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Généralités

La Bosnie-Herzégovine est située dans les Balkans, région du sud-est de l’Europe qui s’étend de la Slovénie à la Grèce et de la Croatie à la Roumanie. Le pays affiche une superficie de 51 129 km², c’est-à-dire un peu moins que la région française Grand Est. Il est aussi de taille comparable à la Croatie et à la Slovénie. La Bosnie-Herzégovine est bordée par trois pays, totalisant 1 459 km de frontières terrestres : 932 km avec la Croatie au nord, à l’ouest et au sud ; 357 km avec la Serbie à l’est ; 249 km avec le Monténégro au sud-est. Presque complètement enclavée, elle dispose toutefois d’un petit débouché sur la mer Adriatique avec 20 km de côte autour de la ville de Neum qui est coincée entre deux parties de la Croatie. La forme de la Bosnie-Herzégovine évoque un triangle pénétrant au sein de la Croatie. Ce triangle, qui figure d’ailleurs sur le drapeau national de manière stylisée, possède son côté le plus long, d'environ 350 km à vol d’oiseau, entre le sud-est et le nord-ouest, presque parallèle à la côte adriatique. Le côté nord fait environ 250 km en suivant principalement la Save, un affluent du Danube qui sert de frontière avec le nord de la Croatie. Enfin, le côté oriental du triangle longe la Serbie et le Monténégro sur environ 260 km du nord au sud à vol d’oiseau. Il faut aussi noter que le pays possède une enclave au sein de la Serbie : les villages de Međurečje et Sastavci, situés à environ 1 km à l’est de la frontière bosnienne.

Relief

La Bosnie-Herzégovine est un pays de montagnes. Celles-ci couvrent environ 80 % du territoire et l’altitude moyenne est de 693 m. Le pays est en effet traversé par les Alpes dinariques, grand massif qui longe l’Adriatique sur 650 km entre la Slovénie et l’Albanie. On compte ainsi onze sommets à plus de 2 000 m d’attitude dans le pays, principalement en Herzégovine et en Bosnie centrale, près de Sarajevo, ville qui a accueilli les Jeux olympiques d’hiver en 1984. Le point culminant est le mont Maglić à 2 388 m d’altitude. Il est situé dans le parc national de Sutjeska, en Bosnie orientale, tout près de l’Herzégovine et à la frontière avec le Monténégro. Le second sommet le plus haut, le mont Volujak (2 336 m), est aussi partagé avec le Monténégro. Ce relief recèle d’importantes réserves minières, notamment en Bosnie centrale (Zenica, Kakanj…) et en Bosnie orientale (Tuzla, Srebrenica…). On constate aussi une nette division géologique entre des zones typiquement alpines couvrant la plus grande partie du territoire et des zones karstiques dans le tiers sud. Ainsi, en Herzégovine, en Tropolje et dans le sud de la Krajina bosnienne, les phénomènes karstiques (dolines, poljés, effondrements…) sont si fréquents et si impressionnants que toute cette région sert de laboratoire géant aux géologues depuis le XIXe siècle. La seule partie non montagneuse se trouve sur la frange nord du pays : une bande d’environ 50 km de hauteur qui s’étend le long de la frontière nord et de la rivière Save entre Bijeljina (à l’est) et Cazin (à l’ouest). Cette zone relativement plate et très fertile appartient à la vaste plaine de Pannonie. Celle-ci commence en Bosnie et s’étend jusqu’en Ukraine à l’emplacement de l’ancienne mer de Pannonie qui s’est asséchée il y a environ 1 million d’années. Propice à l’agriculture, cette frange nord est toutefois peu peuplée. En raison de fréquentes inondations de la Save et des soubresauts de l’histoire, les habitants du pays se concentrent surtout dans les zones minières et dans les vallées plus faciles à défendre.

Rivières

La Bosnie-Herzégovine est surtout un pays de rivières. Celles-ci sont omniprésentes avec des eaux souvent cristallines et poissonneuses, des cascades magnifiques et quantité de ruisseaux et résurgences. La Bosnie-Herzégovine est ainsi considérée comme le paradis des pêcheurs à la mouche en Europe aux côtés de l’Irlande. Elle est aussi réputée pour ses activités nautiques (rafting, kayak, canyoning). Le pays doit une partie de son nom à la Bosna (271 km de longueur) qui prend sa source près de Sarajevo. Les frontières sont quant à elles formées par trois importantes rivières. Au nord-est, la Drina (346 km) délimite plus ou moins la frontière avec la Serbie en offrant de beaux paysages de vallées karstiques. Au sud-ouest, l’Una (214 km) traverse le parc national de l’Una et longe la partie sud de la Croatie. Surtout, au nord, la Save (ou Sava) sert de démarcation naturelle sur 345 km avec la partie nord de la Croatie et constitue la seule rivière navigable de Bosnie-Herzégovine. Prenant sa source en Slovénie, la Save est la plus longue rivière d’ex-Yougoslavie (945 km) et le troisième plus gros affluent du Danube qui termine sa course dans la mer Noire. En Bosnie-Herzégovine, la Save représente le plus important bassin de drainage, recueillant les eaux de la quasi-totalité des rivières du pays comme la Bosna, la Drina, l’Una ou encore la Vbras (250 km de longueur) qui possède de belles gorges près de Banja Luka et une superbe chute d’eau à Jajce. Un seul grand cours d’eau n’appartient pas au bassin versant du Danube : c’est la Neretva (250 km de longueur, dont 22 km en Croatie). C’est le plus grand fleuve de Bosnie-Herzégovine, réputé l’un des plus froids au monde. La Neretva se jette dans l’Adriatique après avoir coulé sous le célèbre pont de Mostar et aux pieds du superbe village de Počitelj. Elle reçoit au passage de nombreux affluents. Parmi ceux-ci, une dizaine ont la particularité d’être en partie souterrains, profitant des sols karstiques pour disparaître et réapparaître dans tout le sud du pays. Toujours au sud, il faut aussi citer un autre fleuve rejoignant l’Adriatique : la Trebišnjica, qui prend son nom de la belle ville de Trebinje. Sur les 187 km de son parcours à travers l’Herzégovine, le Monténégro et la Croatie, elle disparaît sous terre sur 97 km. Cela en fait la plus longue rivière souterraine au monde.

Lacs

Les rivières alimentent des centaines de lacs. Les seuls lacs naturels représentent 67,5 km² d’étendue d’eau, mais le plus grand, le lac de Blidinje (région de Tropolje) ne fait que 2,5 km² quand il est plein. En fait, ce sont les lacs artificiels qui sont les plus imposants. Créé en 1974 en drainant les rivières souterraines de la province de Tropolje, le lac Buško s’étend à lui seul sur plus de 55 km². Les autres grands réservoirs sont le lac Modrac (17 km², sur la Spreča, près de Tuzla), le lac Rama (15 km², sur un affluent de la Neretva), le lac de Jablanica (13 km², sur la Neretva), le lac de Perućac (12 km², sur la Drina et à la frontière avec la Serbie) et le lac de Višegrad (11 km², sur la Drina). Près de Čapljina, en Herzégovine, la vaste zone de marais semi-artificiels de Hutovo Blato couvre une superficie de 74 km² et constitue la plus grande réserve ornithologique du pays.

Régions historiques

On distingue deux grandes régions : la Bosnie et l’Herzégovine. Cette dernière occupe la pointe sud du pays entre la côte dalmate et le Monténégro. Elle couvre environ 20 % du territoire. Faisant pleinement partie de la Bosnie géographique, elle se distingue toutefois par son climat méditerranéen, ses sols essentiellement karstiques et une végétation moins dense. On y trouve des villes comme Mostar, Trebinje, Konjic et Čapljina. La Bosnie comprend quant à elle quatre sous-ensembles. Au centre se trouvent Sarajevo et la Bosnie centrale avec en particulier Zenica et Travnik. La moitié occidentale est occupée par la Krajina bosnienne qui constitue la plus vaste région du pays (environ 30 % du territoire) avec notamment les villes de Banja Luka et de Bihać. Au nord-est, près de la Serbie, la Bosnie orientale comprend des villes comme Tuzla et Brčko ainsi que deux sous-régions : la Semberija (avec Bijeljina comme chef-lieu) et la Podrinje (Foča, Srebrenica…). Enfin, au sud-ouest, la Tropolje doit son nom à ses dépressions karstiques (c’est la région des « trois poljés »). Elle abrite les villes de Livno et de Tomislavgrad. Mais c’est la plus sauvage et la plus petite des régions du pays (environ 8 % du territoire).

Entités administratives

Depuis les accords de Dayton qui ont mis fin à la guerre de Bosnie-Herzégovine (1992-1995), le pays est séparé en trois entités qui ne tiennent pas du tout compte des régions historiques. La division actuelle suit à quelques exceptions près le tracé de la ligne de front au moment de l’arrêt des hostilités.

Première entité : la Fédération de Bosnie-et-Herzégovine. Elle s’étend sur 26 076 km² (près de 51 % du territoire national) et a son siège à Sarajevo, qui est aussi la capitale du pays. C’est le territoire qui était tenu par l’armée nationale et les forces bosno-croates fin 1995. Elle couvre toute la bande frontalière sud, la zone littorale de Neum et une large avancée au centre du pays incluant la majeure partie de la Bosnie centrale. Elle possède aussi deux enclaves au nord-est le long de la Save. La Fédération de Bosnie-et-Herzégovine est subdivisée en dix cantons et compte environ 2,2 millions d’habitants, principalement bosniaques et bosno-croates.

Deuxième entité : la République serbe de Bosnie. Elle couvre 25 053 km2 (presque 49 % du pays) et a pour capitale Banja Luka. C’est la zone qui était tenue par les forces bosno-serbes à la fin de la guerre. Elle est coupée en deux : à l’ouest, elle occupe la plus grande partie de la Krajina bosnienne ; à l’est, elle s’étend le long des frontières de la Serbie et du Monténégro et s’avance au centre du pays jusque dans les faubourgs de Sarajevo. La République serbe de Bosnie compte environ 1 million d’habitants, principalement bosno-serbes. Elle ne possède pas de subdivision administrative, hormis 64 municipalités.

Troisième entité : le district de Brčko. Celui-ci est situé le long de la Save, au nord-est du pays. Cette zone, qui jouxte les deux autres entités, restait disputée lors de l’arrêt des hostilités. Elle s’étend sur seulement 493 km² et comprend moins de 90 000 habitants, dont 43 % de Bosniaques.