Arrosée ou aride : à chaque région ses précipitations
Altitude, latitude et oscillation de la zone de convergence intertropicale : à l'instar des températures, les précipitations sont tributaires de ces trois paramètres. En moyenne, il tombe de 1 000 à 1 500 mm de pluie annuellement. Mais ces précipitations sont inégalement réparties dans le temps et dans l'espace. La forêt de Bwindi, dans le sud-ouest du pays, est ainsi abondamment (2 400 mm) arrosée toute l'année. À contrario, le parc de Kidepo, dans le nord-est, enregistre 650 mm de précipitations annuelles moyennes, concentrés d'avril à octobre. Ce gradient nord-est/sud-ouest se traduit également par un régime pluviométrique bimodal (deux saisons humides) prononcé dans le sud du pays et à peine marqué dans le nord, voire inexistant. Outre le changement saisonnier d'orientation des vents, la convection a également son mot à dire : sur les cimes du Rwenzori, les nuées montant de la jungle congolaise peuvent s'accumuler et engendrer des tempêtes de neige à la mi-journée…
Petite laine, débardeur et passe-montagne…
Les températures moyennes oscillent de 12 à 18 °C pour les minimales et de 20 à 29 °C pour les maximales. La zone la plus chaude est celle du lac Albert, au plus profond de la vallée du Rift, la plus fraîche celle du Rwenzori (au pic Margherita, il peut faire -2 °C à midi). En somme, dans le Kigezi et dans le Karamoja, n’oubliez pas votre petite laine : les nuits sont fraîches ! Dans les basses terres du sud, un débardeur devrait suffire. Enfin, si vous passez la barre des 4 000 mètres d’altitude, vous pourriez avoir besoin d’un passe-montagne…
Le changement climatique et ses conséquences : le cas du Rwenzori
Sécheresses et pluies diluviennes plus fréquentes… Le changement climatique et ses effets multidimensionnels sont tangibles en Ouganda. En guise d'illustration, prenons la direction du Rwenzori, dans l'ouest du pays. Cette puissante chaîne montagneuse est notamment connue pour ses glaciers. En 1906, ces derniers couvraient une superficie de 6,5 km². Un siècle plus tard, en 2003, moins de 1 km² subsistait. Selon des climatologues, ces glaces équatoriales pourraient appartenir au passé d'ici à 2030. Cette fonte accélérée est révélatrice des bouleversements climatiques en cours. Dans un entretien accordé à la BBC au printemps 2021, le géographe Richard Taylor rappelait que « les conséquences du changement climatique sont particulièrement marquées sous les tropiques » et qu'« une hausse d'un ou deux degrés à l'équateur a un impact beaucoup plus important sur le climat et les ressources hydriques qu'une augmentation d'un ou deux degrés à Londres, Paris ou New York ». Le dérèglement climatique a bien entendu des répercussions sur les versants et le piémont du Rwenzori : en 2012, des feux de forêt dévastèrent la végétation jusqu'à 4 000 mètres d'altitude (du jamais-vu) ; en mai 2020, une crue dévastatrice ravagea quelque 25 000 habitations, principalement dans le district de Kasese et d'autres inondations massives, dans le district de Kasese, ont à nouveau ravagé la région en mai 2023. Notons enfin dans la région de Karamoja, située au nord-est du pays, une sécheresse prolongée en 2022-2023, qui a entraîné des pénuries alimentaires assez sévères.