Un écosystème insulaire
L'arrivée à Taipei constitue souvent un choc pour les visiteurs qui y découvrent une véritable ruche humaine. Heureusement, il ne faut pas longtemps pour découvrir la diversité des richesses naturelles de l'île. En moins d'une heure, on se retrouve perdu en pleine nature, avec pour seule compagnie le chant des oiseaux et le bruit du vent. Ce contraste, qui fait le charme de l'île, est dû au fait que la surface de Taïwan est majoritairement occupée par des montagnes. Les habitants se sont donc réfugiés sur la côte ouest et au nord. Les montagnes sont restées des sanctuaires pour les animaux. L'environnement a ainsi été préservé pour les quelque 70 espèces de mammifères, 500 espèces d'oiseaux (dont 40 % endémiques à l'île), 100 espèces de reptiles, 34 d'amphibiens, 2 500 de poissons et 18 000 d'insectes (dont 400 espèces de papillons). L'obstacle que représentent les bras de mer préserve les pensionnaires de l'île d'espèces rivales ou plus résistantes. Parmi les mammifères les plus représentatifs de l'île, le singe formosan des rochers se trouve dans le Parc national de Yangmingshan, où l'on peut également rencontrer les daims de Formose ; encore plus rare, le plus gros mammifère de l'île, l'ours formosan partage son habitat, le Parc national de Taroko, avec la panthère nébuleuse, qui, malgré l'adoption de la loi de conservation de la vie sauvage (WCL) en 1989, demeure en voie d'extinction ; les explorateurs et braconniers l'ont énormément chassée pour sa fourrure et l'espèce a été déclarée éteinte en 2013. Cependant, l'espoir demeure puisqu'une panthère a été aperçue en 2019 près de Taitung.
L'île aux oiseaux
Taïwan, parfois appelée l'île aux oiseaux, est un paradis pour les ornithologues. Comme elle présente des montagnes, des marécages, des estuaires et des littoraux poissonneux, de nombreuses espèces d'oiseaux endémiques y ont pris leurs quartiers. De plus, en automne et en hiver, d'importantes vagues d'oiseaux migrateurs déferlent sur l'île. Le plus remarquable est la spatule à tête noire, qui compte parmi les cinquante plus rares espèces d'oiseaux du monde. Elle vit surtout dans le nord-est de la Chine et sur la péninsule coréenne. Elle ne migre vers les terres plus méridionales, en Chine, au Vietnam ou à Taïwan, qu'en hiver, à la recherche d'un climat plus doux. L'échassier s'observe près de Tainan au sud du pays, dans l'estuaire de la Tsengwen. Enfin, la mangrove de Tansui, la plus septentrionale des mangroves de l'hémisphère nord, représente également un lieu de prédilection des espèces aviaires. Cette diversité s'explique aussi par le couvert forestier taïwanais. Entre 2 500 m et 3 000 m, c'est la zone des plantes alpines et des massifs de conifères, puis de 1 800 m à 2 500 m celle des forêts mixtes de conifères et d'arbres à feuilles caduques : cèdres, cyprès, érables. La forêt tropicale dense commence en dessous de 1 800 m avec des acacias, camphriers et bambous.
Des mesures pour la défense de l'environnement
À partir des années 1980, Taïwan a réalisé l'exploit de quadriller son territoire en zones d'intérêt national pour défendre l'environnement. Une mission d'autant plus méritoire que l'île était déjà fortement peuplée. Les responsables des parcs doivent conjuguer avec les exigences des populations aborigènes, des particuliers et des entreprises déjà installés. Taïwan compte actuellement neuf parcs nationaux dont les plus célèbres sont ceux de Taroko, de Kenting et de Yangmingshan. Si la faune et la flore terrestre ont bénéficié de la protection du gouvernement, il aura fallu attendre les années 2000 pour que des parcs nationaux maritimes voient le jour, comme celui des Îles Pratas. Malheureusement, la proximité des côtes chinoises oblige le gouvernement à en interdire l'accès aux touristes. Par ailleurs, en une cinquantaine d'années, l'industrie taïwanaise s'est développée sans que personne ne s'inquiète des conséquences sur l'environnement. L'engorgement du trafic et la forte concentration d'usines ont précipité la pollution de l'air qui a atteint des résultats alarmants. On recense plus de 10 millions de deux-roues et près de 6 millions de voitures pour une population de 23 millions d'habitants. Ce surnombre de véhicules à moteur serait le principal facteur de pollution des grandes villes. Ces indicateurs ont incité le développement des transports en commun, dont le métro à Taipei, Taichung et Kaohsiung.
Le gouvernement taïwanais encourage aussi le marché des scooters électriques à Taipei. Véritable engouement populaire, ces scooters utilisent des batteries collaboratives. Lorsque la batterie est vide, il suffit de se rendre dans une des nombreuses épiceries de la ville, qui sont ouvertes 24h/24, de brancher sa batterie et d'en prendre une nouvelle. Le gouvernement réfléchit actuellement à interdire les scooters à combustion, tant ce système 100 % made in Taiwan est un succès. Si des efforts restent à accomplir, les résultats n'en demeurent pas moins satisfaisants.
Une prise de conscience écologique
Taïwan, riche en biodiversité, met un point d'honneur à la préservation de son environnement. Les efforts écologiques incluent la protection des parcs nationaux comme Taroko et Kenting, et la conservation des espèces menacées telles que le lézard de Formose et le dauphin de Taïwan. Le pays favorise les énergies renouvelables, notamment l'énergie solaire et éolienne, et a mis en place des politiques strictes de gestion des déchets et de recyclage. Taïwan œuvre également pour la restauration des écosystèmes marins et forestiers.
