Alors que chacun commence à prévoir à nouveau ses futures vacances, très probablement en France, Le Petit Futé vous propose de replonger dans l'histoire des grands conquérants du monde, afin de voyager au-delà de nos frontières depuis la maison. Aujourd'hui, direction l'Asie et la Mongolie pour s'intéresser à celui dont on dit qu'il a bâti le plus vaste empire du monde de la mer Caspienne à la mer Jaune : Gengis Khan. Au début du XIIIe siècle, ce guerrier indomptable et tyran sans pitié a en effet conquis, après avoir rassemblé les hommes de tribus nomades mongoles, ce qui correspond aujourd'hui à la Mongolie, la Chine, le nord de l'Inde, le Moyen-Orient jusqu'aux portes de l'Europe, le tout en une vingtaine d'années.
Une trajectoire hors du commun
Si l'on dispose de peu de faits relayant la vie de Gengis Khan avant ses conquêtes, ou s'il est toujours difficile pour les historiens de se mettre d'accord en fonction des archives, on sait cependant que l'homme est né autour des 1155-1162 sous le nom de Temüdjin. Rien ne le prédestinait à devenir le conquérant qu'il fut. Son père est assassiné alors qu'il n'est qu'un jeune garçon, sa mère, en charge de cinq enfants et surmenée, est contrainte de mener avec eux une existence vagabonde faite de pêche et de chasse à l'arc pour survivre, et il se retrouve même à devoir tuer l'un de ses frères qui le maltraitait. Mais Temüdjin réussit cependant à nouer des relations avec les puissants et obtient un statut social en épousant la petite fille à laquelle il a été fiancé jeune, du nom de Börte. Il finit par retrouver son clan jusqu'à en prendre la tête. En 1206, il est proclamé Khan et lui est alors attribué son nom qui signifie " chef universel ". Il prend sous son commandement toutes les tribus mongoles et crée une armée de cavaliers brillante, qu'il conduit alors sans relâche à travers l'Asie et jusqu'au Moyen-Orient pour constituer un empire territorial supérieur à celui d'Alexandre le Grand.
Une stratégie de guerre basée sur la terreur
Gengis Khan était un personnage hautement charismatique et ses lieutenants et soldats lui étaient dévoués. Certains de ses anciens ennemis se sont même ralliés à sa cause, à l'image de Djébé et Djelmé. Sans bénéficier de hautes technologies de guerre, le leader pouvait compter sur la robustesse physique et morale des Mongols et sur des armées grandement structurées en plusieurs unités de cent, mille ou bien encore dix mille hommes. S'ajoutent à cela les meilleurs chevaux, les meilleurs arcs et des techniques d'espionnage et de propagande avancées pour l'époque.
Mais ce succès, et c'est le côté sombre de l'histoire de Gengis Khan et de ses conquêtes, c'est l'emploi de la terreur, de châtiments collectifs pour les infidèles et d'une grande violence envers toutes les régions qui résistaient. Gengis Khan envoyait le message comme quoi toute résistance était inutile et il n'avait pas de temps à perdre à la surveillance de régions qui posaient problème. Lui et son armée les pillaient pour mieux pouvoir en exploiter les richesses. Il est aujourd'hui indéniable que les pertes humaines furent nombreuses, comme dans le nord de la Chine, mais pour asseoir l'une des plus importantes expansions militaires au monde, le génie militaire de Gengis Khan a dû être combiné à des méthodes hélas d'une grande cruauté.
Victoires après victoires, la constitution de l'Empire mongol
Voilà ce qui caractérise parfaitement les conquêtes de Gengis Khan, une succession de victoires, bataille après bataille. Les invasions débutèrent avec la Sibérie, avant d'intégrer successivement dans son empire le Xinjiang des Ouïgours, le nord-ouest de la Chine et le royaume Sihia, le nord-est de la dynastie Jin, puis Pékin. De 1220 à 1222, une invasion d'ampleur frappe l'immense empire turco-iranien du Kharezm, correspondant à l'Iran, la Transoxiane et l'Afghanistan. Dans l'un des espaces les plus avancés du monde, les campagnes sont ravagées, les cités réduites en cendre et des millions de personnes massacrées. Puis direction l'ouest avec Kashgar, un lieu stratégique entre la Chine et la Perse sur la route de la soie. Les victoires se font nombreuses en Afghanistan, pendant que les généraux de Gengis Khan prennent possession de la Perse puis font route vers les comptoirs génois de la mer Noire, la Géorgie et la Crimée, qui se soumettent.
Mort de Gengis Khan et chute de l'Empire mongol
Gengis Khan meurt le 18 août 1227 des sites d'une chute de cheval. Mais les conquêtes mongoles ne s'arrêteront pas des suites de son décès et ses descendants poursuivront son travail des années durant. Son fils Ogödei, puis son petit-fils Kibilaï, poursuivront les conquêtes vers la Perse, la Chine, le Tibet, la Corée et en Europe dans des pays comme l'Ukraine et la Hongrie.
Au milieu du XVIe siècle, la Grande Peste précipite la chute du pouvoir des Mongols. Elle se répand en Asie, puis en Europe et décime 30 % de la population mondiale. Les lourdes disparitions humaines empêchent aux Mongols de continuer à faire régner l'ordre sur un empire d'une superficie sans précédent, et les liens commerciaux en l'Orient et l'Occident finissent par se rompre.