Pays majeur en Asie Mineure
La Turquie est une large péninsule qui s’étire sur 1 600 km de long et 600 km de large. C’est un pays de montagnes et de hauts plateaux. Son territoire est eurasien et possède une superficie de 783 562 km². La Turquie partage 2 627 km de frontières terrestres avec 8 pays : la Grèce, la Bulgarie, la Géorgie, l’Arménie, la République autonome Nakhitchevan (enclave de l’Azerbaïdjan), l’Iran, l’Irak et la Syrie. Le pays, célèbre pour sa situation géographique atypique à cheval sur deux continents, l’est aussi pour sa diversité géographique. La partie occidentale (la Thrace orientale, ou Trakya) ne représente que 3 % du territoire. Le reste du pays représente l’Asie Mineure (l’Anatolie, ou Anadolu) qui s’étend sur plus de 780 000 km². Ces deux parties sont séparées par le détroit des Dardanelles, la mer de Marmara et le Bosphore.
Un littoral d’exception
Le pays est entouré de quatre mers et peut s’enorgueillir de 7 200 km de côtes littorales. Au nord, la Turquie est bordée par la mer Noire (Karadeniz). Avec son littoral découpé dominé par la chaîne pontique, les glaciers de Kaskar, ses forêts de conifères très denses et ses plages désertes, cette région peu connue des touristes offre pourtant de superbes paysages et abrite des richesses naturelles exceptionnelles.
La mer de Marmara délimite l’Europe orientale et l’Asie Mineure. Située entre les deux continents, elle communique avec la mer Noire par le Bosphore au nord-est et avec la mer Égée au sud-est par le détroit des Dardanelles.
La mer Égée (Ege) possède la côte la plus longue, soit 2 800 km de terres découpées, ce qui en fait un paradis pour les amateurs de criques et de plages. De nombreuses îles parsèment la côte égéenne. Elles sont toutes grecques sauf Imbros (Gokçeada) et Ténédos (Bozcaada) qui ont été données à la Turquie lors du démantèlement de l’empire. Enfin, la mer Méditerranée (Akdeniz), célèbre pour sa côte turquoise, doit son nom à ses eaux limpides et s’étend de l’ancienne Lycie au Hatay.
Une diversité de paysages
La Turquie n’est pas qu’un littoral, c’est un pays montagneux aux sous-ensembles très divers. Il y a des lacs, des fleuves, des montagnes, des steppes vallonnées et des merveilles géographiques telles que les formations rocheuses de Cappadoce ou la tufière de Pamukkale. Ce que l’on nomme « Anatolie centrale » est en fait un vaste et haut plateau de steppes sur lequel des chaînes de montagnes et les cheminées de fées spectaculaires de la Cappadoce pointent.
Le nord-est de l’Anatolie est caractérisé par un paysage inhospitalier et montagneux néanmoins très beau. Si cette région est préservée du tourisme de masse, elle possède de jolies surprises. C’est ici que vous pourrez admirer le soleil se coucher à 5 137 m sur le sommet enneigé du mont Ararat (Ağrı Dağı), à la frontière de l’Arménie, de l’Iran et de l’Azerbaïdjan. C’est ici aussi que vous découvrirez les rapides dans les vallées de Yusufeli ou encore les plaines autour de la ville fortifiée de Kars.
Le sud-est de l’Anatolie, territoire en grande partie habité par les Kurdes, est bordé au sud par l’Irak et la Syrie. Il se caractérise par ses steppes mouvantes et ventées, ponctuées par des surgissements rocheux. La région abrite le fameux lac de Van (Van Gölü). Ce lac de montagne aux eaux très alcalines est le plus grand lac de Turquie, le deuxième plus important du Moyen-Orient et le plus grand lac alcalin du monde. Il fait 120 kilomètres de longueur pour 80 kilomètres de largeur, avec 171 mètres de profondeur moyenne et 451 mètres au maximum. Sa superficie est de 3 755 km² et se trouve à une altitude de 1 640 mètres. Il est situé sur la plus vaste zone sismique de Turquie.
Le pays est une destination de plus en plus prisée par les randonneurs qui apprécient ses montagnes couronnées de neige, dont la plus haute est Ağrı Dağı. Le point culminant du volcan Ararat marque le dernier soubresaut de l’Himalaya. C’est également un pays de rivières (le Tigre comme l’Euphrate naissent en Turquie) mais aussi d’immenses lacs : le lac Salé (Tuz Gölü) et ceux de Van, Burdur, Eğirdir, Beyşehir, Iznik, notamment.
Les risques sismiques en Turquie
La Turquie se trouve sur l’une des zones sismiques les plus actives au monde. Depuis 1939, le pays a connu une trentaines de séismes d’intensité majeure. La population a toujours en mémoire le tragique tremblement de terre de 1999 de magnitude de 7,6 qui a frappé le nord-ouest de l’Anatolie, ainsi que les villes d’Izmit et d’Adapazarı. La catastrophe a entraîné de grandes destructions et fait près de 20 000 victimes. Le séisme de 2011 d’une magnitude de 7,1, également très destructeur, a touché la région de Van et engendré l’anéantissement de 11 000 édifices, fait plus de 4 000 blessés, 600 morts et plusieurs milliers de sans-abri. En 2017, le pays connaît une nouvelle fois plusieurs séismes dans l’ouest et le sud du pays. Le 6 février 2023, deux tremblements de terre particulièrement dévastateurs de magnitude 7,8 et 7,5 ont frappé l'est du pays dans la zone frontalière située entre la Turquie et la Syrie. La violence a été telle que les secousses ont été ressenties jusqu’au Groenland. L’ampleur des dégâts humains et matériels est considérable. Plusieurs dizaines de milliers de victimes et de blessés sont à déplorer. C’est l’un des cinq séismes les plus meurtriers dans le monde depuis le début des années 2000. La faille appelée « glissement de grève » d’une longueur de 150 kilomètres et d’une épaisseur de 25 kilomètres a été particulièrement destructrice. Certains promoteurs immobiliers qui tentaient de fuir le pays après la catastrophe ont été arrêtés par la police, accusés de ne pas avoir respecté les normes sismiques dans ces zones particulièrement exposées. Face à la récurrence des secousses, les experts prédisent la venue d’autres tremblements de terre majeurs dans le pays pour les années à venir.
La Cappadoce, une géologie singulière
Il y a 60 millions d’années, l’activité de plusieurs volcans combinée aux forces telluriques a fait naître les chaînes montagneuses du Taurus, ainsi que des dépressions et des ravins au cœur de l’Anatolie. 50 millions d’années plus tard, ces sillons et ces creux se comblèrent du magma, des cendres, des roches et de la boue jaillissant des cratères en éruption des volcans alentour : les monts Göllü (Göllü Dağ), d’Ercides (Erciyes Dağı), de Keciboyduran, de Melendiz et de Develi.
Au fil du temps, les dépressions sont devenues de vastes plaines apparues sur les cendres et les résidus volcaniques, constituant le haut plateau anatolien. Ce qui permit au paysage si singulier des cheminées de fées d’apparaître, c’est la porosité et le caractère altérable du sol qui sont à l’origine des formations uniques de Cappadoce. En effet, les minéraux qui remplirent les dépressions étaient très perméables aux variations de température, aux flots des cours d’eau et aux intempéries, au vent et à la pluie. L’eau s’infiltrant dans le sol est venue altérer le plateau continental anatolien. Par endroits, l’érosion a créé des sculptures lunaires : cheminées, cônes, canyons et pitons rocheux… C’est le tuf volcanique, une roche très tendre, qui a donné corps à ce spectacle féerique dans les plaines semi-désertiques.
La Cappadoce forme une sorte de cercle de cinquante kilomètres de diamètre, dans lequel on retrouve plusieurs villes : Kayseri, Aksaray, Nevşehir, Göreme pour les plus importantes. La population de la région avoisine un million d’habitants et les villages sont très proches les uns des autres. La région est connue pour ses habitations troglodytes. Du VIIIe au XIIIe siècle, des moines byzantins ont investi certaines formations géologiques pour en faire leur maison. Ainsi, vous pourrez visiter des villes entières avec églises et monastères bâtis à même la roche, souvent recouverts de fresques plus ou moins élaborées, dont le fameux musée à ciel ouvert de Göreme. Parmi les autres sites préservés et admirables, on trouve les villes souterraines de Kaymaklı et Derinkuyu (à visiter absolument), les canyons de Soganlı et d’Ilhara.