Les débuts du 7e art ougandais
Il apparaît que le 7e art ougandais trouve ses origines au début des années 2000. En effet, en 2005, Feelings Struggle de l'acteur et réalisateur Ashraf Ssemwogerere est crédité comme étant la première production entièrement ougandaise. La même année, le cinéaste Isaac Nabwana (plus connu sous le nom de Nabwana IGG) crée le studio de cinéma Wakaliwood, dans le bidonville de Wakaliga, à Kampala, la capitale ougandaise. Produisant surtout des films d'action et de kung-fu, le studio est principalement connu pour produire des films à très petits budgets : aucune œuvre ne dépasse un budget de 200 euros. Depuis sa fondation en 2005, le studio a déjà produit près de cinquante films. Les œuvres les plus connues d'Isaac Nabwana (seul réalisateur du studio) produites sous la tutelle de Wakaliwood sont Who Killed Captain Alex ? (2010) et Bad Black (2016), projeté au Seattle International Film Festival (SIFF) en 2017, où il est acclamé par la critique. Le couple de cinéastes Eleanor et Matthew Nabwiso commence à se faire connaître dans de nombreux festivals. Les Nabwiso ont produit et réalisé Rain (2016), Bed of Thorns (2019, dont l'équipe technique est uniquement composée de femmes) et Prickly Roses (2020). Dans les œuvres ougandaises remarquées en festival (notamment au Uganda Film Festival), citons également Bala Bala Sese (2016) de Lukyamuzi Bashir, Veronica's Wish (2018) de Rehema Nanfuka ou The Forbidden (2018) de Kizito Samuel Saviour. Enfin, des œuvres récentes comme Tembele (2023) de Morris Mugisha, le film d'animation Kafa Coh (2024) réalisé par Loukwenge Daniel, et No Way Out (2024) de Joseph Ken Ssebagala illustrent la vitalité du cinéma ougandais.
À l’international
Plusieurs œuvres internationales sont passées par les terres ougandaises pour les besoins de leur tournage. Black Panther (Ryan Coogler, 2018) par exemple, tourne dans les terres agricoles du Wakanda, dans les montagnes de Rwenzori et au Parc national de la forêt impénétrable de Bwindi, tandis qu’une partie du film La Miséricorde de la jungle (2018) de Joël Karekezi se tourne dans les montagnes des Virunga. Par ailleurs, deux œuvres sont à retenir en particulier puisqu’elles traitent de personnalités ougandaises importantes. En 2006, le réalisateur écossais Kevin Macdonald réalise Le Dernier Roi d’Écosse, long-métrage mêlant biographie et fiction, qui traite du règne d’Idi Amin Dada. Le film est une adaptation du roman éponyme de Giles Folden. Dans le rôle du dictateur ougandais, Forest Whitaker, qui reçoit trois des plus prestigieuses récompenses pour son interprétation : l’Oscar, le Golden Globe ainsi que le Bafta du meilleur acteur. Dix ans plus tard, Disney produit La Dame de Katwe, réalisée par l’Indo-Américaine Mira Nair, une œuvre biographique basée sur la vie de Phiona Mutesi, une jeune joueuse d’échecs ougandaise. Le film est tourné principalement dans les bidonvilles de Katwe, à Kampala et à Johannesburg, en Afrique du Sud. Une centaine d’Ougandais ont pu participer au film comme figurants, rejoignant ainsi le casting composé de la jeune Madina Nalwanga, Lupita Nyong’o et David Oyelowo.