Découvrez Oman : Musiques et Scènes (Danse / Théâtre)

Destination auréolée d’une aura mystérieuse, Oman est un secret bien gardé jusque dans sa culture. Niché à un carrefour entre monde arabe, Afrique de l’Est, Perse, Inde et Balouchistan, ce petit pays entretient une richesse musicale plus grande que lui. On retrouve même des traces et influences datant de l’occupation portugaise. De ce grand melting pot, résulte une musique traditionnelle singulière et particulièrement reconnaissable, aux rythmes complexes et à l’énergie fantastique. Sans surprise, les musiques et les danses traditionnelles jouissent à Oman d’une popularité inoxydable. Elles sont toujours au cœur du quotidien et toute la population y prend part, hommes comme femmes, les plus jeunes comme les plus âgés. Une culture étonnante, trait d’union entre l’Inde et l’Afrique.

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La musique traditionnelle

La musique et la danse traditionnelles vont de pair à Oman. On retrouve dans les rythmes et les pas, tout comme dans les instruments utilisés, les influences étrangères (Afrique, Inde, Portugal…). La cornemuse par exemple est entrée dans les mœurs. La chanson et la danse marquent les moments privilégiés de la vie : mariage, célébration de la mort du Prophète, rupture du jeûne… Elles accompagnaient autrefois le départ à la guerre et le retour victorieux. Chaque région possède ses propres danses et chansons. Ces dernières sont généralement très festives : instruments, paroles et pas se mélangent et il s’en dégage une énergie incroyable ! À travers elles, le peuple omanais parle et se révèle, permettant de pénétrer un peu dans son Histoire, caresser ses croyances et sa culture. Ce sont les textes, œuvres de poètes et de conteurs, qui permettent de classer les chants traditionnels par genre. Ainsi, on trouve les chants de guerre, qui évoquent les exploits et l’héroïsme des guerriers, les chants de mer (midemah et shubani), qui exaltent le courage des marins, des chants du désert, comme 'ayyâla les chants de Bédouins ou encore des chants de célébrations religieuses tels que malid, mauled, taumina, shabaniya, tahlula et ahmad al-kabir.

Dans la musique traditionnelle omanaise, la parole domine et les instruments suivent. Généralement, les percussions débutent. Assurant des rythmiques complexes et très ornementées – une signature de la musique omanaise – elles sont le plus souvent jouées par des tambours fabriqués en peau de chèvre, comme l’alkassir au son aigu, ou l’alrahmani, plus large et au son plus grave. Parfois, une polyrythmie est créée en croisant plusieurs rythmes de tambours et en superposant des battements de mains.

Les instruments à vent sont quant à eux fabriqués à partir de matériaux naturels. Le buq est un coquillage taillé produisant un son unique et bien spécial ; le burghoum est une corne d’oryx ou de cerf. Les musiciens omanais utilisent aussi volontiers le hautbois, appelé ici mizmar. Enfin, parmi les instruments à cordes, il faut citer une sorte de lyre, tambutah, originaire d’Afrique. De toutes les tribus du pays, seuls les Bédouins d’Oman n’utilisent pas d’instruments.

Parmi les grands interprètes de la musique omanaise, Salim Rashid Suri, est un incontournable. Ce chanteur et joueur de oud du XXe siècle surnommé le « marin chantant » a parcouru dans sa jeunesse l’océan Indien et le golfe Arabo-Persique à bord de navires de commerce. Ce sont ces voyages qui l’on poussé à mélanger les souches du ṣawt du nord du golfe Persique à des styles indiens, donnant naissance au Ṣawt al-Khaleej (« Voix du Golfe »), genre musical de premier plan qui l’a rendu légendaire. Autre illustre artiste omanais, Salah Al Zadjali demeure célèbre pour avoir mélangé la musique traditionnelle locale à l’étonnante musique swahilie du Zanzibar. Un nom de plus en plus répandu dans le monde arabe.

Afin de préserver et valoriser la richesse de la musique, a été créé en 1984 le Centre omanais pour la musique traditionnelle. Ce lieu, qui compile et archive tout ce qui est relatif à la musique folklorique du pays, a remporté en 2002 le prix de l’Unesco en récompense des efforts fournis dans la préservation du patrimoine national.

Événement majeur du pays se déroulant de mi-janvier à fin février, le Festival de Mascate est un incontournable pour se plonger dans le passé et les traditions omanaises. Au programme : artisanat local, danses folkloriques, théâtre, concerts… Une véritable vitrine du pays et de ses richesses.

Les musiques classique et savante

Si à Oman, la musique savante est parente de celle du monde arabe – elle est structurée selon les maqams, système d’organisation des échelles mélodiques présent du Maghreb à la Chine –, la musique classique entendue selon l’acception occidentale est bel et bien présente. En 1985, le sultan Qabus, grand amateur et connaisseur de la musique classique européenne entreprend la création de l’Orchestre symphonique royal d’Oman (ou ROSO), composé uniquement de musiciens omanais (hommes comme femmes). Depuis la création de l’opéra Royal de Mascate (Royal Opera House), les concerts se multiplient, comme les invitations adressées aux grands noms du circuit mondial. Et ce fameux opéra, parlons-en. Quelque 142 ans après l’ouverture de l’opéra du Caire, le sultan offre à la grande musique cet écrin, inauguré fin 2011 par le Turandot véronais de Franco Zeffirelli, avec Placido Domingo à la baguette. L’auditorium principal est classieux et la programmation très variée avec opéras, ballets, orchestres symphoniques, spectacles et concerts d’artistes de la péninsule arabique. Un immanquable pour les mélomanes.

La musique populaire

La musique que l’on entend aujourd’hui sur la bande FM provient majoritairement de groupes étrangers, principalement indiens étant donné l’importance de la communauté indienne sur le territoire, ainsi que d’autres pays du Golfe et des pays occidentaux. La radio omanaise tente toutefois de diversifier ses programmes et propose tous les jours une plage horaire à thème (afro, techno, hispano...). Parmi les artistes contemporains omanais très populaires, citons Sham Maskari, nom de scène d'Hisham Maskari, rappeur et chanteur habitué aux sommets des charts locaux.

La danse

Le patrimoine de danses omanaises est riche. On y trouve notamment des danses martiales comme l’aiyalah, la razhah et la lewah où les danseurs jouent un rôle d’instrumentistes en créant des structures rythmiques à l’aide de leur corps. Autre grande tradition omanaise, Al-Barah est une danse guerrière pratiquée par les Bédouins des montagnes du Dhofar, dans le sud d’Oman. Exécutée au son des tambours et des chants dans un dialecte tribal local, Al-Barah se danse en demi-cercle de dix à trente hommes et femmes. Pendant que le cercle chante et applaudit, deux danseurs masculins exécutent des mouvements en tenant des khanjars (poignards). Une danse qui réclame énormément d’habileté et généralement exécutée lors des mariages ou fêtes religieuses. Un événement privilégié pour assister à des danses traditionnelles est le festival de la mousson de Salalah se tenant entre juillet et août, six semaines de fêtes comprenant beaucoup de danses, chants, théâtres…

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