De l’aéroport au centre-ville en Russie
Si Moscou a la chance d’être dotée de trois aéroexpress (trains de banlieue rapides effectuant des liaisons directes entre les trois aéroports et trois gares de la capitale), dans les autres grandes villes, ce sont en général des bus qui font la navette entre aéroport et centre-ville. Mais si l’on est chargé, que l’on connaît mal la ville et son réseau de transport, et que l’on ne parle pas la langue, il est bien plus pratique de choisir de quitter l’aéroport en taxi ou en VTC.
Pour les taxis, choisir une compagnie officielle qui dispose souvent d’un bureau de renseignement à l’aéroport où l’on parlera un peu d’anglais. Leurs chauffeurs, qui attendent les clients dans le hall avec les autres, portent souvent des signes distinctifs (gilets orange par exemple). Avec eux, le barème des prix est fixé à l’avance et vous êtes à l’abri des mauvaises surprises. Dans tous les cas, il vous faut absolument éviter les taxis à la sauvette, sans compteurs, et demander au chauffeur de vous fournir une fourchette de prix avant le départ.
Le plus pratique reste de prendre un VTC (avec Yandex Taxi ou Uber), mais cela n’est envisageable que si l’on a déjà un accès Internet. N’essayez surtout pas d’utiliser la data de votre forfait européen en Russie, cela vous coûterait rapidement des centaines d’euros. Il est parfois possible d‘acheter une carte sim locale à des prix avantageux lorsqu’une boutique officielle est installée dans le hall de l’aéroport. S’il n’y a que des petits stands ou vendeurs à la sauvette, il vaut mieux s’abstenir et l’acheter plus tard (voir notre sous-rubrique « Allô », rubrique « Vie quotidienne »). Dans ce cas, vous pourrez peut-être utiliser le wifi public de l’aéroport pour commander une voiture, mais gardez en tête que le signal ne porte pas tout le temps jusque sur le parvis, et que le chauffeur sera dans tous les cas dans l’impossibilité de vous appeler.
Arrivée en train en Russie
L’arrivée à Moscou depuis Paris via Berlin, Varsovie et Minsk fait rêver petits et grands depuis des décennies mais n’est hélas, plus possible depuis 2017. En cause, un vide juridique concernant la frontière entre la Russie et la Biélorussie. Les deux pays faisant partie d’une union douanière, leur frontière commune a en Russie un statut de frontière nationale et non internationale et la Russie a désinstallé ses check-points internationaux des frontières biélorusses et ne semble pas vouloir les réinstaller. Ainsi, on ne peut à la frontière vous délivrer la carte de migration qui valide et officialise l’entrée sur le territoire russe. Sans passage officiel par la douane, l’entrée des étrangers est donc bien sûr illégale (mais le passage reste ouvert pour les porteurs de passeports russes ou biélorusses, qui ne sont donc pas concernés). Il est fréquent que des agents du FSB rentrent dans le train à son premier stop en Russie afin de vérifier les papiers des voyageurs.
Même si le passage est toujours illégal, beaucoup de voyageurs disent avoir quand même pu entrer sur le territoire russe en passant par la Biélorussie, en voyageant dans des trains depuis Paris ou Berlin, et en étant donc munis de visas de transit biélorusses (car le séjour sans visa en Biélorussie ne vaut que pour les voyageurs arrivant et repartant de l’aéroport de Minsk). Il est en effet fréquent que les passagers des trains touristiques tels que le Train des Tsars au départ de la Gare de l’Est, le Nice-Moscou ou le Strizh au départ de Berlin puissent entrer sans problème. C’est en fait une histoire d’image et ces trains plutôt touristiques sont tolérés par les autorités pour des raisons de marketing. La carte de migration qui est donnée aux passagers étrangers à bord du train comporte un espace pour le visa biélorusse et un espace pour le visa russe, ce qui leur permet de passer au travers des mailles du filet. Cette entrée semi-légale n’est donc rendue possible que pour les voyageurs qui sont montés dans le train avant l’arrivée en Biélorussie et à qui on a donc distribué cette carte de migration. Mais le passage de la frontière reste toutefois techniquement illégal, et ainsi les agences de voyages ne vendent plus de tickets pour ces trains-là, il faut se rendre en gare pour se renseigner ou contacter des agences allemandes ou polonaises.
La même situation sans queue ni tête a duré pendant quelques mois de 2017 dans les aéroports russes. Les vols en provenance de Biélorussie avaient été redirigés dans le secteur « domestique » des aéroports et ainsi les étrangers n’ont soudainement plus pu les emprunter car leur entrée sur le territoire de la Fédération n’aurait pu être contrôlée et comptabilisée. Minsk étant un hub aéroportuaire important pour les trajets entre la Russie et l’Europe, le problème a pu être résolu, mais cela a pris tout de même quelques mois. Concernant la frontière terrestre, la situation s’est enlisée depuis trois ans et ne semble pas près de changer. On dit que c’est aussi un choix de la Russie en représailles contre la Biélorussie, qui a en 2017 a choisi d’instaurer un régime de séjours sans visa de 5 jours pour les citoyens européens (étendu à 30 jours en 2019).
L’arrivée en train à Moscou reste donc légalement possible par le train 006K depuis Kiev via Kharkiv (il faut réserver son billet sur le site des chemins de fers ukrainiens (https://booking.uz.gov.ua/en ou sur Omio https://www.omio.fr/). Une autre option est de prendre à Kiev le train Chisinau-Moscou n° 341Ф : il faut alors acheter son billet sur place à Kiev car la liaison est opérée par les chemins de fer russes et n’est donc pas en vente sur le site des chemins de fer ukrainiens. Étant donné qu’il faut échanger son e-billet contre un billet papier au comptoir, si vous avez acheté votre e-billet sur le site des chemins de fer russes, il ne peut être échangé que dans un comptoir russe !
Il existe également un train entre Kiev et Saint-Pétersbourg mais il passe par la Biélorussie, ce n’est donc pas envisageable pour un voyageur étranger. En revanche, on peut arriver à Saint-Pétersbourg par train en passant par Riga (train n° 002T), Tallinn (train n° 33, qui va jusqu’à Moscou), ou par Helsinki (trains grande vitesse « Allegro » jusqu’à Saint-Pétersbourg et train « Tolstoï » n° 31 jusqu’à Moscou via Saint-Pétersbourg). Plus à l’est, on peut aussi entrer en Russie par le train depuis la Chine, la Mongolie et le Kazakhstan.
Pour bien prévoir son voyage et son arrivée, nous vous recommandons de vérifier la page « trajets internationaux » du site de la RZhD, les chemins de fer russes (https://pass.rzd.ru/static/public/en?STRUCTURE_ID=5125) et bien sûr « Seat 61 », la bible du voyage en train (https://www.seat61.com/), qui référence tous les trajets existants en Europe de l’Ouest et de l’Est.
Arrivée en bateau en Russie
Il est tout à fait possible d’arriver en Russie en bateau, le plus souvent dans le cadre de croisières baltiques qui font escale à Saint-Pétersbourg ou à Kaliningrad. Il est également possible de rejoindre Saint-Pétersbourg par ferry depuis Stockholm via Helsinki.
Les voyageurs européens arrivant à Saint-Pétersbourg ou Kaliningrad en bateau ont droit à un régime spécial d’exemption de visa pour 72h, mais ils devront obligatoirement passer la nuit sur le bateau et être accompagné par un guide assermenté lors de toutes leurs sorties. Ce peut être préférable d’opter pour un e-visa, disponible pour ces deux régions (voir notre rubrique « Visa » plus bas).
Transports en commun en Russie
Train. La Russie est le pays du train par excellence, et le réseau ferroviaire y est très développé. Vu les distances, c’est le moyen le plus simple et le plus agréable d’aller de ville en ville. Les billets de train s’achètent généralement sur le site de la RZhD, (www.eng.rzd.ru) . Pour certains trains lents elektrichka qui opèrent des liaisons vers la banlieue ou parfois entre deux villes proches (par exemple : Krasnodar et Novorossiïsk), les billets ne peuvent être achetés qu’en gare.
La plupart des trains sont des trains-couchettes qui couvrent de très longues distances, quand bien même on peut ne les emprunter que pour un trajet de quelques heures. Les wagons de première classe sont appelés « Luks », on y trouve deux lits par compartiment et parfois même une salle d’eau privative. Ils sont très chers et certains trains n’en ont donc tout simplement pas. En seconde classe « Coupé », on trouve quatre lits par compartiment, et les toilettes sont déjà au bout du couloir. Et en troisième classe « Platzkart », les compartiments ont disparu ! D’un côté du couloir, il y a des boxes ouverts avec 4 lits superposés autour d’une petite table, et de l’autre, deux lits superposés disposés le long de la paroi. Pour un (ou une) touriste, la platzkart est souvent plus chaleureuse (on rencontre tous ses voisins) et plus rassurante : on ne se fait pas enfermer dans un compartiment avec des inconnus. En plus, on peut profiter des fenêtres panoramiques des deux côtés du train.
Pour les trajets « relativement » courts (parfois 5h ou 6h), la Russie est en train de mettre en place un réseau de trains rapides à places assises, que l’on nomme Lastochka. On trouve ces wagons confortables et modernes au départ de Saint-Pétersbourg, Moscou, Ekaterinbourg et Sotchi, pour rejoindre des villes de banlieue ou des villes moyennes environnantes. C’est parfait pour organiser des excursions d’une journée.
Enfin, pour les trajets entre Saint-Pétersbourg, Moscou et Nijni-Novgorod, on peut prendre le Sapsan, ce nouveau train à grande vitesse ultra-moderne qui relie Saint-Pétersbourg à Moscou en 3h45 et à Nijni-Novgorod en 8h. Il est prévu que la ligne s’étendre à terme jusqu’à Kazan.
Bus et marshroutka. Si par malheur le train est complet, ne part pas à l’heure souhaitée ou ne dessert pas votre destination (ce qui peut être courant pour les petites villes), il reste pour autant très facile de se rendre du point A au point B, et ce, sans avoir recours à la voiture individuelle. Un nombre incalculable de sociétés privées gère une flotte très impressionnante de bus et marshroutkas (minibus « soviétiques »), qui sillonnent les moindres recoins du pays. Quel que soit l’endroit où vous souhaitez vous rendre, il y a une marshroutka qui y va ! Pour la trouver, on peut consulter les horaires sur Internet. Pour ce faire, Yandex Raspisania (www.rasp.yandex.ru/) et Tutu.ru (www.tutu.ru/) référencent une bonne partie des trajets disponibles (en train, bus, elektrichka, avion…) et sont les deux références à garder absolument en tête pour se déplacer en Russie. Cependant, tout n’y figure pas (notamment la plupart des trajets en marshroutka). Dans ce cas, il faut aller au plus simple et se rendre à la gare routière (que l’on appelle avtovokzal) pour demander l’information au guichet, où l’on peut également acheter son billet. L’avtovokzal est généralement située juste à côté de la Zh/D vokzal (gare ferroviaire). Moins confortable, le système des bus et minibus est toutefois plus flexible que celui des trains : il y a plus de départs, les prix sont moins élevés et le maillage territorial est très fin.
Enfin, s’il n’y a ni train ni bus, rien n’est pour autant perdu : vous pourrez, à la gare routière, trouver un taxi qui vous emmènera où vous voudrez. Attention au prix ceci dit : il est préférable de partager avec d’autres voyageurs qui vont dans la même direction. Sinon, il reste bien sûr l’avion !
Transports urbains. Moscou et Saint-Pétersbourg sont équipées d’un excellent réseau de métro de trains de banlieue (version elektrichka ou Lastochka). Il est très facile et agréable de s’y déplacer en utilisant les réseaux souterrains, par ailleurs réputés pour la beauté architecturale des stations ! Beaucoup d’autres grandes villes de Russie ont elles aussi leur métro, souvent assorti de lignes de tramway ou trolleybus, avec quelques variations locales (le métro-tram de Volgograd !) Les prix sont relativement peu élevés (60 RUB pour un trajet de métro à Moscou, moitié moins en province). En revanche, les trains ne circulent pas la nuit.
On trouvera dans certaines villes un réseau de bus urbains au fonctionnement habituel et à arrêts fixes. Ce qui n’est pas le cas des marshroutkas urbaines, qui servent à combler les vides dans le réseau plus « officiel ». Avant d’en emprunter une, il vous faudra être sûr de vous : sa destination finale ainsi que quelques étapes du trajet sont indiquées sur un panneau à la fenêtre, mais le reste est plutôt intuitif. Il y a des arrêts informels, connus des voyageurs réguliers mais dont l’existence ne se matérialise pas autrement. Et sinon, il vous faudra indiquer au chauffeur où vous voulez descendre. Pour plus de tranquillité, vérifiez avec lui lors de la montée qu’il passe bien par l’endroit souhaité.
Vélo, trottinette & co en Russie
Des services de location de vélos en libre-service existent à Moscou, Saint-Pétersbourg et dans quelques autres villes de province. S’il est de plus en plus répandu, le vélo reste pour autant une pratique récente en Russie. Ainsi, ni la voirie ni les conducteurs de voitures n’y sont encore vraiment adaptés. Et il est ainsi bien plus dangereux de rouler à vélo à Moscou que dans d’autres capitales européennes. Il est donc absolument déconseillé de tester sa bicyclette sur une 2x4 voies moscovite. Limitez-vous autant que possible aux abords des parcs et des voies d’eau.
Avec un chauffeur en Russie
Prendre un VTC en Russie est très bon marché pour les visiteurs européens, et c'est également un moyen simple, fiable et rapide d’arriver à destination (attention toutefois aux embouteillages, très fréquents à Moscou). Les deux principaux services sont Uber et Yandex Taxi, qui ont d’ailleurs fusionné (même si les deux applications coexistent, ce qui est pratique pour les touristes car il est fréquent que les services de Yandex rencontrent des problèmes avec les cartes de crédit étrangères). La plupart des chauffeurs de taxi indépendants travaillent également avec Yandex. L’avantage de l’application, c’est que le prix est fixé à l’avance, et on est ainsi à l’abri des mauvaises surprises. Si vous choisissez de héler un taxi dans la rue, n’hésitez pas à négocier si le prix vous paraît trop élevé !
Un trajet centre-centre coûte jusqu’à 300 RUB en province et 600 RUB à Moscou ou Saint-Pétersbourg, le prix peut doubler si l’on se rend en périphérie ou tripler pour l’aéroport.
En voiture en Russie
Se déplacer en voiture en Russie est tout à fait envisageable et agréable, si vous n’êtes pas pressé et avez le cœur bien accroché. La voiture peut notamment se révéler très pratique pour explorer des régions mal couvertes par le réseau ferroviaire et s’aventurer hors des sentiers battus. En revanche, c’est une entreprise délicate : l’état des routes laisse souvent fortement à désirer (tout comme la conduite de certains Russes !). Il faut également faire attention aux camions, et s’abstenir de conduire en ville si ce n’est pas absolument nécessaire : entre les embouteillages et la pratique hasardeuse du code de la route, ce n’est pas vraiment ce qu’il y a de plus agréable. Enfin, gardez en tête que le taux d’alcool toléré au volant en Russie est de 0 %, et que vous serez sanctionné très sévèrement si la police vous contrôle en infraction.
Arriver en Russie avec sa propre voiture. Pour cela, il vous faudra être en possession de votre permis de conduire et d’un permis international (il ne vous sera pas forcément réclamé lors du passage de la frontière, mais peut l’être par la police sur la route). Avec bien sûr les papiers du véhicule, une assurance et un visa contenant les informations relatives à la voiture (c’est à préciser lorsque l’on fait la demande de voucher/invitation). Comme avec le train, il est impossible de franchir la frontière biélorusse en voiture si vous êtes étranger.
Louer une voiture en Russie. Une option tout à fait alléchante économiquement parlant : une voiture de location milieu de gamme coûte environ 30 €/jour en Russie, comprenant le prix de l’assurance, que l’on obtient chez le loueur. Il vous faudra seulement vous munir de votre permis et d’un permis international.
Accessibilité en Russie
La Russie est très mauvaise élève en ce qui concerne la prise en compte des mobilités réduites. Concernant les transports en commun, il n’y a pas d’ascenseurs dans le métro, et seulement quelques bus moscovites sont équipés d’une rampe.
Parmi les autres éléments à prendre en compte : la non-conformité PMR des lieux touristiques (heureusement ce n’est plus le cas des grands musées), les vieux centre-ville pavés, les trottoirs étroits et en très mauvais état (ou parfois, l’absence de trottoirs en périphérie des villes). Bref, si la situation s’améliore toutefois doucement, la Russie n’est pas encore adaptée aux PMR.
Les attrape-touristes en Russie
Ne montez sous aucun prétexte dans un taxi « sauvage » : une voiture privée sans autocollant Yandex ou borne « taxi » sur son toit. Vous seriez bien plus susceptible de vous faire arnaquer sur le prix, voire de vous faire agresser.