Parcs nationaux - biodiversité
Afin de protéger son exceptionnelle biodiversité, le Pérou a mis en place un réseau d'aires protégées, qui représentent environ 14 % du territoire, dont certaines sont aujourd'hui gérées par des communautés autochtones. Parmi les parcs nationaux, on citera :
Parc national du Huascarán : géré par le Service national des aires protégées par l'Etat, ce parc connu des alpinistes abrite le plus haut somment du pays, l’Huascarán et préserve la remarquable biodiversité de la Cordillère blanche. Il est classé au patrimoine mondial de l’Unesco.
Parc national de Manú : classé au patrimoine mondial de l’Unesco, il protège une partie de la forêt amazonienne du pays et son exceptionnelle biodiversité.
Parc national Bahuaja Sonene ou parc de la Cordillère bleue : il abrite une remarquable biodiversité au sein de ses forêts et de sa savane humide tropicale.
En matière de lutte contre la biopiraterie, à savoir la brevétisation du vivant (plantes médicinales et savoirs traditionnels liés aux plantes) le pays fait figure de pionnier, avec la mise en place d'une commission nationale contre la biopiraterie, à l'origine de la levée des brevets sur le maka et le sacha inchi.
Face à la destruction du vivant
L’extraction minière, légale et illégale, ainsi que les prospections pétrolières, ont des effets délétères sur le vivant. Ces activités engendrent la fragmentation des milieux naturels, mais aussi la déforestation et l'appropriation des terres de communautés autochtones. Elles contribuent également à la contamination de l'environnement, incluant les humains. Près d’un tiers de la population du pays serait ainsi susceptible d'être exposée à des pollutions aux métaux lourds, et les projets miniers suscitent de plus en plus de réactions de la part des populations. En 2015, suite à des manifestations violentes contre un projet d'usine de traitement au sein d'un site minier, le pays a déclaré l'état d'urgence dans six provinces. La responsabilité de l’Etat et du pouvoir régional en termes de santé publique a été reconnu en 2020 par la Justice du pays, qui a également enjoint ces autorités à mettre en place des actions. En 2019, ce fut au tour de la région amazonienne de Madre de Dios, d'être soumise à l'état d'urgence, suite à des violences liées à l'exploitation illégale d'or. L'orpaillage est en effet responsable de graves pollutions au mercure et alimente des réseaux criminels. Des opérations militaires et de police ont été menées localement, afin de tenter de mettre un terme aux activités illégales d'orpaillage dans la zone. Face à l'aspect sanitaire de la situation, un réseau de femmes issues de plusieurs communautés a créé en 2017 une plateforme nationale pour recenser les personnes exposées aux métaux lourds (cadmium, plomb, mercure, arsenic, etc.), assurer une prise en charge médicale rapide et pousser l’Etat à mettre en place des actions concrètes.
Préserver les forêts
La déforestation est une question majeure au Pérou, qui a déjà cédé une large partie de sa forêt amazonienne à des compagnies pétrolières. A cette situation s'ajoutent les destructions liées à l'exploitation illégale de certaines essences précieuses (mahogany) et celles liées au trafic de drogues (plantations illégales de coca). Ces situations génèrent des catastrophes écologiques et humaines, puisqu’elles détruisent les dernières forêts anciennes du pays, où vivent des populations autochtones. Ces communautés, ainsi exposées à de nouveaux agents pathogènes, sont aussi soumises à des menaces, visant à les chasser de leur territoire, allant parfois jusqu’à des assassinats. Mais des initiatives se développent aussi pour proposer de sauvegarder les forêts anciennes. Ainsi, on trouve par exemple une pépinière d’espèces locales dédiée au reboisement et à l'exploitation de bois. Ce projet vise à remplacer les plantations d’eucalyptus et les pins, espèces exogènes, par des reboisements avec des espèces locales, plus adaptées au milieu et plus résistantes au changement climatique. Il a aussi pour objet de promouvoir l'exploitation de ces nouvelles plantations, afin de protéger de la déforestation les forêts anciennes.
Vers la résilience alimentaire
Le Pérou est un pays particulièrement vulnérable au réchauffement climatique, qui a vu la fonte de la moitié de la surface de ses glaciers en l'espace de cinquante ans, une situation alarmante dans un pays qui abrite plus des deux tiers des glaciers tropicaux du globe. Le réchauffement climatique a aussi pour effet l'augmentation de la fréquence et de l'intensité des phénomènes extrêmes (inondations, glissements de terrain, sécheresse), autant d'éléments qui pourraient, à terme, menacer les réserves en eau du pays, mais aussi sa résilience alimentaire et sa production énergétique (hydroélectricité). Face à cette situation, le pays a mis en place un plan stratégique national sur la sécurité alimentaire et l’adaptation de l’agriculture au changement climatique, avec l’appui d'institutions onusiennes. Il vise notamment à protéger les petites agricultures vivrières. Des initiatives locales, parfois appuyées par des ONG, fleurissent aussi, pour développer les savoir-faire traditionnels (cultures en terrasses, choix de variétés locales) et former aux techniques issues de l'agroécologie.
La question prégnante des déchets
Le pays fait face à une importante pollution plastique, exacerbée par le manque de dispositifs en matière d'assainissement de l'eau, de collecte et de traitement des déchets. A Lima, où les décharges sauvages menacent de contaminer les rivières qui alimentent la ville en eau, la municipalité a choisi de sensibiliser les habitants à l'aide de vautours équipés de caméras et de trackers... qui survolent les amas de déchets. En 2021, le Pérou, avec le Rwanda, est à l'initiative d’un projet de résolution visant à établir un accord international de prévention et de réduction de la pollution plastique.
Pour des mobilités durables
Des mouvements citoyens se développent, comme à Lima, pour promouvoir le vélo comme outil de la transition écologique et solidaire. Même si ce n'est pas de tout repos, l'utilisation du vélo s'est beaucoup développée dans la capitale et les pistes cyclables permettent de parcourir d'assez longues distances. La cohabitation avec les chauffeurs reste compliquée et il faut être prudent mais, depuis Miraflores par exemple, une piste entièrement cyclable permet d'atteindre le centre historique de la ville ou le quartier de Chorrillos dans un sens ou San Isidro dans l'autre sens en longeant la promenade qui domine le Pacifique. Une autre option, en contrebas, le long de la plage traverse de nombreux quartiers. Bref il faut compter désormais avec le vélo et c'est tant mieux !