peuvent s’offrir les jeunes fruits en hauteur et les feuilles en accompagnement. Attention à la tête quand vous passez dessous ! Les camps les élaguent pour éviter les accidents. Seuls les babouins sont capables de casser son épaisse coque pour atteindre le fruit désiré riche en protéines. Les éléphants en saison viennent volontiers secouer les arbres pour faire tomber les fruits, malin ! 
Le baobab (Adamonia digitata), avec son tronc énorme (30 m de circonférence) et ses branches pareilles à des racines, peut vivre plusieurs milliers d’années. Aucun baobab n’est identique, et il pousse pendant des siècles à son rythme, pour atteindre des hauteurs et des circonférences colossales. On en trouve de près de 20 mètres de haut et vieux d’un millier d’années dans la forêt de Luangwa. Durant un mois, la floraison des baobabs de plus de 15 ans est brève, car chaque fleur ne vit qu’une journée avant de tomber. Son gros fruit sec et acidulé dans des coques allongées de près de 40 cm, appelé parfois pain de singe, est blanc, de goût très bon. Riche en eau, mais aussi en calcium, vitamine C, ces graines sont protéinées et il est recherché par les éléphants, les singes et même les humains. On peut boire du jus de pain de singe en saison. Son tronc est creux, et il abrite des colonies de chauve-souris, des chouettes et des porcs-épics.

Tamarinier, teck et ébénier utilisés dans la construction

Le tamarinier (Tamarindus indica) d’abord identifié et nommé en Inde est en réalité indigène à l’Afrique. Car en raison de sa densité et de sa durabilité, le bois de cœur de tamarin peut être utilisé dans la fabrication de meubles et de planchers en bois et était recherché dans la construction. C’est l’un des plus beaux arbres du parc de South Luangwa, absolument majestueux avec ses immenses branches touffues et denses après la saison des pluies. Il peut atteindre 30 mètres de hauteur. On le trouve spécialement dans les lits de rivières et les étangs asséchés. Les antilopes et les girafes viennent dévorer ses feuilles. Son fruit contenu dans une coque de 12 à 15 cm est juteux et acidulé sous forme de graines, est utilisé en cuisine. Le fruit est une source de nourriture majeure pour de nombreux animaux. Les phacochères aiment manger ces fruits d’automne, ainsi que les antilopes, les babouins et les éléphants principalement. 
Le teck (Pterocarpus angolensis se trouve à l’état sauvage dans le nord du pays, plus proche de la ceinture équatoriale, avec des précipitations plus abondantes. Des forêts denses de teck existent le long du Zambèze (localement appelé « mukusi »), tandis que les marais plantés de teck qui parsèment le territoire sont parmi les plus étendus d’Afrique australe. C’est un arbre qui peut aller jusqu’à 20 m de haut, à l’écorce brun foncé caractéristique et à la haute canopée aux feuilles larges et brillantes. Il produit une abondance de fleurs jaune orangé parfumées au printemps. En Afrique australe, c’est généralement juste à la fin de la saison sèche vers la mi-octobre. Il est d’abord ignifuge, il résiste au feu, aux sangliers et aux termites tant il est résistant. Il est d’ailleurs extrêmement dense et lourd, ce qui fait sa noblesse, tout comme son parfum légèrement épicé. Le bois se polit bien et est bien connu en Afrique tropicale, car il a une jolie couleur jaune brunâtre. Il est aussi résistant à l’eau, ne gonfle pas et donc idéal pour la construction de canoës et de constructions solides et résistantes à la pluie. Il est aussi sculpté en objets décoratifs.

L’ébénier africain (Diospyros mespiliformis), donne un fruit, proche du kaki comestible, une douceur dont raffolent les jackals, d’où son surnom de baie de jackal. Cet arbre à feuilles persistantes fait en général 6 mètres de hauteur et possède un feuillage dense apprécié par les éléphants et les buffles. Les arbres matures ont une écorce fissurée gris foncé, la couleur du bois varie du brun rougeâtre clair au brun très foncé. Il est extrêmement résistant, solide et lourd, insensible aux termites, surtout le cœur, utilisé pour fabriquer des planchers et meubles en bois et des canoës. Les fruits sont ovales, jaunes ou violets. Plante alimentaire traditionnelle en Afrique, ce fruit a le potentiel d’améliorer la nutrition.