La faune
Si l’on en croit le nombre de plongeurs qui viennent admirer les eaux de la mer Rouge, la faune marine reste exceptionnelle à voir. Sur la route des migrations annuelles, plus de 430 espèces d’oiseaux peuplent l’Égypte. Ceux que vous croiserez le plus souvent sont les animaux domestiqués tels les ânes, les buffles et les chiens, Le Caire regorge aussi de chats des rues. Petit tour des trois grandes régions et des animaux qui les peuplent.
Dans le désert et le Sinaï
Chacal doré. Le chacal doré, très présent, de la taille d’un loup mais inoffensif, vit en meute.
Cobra à cou noir. Cobra cracheur d’origine africaine, capable de cracher son venin à distance. Particulièrement dangereux.
Dromadaire. Ne porte qu’une bosse qui contient de la graisse, dont il fait usage pour se nourrir lorsque la nourriture manque. La graisse peut être aussi transformée en eau (les 40 kg de graisse peuvent être transformés en plus de 40 litres d’eau). Le dromadaire peut ainsi marcher 8 jours en plein désert. Il était très courant en Égypte lorsqu’il était utilisé dans les caravanes marchandes.
Fennec. De la famille des renards, possède de plus grandes oreilles. Typique des sables, où il est capable de se creuser une tanière en quelques secondes, ses oreilles lui sont utiles à repérer ses proies, mais surtout à dissiper la chaleur en surplus. Il est courant de les voir lorsque vous passez une nuit dans le désert.
Gazelle dorcas. Elle parvient à ne pas boire pendant de longues périodes et tire des plantes et de la rosée l’eau dont elle a besoin.
Gerbille. Petit rongeur qui passe ses journées dans sa tanière et ne sort qu’après le coucher du soleil pour éviter la chaleur et les rapaces.
Scorpion. Fréquent en Égypte, surtout très actif la nuit, il est difficile à repérer le jour parce qu’il est capable d’un mimétisme parfait sur le sable ou au milieu des cailloux.
Le long de la vallée du Nil
Crocodile. Le crocodile du Nil n’a pas disparu. On le trouve encore, et en assez grand nombre, dans le lac Nasser… et dans des vivariums de Nubiens habitant Assouan. L’animal assure aux familles un gage de bonheur, sur la base de croyances anciennes.
Gamousse. Introduit en Égypte au XVIIIe siècle, le buffle au pelage noir est utilisé pour les travaux des champs, pour tirer des charrues ou le chadouf. Le soir, il est de coutume que la gamousse prenne place au rez-de-chaussée de l’habitat traditionnel, apportant chaleur l’hiver.
Héron garde-bœufs. Cet oiseau blanc à tête ronde niche en colonie dans les arbres et les buissons, le long du fleuve ou des lacs d’Égypte. Il est aussi appelé « l’ami des paysans » car on le voit très souvent dans les champs aux côtés des agriculteurs. Il se nourrit des parasites sur les gros animaux.
Huppe. On l’appelle houdhoud en arabe, du cri qu’elle lance. Elle aime se promener dans les herbes coupées.
Perche du Nil. Elle peut ressembler à un sandre. Sa capacité à se reproduire est telle qu’on l’a introduite jusqu’en Europe.
Poisson-chat. Le poisson-chat du Nil préfère les habitats marécageux, peu profonds, pauvres en oxygène. Parce qu’il aime les eaux boueuses, on croyait qu’il guidait le bateau solaire lorsqu’il naviguait la nuit sur le fleuve du monde.
Varan du Nil. Le varan du Nil adulte peut mesurer de 1,50 m à 2 m. Il ne pèse que 3 kg à 6 kg. On le distingue par son cou assez long. Son corps est d’une couleur vert-gris foncé et noir avec des taches et des lignes jaunes. Il est solitaire, sauf en période de reproduction. Il est carnivore et détritivore.
Dans les eaux de la mer Rouge
Barracuda. Poisson de forme allongé, aux dents redoutables. Claude François en parle dans Alexandrie, Alexandra.
Dugong. C’est une espèce menacée. Mammifère qui peut atteindre 3 m de long, et que l’on peut voir paresser, notamment à Quseir.
Mérou rouge. Gros poisson dont la robe rouge est tachetée de bleu ; il mène une vie paisible entre les rochers.
Murène grise. Poisson long et mince, ondulant, à la mâchoire dangereuse, qui aime se blottir dans les rochers en guettant sa proie.
Poisson-ange. Poisson particulièrement beau. Sa saveur à goût de corail en fait un mets difficile à manger. Attention, son opercule est muni d’une pointe aiguë.
Poisson-clown. Parmi le plus connu des poissons, il est souvent à proximité d’une anémone de mer avec laquelle il forme une symbiose parfaite, l’un protégeant l’autre. Sa robe est orange, rayée de blanc.
Poisson-perroquet. Ce poisson herbivore mange des algues et du corail qu’il peut broyer avec ses mâchoires puissantes. De couleur bleu profond, il peut atteindre 60 cm. Sa robe est bleue.
Raie manta. Cette raie particulièrement rare pèse environ 1 360 kg. Elle mesure de 3 à 6 m. Sa robe est bleu foncé sur le dos et d’habitude blanche sur le ventre.
Requin. On trouve des requins-marteaux, des requins blancs et des requins-léopards en mer Rouge. La prudence veut qu’on ne bouge pas en sa présence.
Tortue imbriquée. Espèce protégée en voie d’extinction. Cinq cents tortues imbriquées seulement pondent, chaque année, en Égypte.
La flore
Pays du roseau et du lotus qui symbolisaient la Haute et Basse-Égypte, le pays, par les eaux du Nil qui le baignent, présente au voyageur une flore assez diversifiée.
Le paysage égyptien est marqué par ses hauts palmiers, ses sycomores et ses sombres manguiers. Louxor et Assouan sont particulièrement propices à l’observation d’essences florales multiples. Aux couleurs éclatantes s’allient les parfums enivrants des jasmins et frangipaniers.
Henné (Lawsonia inermis) : lythracée. Arbuste de 2 à 3 m, parfois épineux quand il est âgé. Écorce blanchâtre. Feuilles persistantes, ovales. Fleurs blanches ou roses disposées en grappes, à l’odeur suave. On utilise les feuilles qui colorent en orange roux depuis la Haute Antiquité. On a retrouvé des momies dont les ongles étaient teintés de henné. Cela se pratique encore aujourd’hui, lors de la cérémonie du mariage notamment.
Tamarinier (Tamarindus indica) : légumineuse. Arbre de 15 m de haut. Feuilles pennées à nombreuses folioles vert pâle. Fleurs jaunes veinées de rouge, disposées en grappes. Fruit marron, en gousse de 15 cm. À l’intérieur, les graines sont entourées d’une pulpe acidulée aux propriétés laxatives, antiscorbutiques et utilisée contre l’hypertension. On en tire une boisson très appréciée, appelé tamar hindi, consommée notamment durant le mois de Ramadan.
Papyrus (Cyperus papyrus) : roseau pouvant atteindre 4 m de haut, dont la tige est triangulaire et l’inflorescence filamenteuse. Les jeunes tiges et les rhizomes étaient consommés grillés sur le feu. Appliqué sur les blessures, il accélérait la cicatrisation.
Sésame (Sesamumindicum) : petite herbe annuelle dont la tige est triangulaire, les feuilles lancéolées et les fleurs grandes et blanches. Le sésame entre dans la préparation de plusieurs plats et pains en Égypte. Une huile en est extraite ainsi qu’une pâte, la tahina, utilisée en pâtisserie notamment dans le halwa.
Canne à sucre (Saccharum) : poaceae. Grande graminée d’une hauteur allant de 2,5 à 6 m. Tiges pleines d’un diamètre de 1,5 à 6 cm. Feuilles alternes réparties en deux files opposées. Cultivée principalement en Haute-Égypte, elle sert à la production de sucre. Fréquemment consommée en jus.
Frangipanier (Plumeria acutifolia) : apocynacée. Petit arbre à feuilles caduques, atteignant 6 m de haut, à rameaux épais et ramifiés deux par deux. Fleurs odorantes, pétales blancs étalés en étoile, apparaissant de juin à septembre. Il est très implanté dans les régions tropicales.
Palmier dattier (Phoenix dactylifera) : palmacée. Vigoureux palmier atteignant 30 m de haut. Feuilles pennées légèrement bleutées. Les dattes en sont le fruit. D’abord jaunes lorsqu’elles sont fraîches, elles brunissent avec le temps. Cet arbre est d’une importance économique irremplaçable dans les régions désertiques.
Palmier doum d’Égypte (Hyphaene thebaica) : palmacée. Palmier à tronc souvent ramifié, atteignant 10 m de haut. Feuilles raides, dressées, en éventail, de couleur vert bleu. Fruit ovale orangé, à saveur de pain d’épice. On en trouve beaucoup dans la plantation du wadi Dom, au sud d’Aïn Sokhna.
Bananier (Musa acuminata) : musacée. 1,50 à 3 m, de forme caractéristique, avec ses longues feuilles vert clair. Les fleurs sont entourées d’une grande écaille violette. Le bananier n’est pas un arbre, mais une plante herbacée, qui meurt quand le régime de bananes est mûr. Il se reproduit par tiges souterraines. Il en existe des centaines de variétés.
Caroubier (Ceratonia siliqua). Arbre à feuilles persistantes pouvant atteindre 4 m de haut. Les feuilles sont composées, épaisses, ovales et vernissées. Les fruits sont des grosses gousses brunes de 20 cm de longueur. On en fait des boissons. Les graines étaient utilisées comme unité de mesure : un karat est le poids d’une graine de caroubier.
Figuier commun (Ficus carica). Arbuste à feuilles caduques, à bois souple. Feuilles épaisses, ovales avec trois lobes. Il donne des fruits deux fois par an, en été et en automne. Les figues étaient liées aux déesses : on les trouve très souvent sur les tables d’offrandes avec le sycomore. La figue est mentionnée dans les Textes des pyramides. On en fait une liqueur : l’arak.
Flamboyant (Delonix regia) : légumineuse. Il atteint 15 m de haut, ses branches sont largement étalées. Feuilles caduques, finement découpées, ressemblant à celles d’une fougère. Magnifiques fleurs écarlates, disposées en grappes, apparaissant en avril, quand l’arbre est dénudé de ses feuilles. Fruits en très longues gousses aplaties, de 45 cm de longueur.
Grenadier (Punica granatum) : punicacée. Arbuste ou petit arbre de 6 m de haut, parfois épineux. Feuilles caduques, allongées, vert foncé, brillantes. Fleurs rouges, apparaissant en même temps que les premières feuilles. Le fruit est utilisé pour son jus et en mélasse dans la cuisine. Dans la poésie amoureuse de l’Égypte ancienne, les grenades figuraient la poitrine des femmes.
Jacaranda (Jacaranda mimosifolia) : bignoniacée. Arbre de taille moyenne, de 15 à 20 cm de haut, à large couronne aérée. Les feuilles, très découpées comme celles d’une fougère, tombent à la fin du printemps. Ensuite vient la floraison constituée de grosses grappes pyramidales de fleurs en clochettes bleu lavande. Fruits aplatis, ressemblant à des castagnettes.
Manguier (Mangifera indica) : anacardiacée. Grand arbre de 18 à 30 m de haut, à cime étalée. Feuilles vert foncé, luisantes et allongées. Le manguier fut importé en Égypte au XIXe siècle. Il est aujourd’hui implanté dans tout le pays. Les mangues de Ismaïlia se distinguent par leur goût particulièrement sucré. Ses multiples variétés sont très appréciées des Égyptiens.
Sycomore (Ficus sycomorus). Grand arbre à feuilles persistantes, pouvant atteindre 15 m de haut, très résistant à la sécheresse. Ses branches et ses feuilles forment une couronne majestueuse et sphérique. La déesse Hathor était appelée la dame du sycomore. Son bois était utilisé pour fabriquer des sarcophages.